Achille de Harlay

Plusieurs Achille de Harlay ont tenu des places éminentes de magistrats au Parlement de Paris de la fin du XVIe siècle au début du XVIIe siècle[1].

Pour les articles homonymes, voir Harlay.

Ne doit pas être confondu avec Achille de Harlay de Sancy.

Achille Ier de Harlay

Achille Ier de Harlay est un magistrat français, né à Paris le et mort le , premier président du Parlement de Paris de 1582 à 1611.

Fils de Christophe de Harlay, seigneur de Beaumont (aujourd’hui commune de Beaumont-du-Gâtinais), président à mortier du Parlement de Paris, et de Catherine Du Val.

En 1558, il devient conseiller au Parlement de Paris.

Le , il épouse Catherine de Thou, fille du premier président Christophe de Thou, avec qui il a un fils, Christophe II de Harlay. En 1572, il reprend l’office de son père comme président à mortier au Parlement, que celui-ci avait résigné le . À la mort de son beau-père Christophe de Thou, en 1582, Henri III le nomme premier président du Parlement de Paris.

Statue d’Achille de Harlay sur la façade de l’Hôtel de Ville de Paris par Martial Thabard

Il est demeuré célèbre par la fermeté qu'il manifesta pendant la huitième guerre de religion le face au duc Henri de Guise lors de la Journée des Barricades dans Paris, afin de tenter en vain de rétablir l'ordre au bénéfice du roi Henri III. Il répondit au duc de Guise : « C'est grand'pitié quand le valet chasse le maître. Au reste, mon âme est à Dieu, mon cœur est à mon roi, et mon corps est entre les mains des méchants, qu'on en fasse ce qu'on voudra ! »[2]. Embastillé par les ligueurs et remplacé par Barnabé Brisson comme premier président, il retrouve ses fonctions à l'avènement d'Henri IV

Chamfort lui prête cette remarque caustique lancée au Parlement : « Si ces messieurs qui causent ne faisaient pas plus de bruit que ces messieurs qui dorment, cela accommoderait fort ces messieurs qui écoutent »[3].

En 1598, Achille Ier de Harlay achète les deux-tiers de la propriété de l’Abbaye de Saint-Denis à Beaune-la-Rolande avec ses droits de juridiction pour 16 666 écus.

En 1607, Achille Ier de Harlay reçoit le privilège d’aménager la Place Dauphine, à Paris, par concession du Roi[4].

C'est lui qui jugea Ravaillac en 1610. Il résigna sa charge le pendant l'instruction de l'affaire d'Escoman : en 1611, des accusations furent portées contre le duc d'Épernon, Jean-Louis Nogaret de La Valette, au sujet de son implication dans l'assassinat du roi Henri IV. L'accusatrice, mademoiselle Jacqueline d'Escoman[5], dame de compagnie de la marquise de Verneuil, implique sa maitresse et l'accuse d'avoir organisé l'assassinat avec la complicité d'Épernon. Un procès, mené par un tribunal dont Achille Ier de Harlay est premier président, entend les témoins, y compris Verneuil et Épernon. Le premier (et seul) arrêté pris par le tribunal est finalement le maintien en détention de mademoiselle d'Escoman. Quinze jours après l'arrêté, Harlay prend sa retraite. Le , son successeur condamne Escoman à la prison à vie pour calomnie[6].

La rue de Harlay, qui limite le Palais de justice de Paris à l’ouest, a été baptisée en son honneur. Une statue d' Achille Ier de Harlay se trouve sur l'une des façades de l'Hôtel de ville de Paris[7].

Ses descendants : une dynastie de magistrats au Parlement de Paris

  • Achille Ier de Harlay (1536-1616)
    • Son fils, Christophe II de Harlay (né vers 1570, décédé en 1615), comte de Beaumont, fut conseiller, puis président du Parlement de Paris (en 1582) et ambassadeur en Angleterre de 1602 à 1607. Il épousa le Anne Rabot, dame d'Illins et de Hautefort.
      • Leur fils, Achille II de Harlay, né en 1606, décédé le , fut comte de Beaumont, conseiller au Parlement de Paris (1628-1635), maître des requêtes (1635-1661), conseiller d’État. Il épousa le Jeanne-Marie de Bellièvre (décédée le à l'âge de 40 ans), fille de Nicolas de Bellièvre, seigneur de Grignon et président à mortier du Parlement de Paris.
        • Leur fils, Achille III de Harlay, né le , décédé le , comte de Beaumont, seigneur de Grosbois, fut conseiller du Roi au Parlement (1657-1667) puis Procureur général (1667-1689) et enfin Premier président du Parlement de Paris[8]. Il épousa le Anne-Madeleine de Lamoignon, fille de Guillaume Ier de Lamoignon, qui fut lui aussi Premier président du Parlement de Paris[4].

Mais par le décès de la maréchale de Montmorency en , « la branche aînée de la Maison de Harlay, dite des Comtes de Beaumont, et toute cette Maison [...] se trouve réduite à une seule personne, qui est Madame la Présidente de Crevecœur, fille de feu M. Harlay de Celly, Conseiller d'État et petite-fille de M. le Chancelier Boucherat. »[11]

Sources

Les papiers de la famille de Harlay sont conservés aux Archives nationales sous la cote 394AP[12]

Notes et références

  1. Julien Broch, « Un corps judiciaire conservateur de l’État : Le Parlement dans les discours du Premier Président Achille Ier de Harlay (1536-1611) », Justice et État, Actes du colloque international de l’AFHIP (Aix-en-Provence, 12 et 13 septembre 2013), , p. 85-107 (ISBN 978-2-7314-0956-7)
  2. "Encyclopédie des gens du monde : répertoire universel des sciences", volume 13, consultable
  3. Caractères et Anecdotes, n° 1164.
  4. Henry IV "Assassinat politique"
  5. Fiches sur Henri IV et les autres personnages historiques de la royauté
  6. .
  7. Il est inhumé « dans le cimetière de Saint-Paul, à Paris, comme il l'avait demandé ». Annales de la Société historique & archéologique du Gâtinais, 1911, p. 304.
  8. Elle est décédée au couvent de Bellechasse à 77 ans puis a été inhumée à Beaumont-Du-Gâtinais. Mercure de France, mai 1749, p. 229-230. En ligne.
  9. Mercure de France, octobre 1749, p. 210-211. En ligne.
  10. Voir la notice dans la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales

Annexes

Bibliographie

  • Achilles de Harlay, premier président du parlement de Paris, dans Charles Perrault, Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, chez Antoine Dezallier, 1700, tome 2, p. 51-52 (lire en ligne)

Liens externes

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