Abigail May Alcott Nieriker

Abigail May Alcott Nieriker, née le à Concord, au Massachusetts, et morte le à Paris, est une artiste américaine et la sœur cadette de Louisa May Alcott. Elle inspira le personnage d'Amy, anagramme de May, dans le roman semi-autobiographique Little Women (Les Quatre Filles du docteur March) de sa sœur (1868). Elle porte le prénom de sa mère, Abigail May (en). On l'appela d'abord Abba, puis Abby et enfin May, comme elle le demanda en .

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Biographie

Née au Hosmer Cottage à Concord, au Massachusetts, Abigail May était la plus jeune des quatre sœurs Alcott. Douée artistiquement dès son jeune âge, elle peignit des figures décoratives et des visages dans toute la maison familiale, Orchard House (en). May contribua au maigre revenu familial en vendant ses œuvres d'art et en enseignant la peinture, le dessin et le modelage. Elle étudia l'enseignement à l'école Bowdoin, école publique de Boston. Prenant la relève de Louisa en 1861, May enseigna un mois à la première école maternelle fondée par Elizabeth Palmer Peabody (en) avant de revenir à son propre travail. Elle enseigna plus tard une première forme d'art-thérapie dans un asile de Syracuse, dans l'État de New York, puis retourna dans sa ville natale en 1862 pour enseigner l'art à l'école de Concord dirigée par Franklin Benjamin Sanborn, ami d'Amos Bronson Alcott.

À l'école de design de Boston, elle étudia l'art avec William Morris Hunt, William Rimmer, Krug, Vautier et Müller, entre autres[1]. Elle prêta des outils à modeler au jeune Daniel Chester French et l'encouragea dans son travail ; French reconnut à May le mérite d'avoir été l'un de ses premiers professeurs d'art.

May illustra la première édition de Little Women, (Les Quatre Filles du docteur March), à laquelle la critique fit mauvais accueil. Cependant, le succès financier que Louisa obtint en 1868 permit à May de voyager dans toute l'Europe avec sa sœur et leur amie Alice Bartlett. En 1871, à la mort de John Pratt, mari de sa sœur Anna (en), Louisa retourna à Concord alors que May resta en Europe pour entreprendre des études sérieuses. Elle fit la majeure partie de ses études à Paris, à Londres et à Rome.

En 1877, sa nature morte fut la seule peinture d'une Américaine à être exposée au Salon de peinture et de sculpture de Paris. Ses peintures ont été exposées dans le monde entier. John Ruskin fit l'éloge de ses copies d'œuvres de Turner, copies que des écoles des beaux-arts utilisèrent comme modèles pour leurs élèves. Son point fort était la copie et la peinture de natures mortes à l'huile et à l'aquarelle. Elle peignit de nombreux tableaux de fleurs sur fond noir ; un panneau de verges d'or donné à son voisin et mentor Ralph Waldo Emerson se trouve encore dans le cabinet de travail de ce dernier, et plusieurs autres ornent Orchard House à Concord.

En 1878, à l'âge de 38 ans, May épousa Ernest Nieriker, homme d'affaires et violoniste suisse, son cadet de quinze ans. Le couple vécut à Meudon, dans la banlieue de Paris.

May publia Concord Sketches avec une préface de sa sœur à Boston en 1869. Dans son livre Studying Art Abroad, and How to do it Cheaply, publié à Boston en 1879, elle dit :

« Il n'y a pas de monde de l'art comme Paris, de peintres comme les Français ni d'incitation à bien travailler comme celle qu'on trouve dans un atelier parisien. »

En 1879, elle mourut de fièvre puerpérale six semaines après la naissance de sa fille, Louisa May « Lulu ». Suivant la volonté de sa sœur, Louisa May éleva Lulu jusqu'à sa mort, en 1888 ; après quoi, Lulu fut élevée par son père en Allemagne. La dernière histoire de Louisa est une parabole écrite sur Lulu. Elle figure dans The Uncollected Works of Louisa May Alcott, illustré de dessins et de peintures de May.

Louisa fit ériger une pierre tombale portant les initiales de May sur le lot familial au cimetière Sleepy Hollow, mais May est enterrée à Paris[2].

Bibliographie

  • Erica E. Hirshler, A Studio of Her Own: Women Artists in Boston 1870-1940, (ISBN 0-87846-482-4).
  • Louise May Alcott, The Uncollected Works of Louisa May Alcott, Ironweed Press, 2001, (ISBN 978-0-9655309-9-6).
  • Caroline Ticknor, May Alcott: A Memoir, Kessinger Publishing, , 348 p. (ISBN 978-1417923267).
  • Louise May Alcott, The Selected Letters of Louisa May Alcott, 1995, University of Georgia Press, 410 p. (ISBN 978-0820317403).

Source

Références

  1. (en) « Alcott, May », dans New International Encyclopedia [détail des éditions].
  2. Harriet Reisen, Louisa May Alcott: The Woman Behind Little Women, New York, Henry Holt and Company, 2009, 300. (ISBN 978-0-8050-8299-9).

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