Abraham Ier d'Aghbathank

Abraham Ier d'Aghbathank ou Ałbat‘anec‘i (en arménien Աբրահամ Ա Աղբաթանեցի) est catholicos de l'Église apostolique arménienne de 607 à 610/611 ou 615. Sous son catholicossat intervient la rupture entre l'Église arménienne et l'Église géorgienne.

Abraham Ier d'Aghbathank
Աբրահամ Ա Աղբաթանեցի
Naissance
Aghbathank
Décès 610/611 ou 615
Désignation 607
Fin 610/611 ou 615
Prédécesseur Movsès II
(Vertanès)
Successeur Komitas

Catholicos de l'Église apostolique arménienne


Biographie

Abraham est originaire d'Aghbathank dans le canton de Rechtounik (province historique arménienne de Vaspourakan)[1].

À la mort du catholicos Movsès II d'Eghivard en 604, Abraham est le candidat du marzban Smbat IV Bagratouni, mais le synode chargé de l'élection du nouveau catholicos est divisé et ne parvient pas à s'accorder ; un locum tenens, Vertanès le Grammairien, est désigné, qui gère l'Église arménienne jusqu'au , quand un nouveau synode aboutit à l'élection d'Abraham[2]. Le nouveau catholicos, anti-chalcédonien, hérite de l'anti-catholicos chalcédonien imposé à son prédécesseur par l'empereur byzantin Maurice, Hovhannès de Bagaran ; celui-ci meurt cependant sans successeur en 611[3], et ses partisans se rallient à Abraham[4].

Abraham doit cependant ensuite faire face à la fin de la communion entre l'Église arménienne et l'Église géorgienne, dont le catholicos, Kirion Ier (qui a déjà reçu une réprimande de Vertanès), se rallie au chalcédonisme, et ce malgré une intense correspondance entre les deux prélats ; Abraham l'excommunie pour cette raison et la fin des relations confessionnelles avec les Ibères est décrétée lors d'un concile à Dvin, en 608/609[5]. Abraham parvient en même temps à rallier l'allégeance du métropolite de Siounie, et à maintenir la communion avec le catholicossat albanien[6].

Abraham est par ailleurs le commanditaire de la reconstruction de la cathédrale Sourp Grigor (« Saint-Grégoire ») de Dvin, achevée sous son successeur[7].

Le catholicos meurt en 610/611 ou 615[8] et a pour successeur Komitas d'Aghdsk[9].

Notes et références

  1. Boisson-Chernorhokian 1996, p. 41, note 25.
  2. Grousset 1947, p. 267.
  3. Grousset 1947, p. 266.
  4. Garsoïan 2004, p. 113.
  5. Grousset 1947, p. 268.
  6. Grousset 1947, p. 269.
  7. Drasxanakertc'i 2004, p. 129, note 8.
  8. Redgate 2000, p. 156.
  9. Grousset 1947, p. 262.

Bibliographie

  • Patricia Boisson-Chernorhokian, « Vision chalcédonienne et non chalcédonienne de la liste des patriarches de l'Église arménienne jusqu'au Xe siècle », dans Nina Garsoïan (dir.), L'Arménie et Byzance : histoire et culture, Paris, Publications de la Sorbonne, (ISBN 9782859443009), p. 37-41.
  • Yovhannēs Drasxanakertc'i (trad. Patricia Boisson-Chernorhokian), Histoire d'Arménie, Louvain, Peeters Publishers, (ISBN 978-9042913691).
  • (en) Nina Garsoïan, « The Marzpanate (428-652) », dans Richard G. Hovannisian (dir.), Armenian People from Ancient to Modern Times, vol. I : The Dynastic Periods: From Antiquity to the Fourteenth Century, New York, Palgrave Macmillan, (1re éd. 1997) (ISBN 978-1-4039-6421-2), p. 95-115.
  • René Grousset, Histoire de l’Arménie des origines à 1071, Paris, Payot, (réimpr. 1973, 1984, 1995, 2008), 644 p.
  • (en) Anne Elizabeth Redgate, The Armenians, Oxford, Blackwell Publishing, coll. « The Peoples of Europe », (ISBN 0-631-22037-2).
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