Adelina Patti

Adela-Juana-Maria Patti[1], dite Adelina Patti est une cantatrice italienne (soprano colorature), née le [Note 1] à Madrid et morte le au château de Craig-y-Nos près de Brecon (Pays de Galles).

Adelina Patti
Adelina Patti en 1880.
Surnom La Patti
Nom de naissance Adela Juana Maria Patti
Naissance
Madrid
Royaume d'Espagne
Décès (à 76 ans)
Brecon
Pays de Galles
Activité principale Artiste lyrique
Soprano léger
Style Opéra
Famille Amelia Patti, Carlotta Patti (sœurs)

Biographie

Adelina Patti. Photographie de Camille Silvy.
Adelina Patti.

Dernière des quatre enfants de Salvatore Patti (1800-1869) et Caterina Chiesa, deux musiciens italiens installés en Espagne, Adelina Patti émigre peu de temps après sa naissance avec sa famille aux États-Unis. Ayant commencé le chant dès l'âge de 9 ans, elle donne plusieurs concerts à travers le pays avec ses deux sœurs aînées, Amelia (1831-1915) et Carlotta (v. 1835-1889) également cantatrices, sous l'impulsion de Maurice Strakosch, un pianiste et impresario qui a épousé Amalia en 1852. Leur frère Carlo (1830-1869) sera violoniste et chef d'orchestre.

En 1859, à 16 ans, elle débute à l'Academy of Music de New York dans le rôle-titre de Lucia di Lammermoor de Gaetano Donizetti, puis se rend en 1861 à Londres où elle triomphe au Covent Garden dans le rôle-titre de La sonnambula de Vincenzo Bellini. Ses débuts en 1862 au Théâtre-Italien de Paris dans la même œuvre la font adopter immédiatement du public français.

Surnommée à la manière des divas La Patti, elle interprète principalement les grands rôles de l'opéra italien mais aussi de l'opéra français. Vocalisant avec une « extrême agilité » et dotée d'une émission d'une « égalité parfaite » et d'un timbre « admiré pour sa richesse autant que pour sa clarté », sa voix s'étendait du do3 [Note 2] au contre-fa (fa5)[2]

Sa technique lui permet d'aborder des rôles aussi différents vocalement que Luisa Miller, Aida, Desdemone, Elcìa (Anaï) et plus tard Gioconda et même Carmen[3].

Adelina Patti en 1863

Le [4], elle épouse à Londres Louis-Sébastien-Henri de Roger de Cahuzac, marquis de Caux et écuyer de l'empereur Napoléon III, de seize ans son aîné[Note 3]. Elle envoie dès lors des invitations indiquant : « La marquise de Caux sera chez elle samedi soir ; la Patti chantera »[5]. Le , le couple entame une procédure de séparation qui est validée le suivant avec grand bruit aux dépens de la cantatrice[6], celle-ci ayant été convaincue d'entretenir une liaison avec le ténor Ernest Nicolas, dit Ernesto Nicolini (1834-1898)[7]. Le divorce n'ayant été prononcé qu'en 1885, elle épouse Nicolini le [8], dont elle divorce pour épouser en [9] le baron suédois Olof Rudolf Cederström (1870-1947) [10], plus jeune qu'elle de 27 ans.

Elle quitte définitivement la scène en 1906 et meurt le dans sa propriété de Craig-y-Nos au pays de Galles. Elle est enterrée quelques jours plus tard au cimetière du Père-Lachaise (4e division) à Paris[11]. Adelina Patti fit l'admiration de Tchekhov qui, jugeant le chant italien supérieur, érigea la célèbre soprano en modèle au même titre que le ténor Enrico Tamberlick (1820-1889)[12].

Elle a enregistré vers 1906, à plus de 60 ans, quelques titres sous le label Gramophone Patti, dont « Connais-tu le pays » de Mignon, l'« Air des bijoux » de Faust, « Batti, batti » de Don Giovanni, « Casta diva » de Norma[13], « Ah ! non credea mirarti » de La sonnambula[14], « Il bacio » de Luigi Arditi et la Serenata de Paolo Tosti.

Grands rôles

Notes et références

Notes

  1. ou le selon Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle : français, historique, géographique, mythologique, bibliographique..., Paris, Administration du grand Dictionnaire universel, 1866-1877, 17 vol. ; in-fol. (notice BnF no FRBNF33995829), p. 1683
    Grand dictionnaire universel du XIXe siècle sur Gallica.
  2. Ou du la2 selon Harold Rosenthal et John Warrack 1995
  3. « Photo du mariage », sur www.culture.gouv.fr (consulté le ) (datée par erreur de mai 1866) sur la base de données des Archives de France.

