Années 570 av. J.-C.

Événements

Le « Moschophoros », Musée de l'Acropole d'Athènes, vers 570 av. J.-C.
  • Vers 580-576 av. J.-C. : échec d’une expédition de Cnidiens et de Rhodiens menée par Pentathlos, qui tentait de s’installer à Lilybée, près de Motyè, en Sicile. L'expansion grecque vers l'ouest de l'île est globalement contenue. Les colons grecs de Cnide s’installent finalement dans l’île Lipari (Îles Éoliennes)[1].
  • 580-578 av. J.-C. : Athènes connait une période d’anarchie, en l’absence d’archonte éponyme. Dix archontes sont désignés pour 580/579 av. J.-C. : cinq parmi les Eupatrides, trois parmi les agroikoi, deux parmi les demiourgoi[2]. Les trois factions politiques de la plaine (Pédiens, partisans de l’oligarchie, dirigés par Lycurgue), la côte (Paraliens, modérés conduits par Mégaclès) et les collines (Diacriens, démocrates partisans de Pisistrate) se disputent le pouvoir[3].
  • 579/578 av. J.-C. : assassinat de Tarquin l'Ancien par des proches de son prédécesseur Ancus Marcius[4],[5].
Servius Tullius, portrait imaginé par Guillaume Rouillé, 1553. Servius Tullius est un souverain autoritaire, qui brise les cadres gentilices de l’ancienne Rome et les remplace par une communauté de citoyens, le populus. Il crée un seul corps de citoyens, dont tous les membres ont des droits égaux : jus connubii (droit de contracter mariage sans restrictions), jus civilis, jus commercii, jus suffragii (droit de vote). Des étrangers de conditions libres, domiciliés sur le territoire romain, sont ainsi intégrés à l’Urbs à des fins militaires. Ils forment la plèbe, qui par son nombre et sa richesse croissant, liés au développement de la ville, représente une force appréciable. Seize circonscriptions territoriales, les tribus, permettant de recenser les habitants pour l’armée, sont créées. La tradition place à cette époque la classification des citoyens en plusieurs centuries d’après leur fortune (193 ou 195) (cens)[6]. Deux nouvelles assemblées populaires, celle des comices tributes et celle des comices centuriates se superposent aux comices curiates. Le pouvoir autoritaire des rois étrusques fait d’une Rome rurale, à cadre gentilices (curie), une cité dont l’organisation à des fins militaires met en place, par ses incidences économiques et politiques, les cadres de la République romaine[7]. La tradition attribue à Servius Tullius la création de l’impôt sur le capital, ou tributum[8]. Il ne recevra cependant son organisation complète qu’au cours des premiers siècles de la République.
  • 578-534 av. J.-C. : règne de Servius Tullius (Mastarna), roi étrusque de Rome[9]. Il fait heureusement la guerre contre Véies et aurait modifié la Constitution réforme servienne », attribuée à Servius Tullius[7], et attestée à la fin du IVe ou au du début du IIIe siècle av. J.-C.). Il fait construire une enceinte pour protéger Rome, divisée désormais en quartiers (muraille Servienne)[6]. Les vestiges archéologiques apparaissent plus tardifs (IVe siècle av. J.-C.). Le Capitole devient à la fois la citadelle et le centre religieux de la cité. Selon la tradition, Servius Tullius organise la fédération latine, dont le temple fédéral de Diane, nouvellement construit sur l’Aventin, devient le centre politique et religieux[10]. Le nom de Rumon, nom étrusque du Tibre, apparaît et aurait donné Rome (ville du fleuve)[11].
  • Vers 575 av. J.-C. :
    • occupation de la ville de Béziers par les Grecs, selon l’archéologie. Elle est active de 600/575 à 300 av. J.-C. avant d’être abandonnée pendant environ un siècle et réoccupée par les Gaulois Longostalètes vers 200 av. J.-C. sous le nom de Betarra[14].
    • la colonie grecque de Cyrène est renforcée par l’arrivée de colons doriens venus du Péloponnèse, de Crète et du Dodécanèse[15].
  • Vers 575-550 av. J.-C. : règne de Léon (v. 590-560 av. J.-C.) et Agasiclès (575-550 av. J.-C.), rois de Sparte[16]. Ils mènent une guerre désastreuse contre Tégée.
Vase François, musée archéologique de Florence
  • 573 av. J.-C. :
    • Nabuchodonosor II s’empare de Tyr après un siège de 13 ans, ce qui met la flotte tyrienne à sa disposition dans ses opérations contre l’Égypte[11]. La Syrie-Palestine est pacifiée. Sidon prend le relais du prestige phénicien.
    • début des concours Néméens en Grèce. Ils ont lieu tous les deux ans[11].
  • Vers 572 av. J.-C. : pour marier sa fille Agaristé, le tyran Clisthène de Sicyone, cité proche de Corinthe, organise un concours remporté par Mégaclès[18].