Références

  1. Stanley Sadie 1998, p. 918.
  2. « Notice sur l'Encyclopédie Larousse », sur www.larousse.fr (consulté le ).
  3. Harold Rosenthal et John Warrack 1995
  4. Le Figaro du 31 juillet 1868 sur Gallica.
  5. Comtesse d' Armaillé et Pauline de Pange (Éditeur scientifique) (préf. Christian de Pange), Quand on savait vivre heureux : 1830-1860, Paris, Lacurne, coll. « En d'autres temps », , 1 vol. (245 p.) : ill., couv. ill. ; 24 cm (ISBN 978-2-35603-002-3, ISSN 2119-0704, notice BnF no FRBNF42636595).
  6. Alexandre Laya, Causes célèbres du mariage, ou Les infortunes conjugales, Paris, A. Chevalier-Marescq, , 1 vol. (147 p.) ; in-18 (notice BnF no FRBNF30757309), p. 108-115
    Causes célèbres du mariage sur Gallica.
  7. Charles Virmaître, Paris cocu, Paris, L. Genonceaux, , 1 vol. (314 p.) : couv. ill. ; in-18 (notice BnF no FRBNF34220894), p. 181-182
    Paris cocu sur Gallica.
  8. Georges d'Heylli (Edmond Antoine Poinsot), Dictionnaire des pseudonymes (Fac-sim. de la nouv. éd. de Paris, 1887), Genève, Slatkine reprints, , 1 vol. (III-559 p.) ; 22 cm (notice BnF no FRBNF37366815), p. 337
    Dictionnaire des pseudonymes sur Gallica.
    D'Heylli indique par erreur la date de mai 1866 pour le mariage avec le marquis de Caux.
  9. Le Ménéstrel du 29 janvier 1899 sur Gallica.
  10. Xavier Marmier et Eldon Kaye (Éditeur scientifique), Journal : 1848-1890, Genève, Droz, coll. « Histoire des idées et critique littéraires », , 2 vol. (389, 420 p.)-2 f. de front. : portr., ill. ; 23 cm (ISSN 0073-2397, notice BnF no FRBNF37416674), p. 68.
  11. « Adelina Patti », sur www.artlyriquefr.fr (consulté le )
  12. Catherine Genton, « « La Musique de Tchekhov, une médecine de l’âme », sur www.cairn.info (consulté le ) » in Études t.401, éditions S.E.R., septembre 2004, pp. 227-236.
  13. Casta diva, disque 78t sur Gallica.
  14. Ah ! non credea mirarti, disque 78t sur Gallica.

Voir aussi

Citations et hommages

Caricature d'Adelina Patti

Adelina Patti est largement évoquée par George Bernard Shaw, critique musical majeur de son époque, dans ses Écrits sur la musique. Berlioz raconte dans ses mémoires qu'il a diné avec Adelina Patti la veille du jour où elle devait se produire à Lyon dans le Barbier de Séville de Rossini. Elle l’accompagne ensuite à la gare de chemin de fer pour le voyage de nuit vers Paris.

Elle est évoquée dans de nombreuses œuvres parmi lesquelles :

Je veux, moi, dans la capitale
Voir les divas qui font fureur
Voir la Patti dans Don Pasquale
Et Thérésa dans le Sapeur

Bibliographie

  • Théodore de Grave, Biographie d'Adelina Patti, Paris, Castel, , In-18, 36 p. (notice BnF no FRBNF30536461)
    Biographie d'Adelina Patti sur Google Livres
  • Harold Rosenthal et John Warrack, Guide de l'opéra : éd. française réalisée par Roland Mancini et Jean-Jacques Rouveroux, Paris, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », , 968 p. : couv. ill. en coul. ; 20 cm (ISBN 2-213-59567-4, ISSN 0985-9527, notice BnF no FRBNF35792526)
  • (en) Stanley Sadie (Éditeur scientifique) et Christina Bashford (Éditeur scientifique), The new Grove dictionary of opera, London ; New York, Macmillan ; Grove's dictionaries of music, , 4 vol. (XL-1296, XX-1315, XX-1371, XX-1342 p.) : ill. en noir ; 27 cm (ISBN 0-333-73432-7 et 1-56159-228-5, notice BnF no FRBNF37545390)

Articles connexes

Liens externes

Image externe
Portraits de Adelina Patti sur le site de la Bibliothèque nationale de France BnF (lire en ligne sur Gallica)
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