Notes et références

  1. Véronique Krings, Carthage et les Grecs c. 580-480 av. J.-C. : textes et histoire, BRILL, , 427 p. (ISBN 978-90-04-10881-3, présentation en ligne)
  2. (en) Raphael Sealey, A History of the Greek City States : Ca. 700-338 B.C., University of California Press, , 516 p. (ISBN 978-0-520-03177-7, présentation en ligne)
  3. Claude Mossé et Annie Schnapp-Gourbeillon, Précis d'histoire grecque, Armand Colin, , 376 p. (ISBN 978-2-200-28392-6, présentation en ligne)
  4. Collectif sous la direction d'Annette Flobert, Rome sous le regard des historiens latins, Éditions Flammarion, 644 p. (ISBN 978-2-08-123435-2, présentation en ligne)
  5. Yannick Clavé, Le monde romain : VIIIe siècle av. J.-C. : VIe s. apr. J.-C., Armand Colin, , 320 p. (ISBN 978-2-200-61975-6, présentation en ligne)
  6. Pierre Grimal, La Civilisation romaine, Flammarion, 480 p. (ISBN 978-2-08-143416-5, présentation en ligne)
  7. Jean-Pierre Martin, Alain Chauvot, Mireille Cébeillac-Gervasoni, Histoire romaine - 4e éd., Armand Colin, , 480 p. (ISBN 978-2-200-61582-6, présentation en ligne)
  8. Michel Humm, Appius Claudius Caecus : La République accomplie, Publications de l’École française de Rome, coll. « Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome », , 779 p. (ISBN 978-2-7283-1026-5, présentation en ligne), p. 35–97
  9. Julie Proust Tanguy, L'Antiquité romaine : 80 mots-clés pour découvrir l'histoire, la culture et la vie quotidienne à Rome, Éditions Eyrolles, , 192 p. (ISBN 978-2-212-04769-1, présentation en ligne)
  10. (en) Jeremy Armstrong, War and Society in Early Rome : From Warlords to Generals, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-316-57167-5, présentation en ligne)
  11. Yves Denis Papin, Chronologie de l'histoire ancienne, Éditions Jean-paul Gisserot, , 126 p. (ISBN 978-2-87747-346-0, présentation en ligne)
  12. Louis Mayeul Chaudon, Nouveau Dictionnaire Historique Portatif. Q - Z, vol. 4, Rey, (présentation en ligne)
  13. Thomas F. Scanlon, Eros and Greek Athletics, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-028766-5, présentation en ligne)
  14. D. Ugolini et Chr. Olive, avec la collaboration d’E. Gomez, « Carte archéologique de la Gaule 34-4 : Béziers », sur Académie des inscriptions et belles-lettres,
  15. Pierre Pinta, La Libye, Karthala, , 352 p. (ISBN 978-2-8111-4024-3, présentation en ligne)
  16. (en) Simon Hornblower, Antony Spawforth et Esther Eidinow, The Oxford Companion to Classical Civilization, Oxford University Press, , 867 p. (ISBN 978-0-19-870677-9, présentation en ligne)
  17. Gilles Marchand et Hélène Ferbos, Chronologie de l'histoire de la peinture, Jean-Paul Gisserot, , 127 p. (ISBN 978-2-87747-697-3, présentation en ligne)
  18. Hérodote, Histoire d'Hérodote, vol. VII, Paris, C. Crapelet, (présentation en ligne)
  19. (en) Tan Koon San, Dynastic China : An Elementary History, The Other Press, , 533 p. (ISBN 978-983-954-188-5, présentation en ligne)
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