'Imrān

'Imrān (عمران) ou Imran (en hébreu Amram) est le nom d'une famille qui, dans la tradition musulmane, désigne les ancêtres de Moïse (appelé Mūsā dans la tradition musulmane) et ceux de Jésus/Îsâ par sa branche maternelle. En effet, Le Coran fait référence à Maryam (Marie en araméen) comme faisant partie de la maison de 'Imrān. C'est de cette famille que descend aussi Jean le Baptiste (appelé Yahyâ dans la tradition musulmane), Jésus et Jean Baptiste (Îsâ et Yahyâ) étant cousins, tout comme dans les traditions chrétiennes (cf. l'évangile selon Luc).

Pour les articles homonymes, voir Al-Imran.

Famille de Marie dans la Bible et le Coran

Le Coran fait référence à Maryam (Marie, la mère de Jésus dans la tradition chrétienne) comme faisant partie de la maison de 'Imrān dans la sourate 3 « La famille d'Imran ». Imran (paratre) est le beau-père de Moïse et père d'Aaron, selon les musulmans, cet Aaron frère de la première Maryam demi-frère de Moïse donne le nom d'imran par son père à sa famille et la seconde Maryam descendrait de lui en lignée directe. Qui cette dernière qui a été nommée faute d'être un garçon tant espère de ses parents en rapport à la première Maryam demi-sœur de Moïse. On souligne une allusion d'une lignée vertueuse est évoquée dans le Coran à titre d'exemple au point d'être honorée du titre d'une grande sourate. (Il est de coutume au Moyen-Orient de nommer les enfants avec les prénoms des ancêtres ou seulement directement des grands-parents décédés)

Le Coran désigne Maryam comme « la fille d'Imran »[1], et sa mère est également appelée « femme d'Imran »[2] Tandis que la tradition chrétienne désigne le père de Marie sous le nom de Joachim[3].

Maryam est également appelée « sœur d'Aaron[4] » sourate 19.

À noter que la sœur d'Aaron (et de Moïse) dans la Bible se nomme Miriam.

Généalogies parallèles

Une des interprétations possibles est que le Coran fait un parallèle entre « Maryam fille d'Imran » selon le Coran, et Élisabeth, descendante d'Aaron dans la Bible[5]. Ces deux phrases comme feraient référence à un père ancestral plutôt qu'à un père littéral.

Quand le Coran désigne Maryam, mère de Jésus, comme la « sœur d'Aaron », il s'agirait d'une autre référence à son ancêtre. Le vrai père de Maryam porte aussi le nom d'Îmran dans la tradition musulmane, mais il serait selon certains exégètes à distinguer du père de Moïse et d'Aaron.

'Imrān est supposé être le nom du père de Moïse, bien qu'il ne soit jamais cité dans le Coran autrement que dans l'expression "famille d'Imran" et "femme d'Imran".

'Imrān est considéré par les musulmans comme l'un des hommes vertueux de Jérusalem. La mère de Maryam porterait le nom de Hannah (Anne), bien que ce nom ne figure pas dans le Coran, mais seulement dans les commentaires anciens, peut-être par recoupement avec la protévangile de Jacques.

Elle est également honorée par les musulmans comme étant une femme très vertueuse.

   Aaron*
 `Amrâm 
  Moïse*
 Jokébed ° 
   Myriam * 
 et 
  'Imrān
Joachim * 
  Îsâ - Jésus * 
   Maryam 
 (Hannah)
Anne °
 (Hannah)
Anne ° 
 Élisabeth ° 
   Yahyâ - le Baptiste * 
  Zacharie 
 ° Personnage non cité par son nom dans le Coran
 * Personnage cité sous un autre nom dans le Coran

« (Rappelle-toi) quand la femme de 'Imrān dit: « Seigneur, je T'ai voué en toute exclusivité ce qui est dans mon ventre. Accepte-le donc, de moi. C'est Toi certes l'Audient et l'Omniscient ». Puis, lorsqu'elle en eut accouché, elle dit: « Seigneur, voilà que j'ai accouché d'une fille » ; or Allah savait mieux ce dont elle avait accouché ! Le garçon n'est pas comme la fille. « Je l'ai nommée Marie, et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le Diable, le banni. » »

 Le Coran, « La Famille d’Imran », III, 35-36, (ar) آل عمران.

Ces deux versets font penser à la mère de Marie mère de Jésus (Anne dans la tradition chrétienne), et dans ce cas 'Imrān est celui que la tradition chrétienne du Protévangile de Jacques appelle Joachim.

La sourate XIX (Marie / Myriam) est, en principe, consacrée à Marie la mère de Jésus :

« Sœur de Haroun, ton père n'était pas un homme de mal et ta mère n'était pas une prostituée[6]. »

 Le Coran, « Marie », XIX, 28, (ar) مريم.

Dans d'autres passages du Coran, le mot "sœur" peut renvoyer à une appartenance tribale ou clanique[réf. nécessaire]. Ainsi, en traitant des autres prophètes, le Coran mentionne parfois "Hûd, frère de Ad (peuple)". Or ʿĀd est un nom de tribu, ainsi le prophète Hûd qui s'adressait à sa tribu fut qualifié de "frère" de sa tribu. Ainsi, Marie, dont la piété était bien reconnue peut être assimilée à la "sœur d'Haroun" du point de vue de son engagement spirituel. Ainsi, l'appellation "Sœur de Haroun"[7] serait un renvoi aux qualités et à la proximité spirituelle avec Aaron qui, à l'instar de Marie, adorait aussi son Dieu avec piété et ferveur.

Rappelons aussi que Mahomet explique cette "confusion" dans ce hadith :

« Ô ma fille Fatima, que ton cœur ne soit point affligé et qu'Allah l'épargne des doutes des hypocrites. En vérité, tu aurais dit aux mécréants que le frère de Marie portait le nom d'un des pieux Envoyés de Dieu ! Il n'est là pas sujet d'une même personne... »

Aussi, lorsqu'Abou Bakr fit part d'un verset où Marie mère de Jésus était dite "fille d'Imran" au Prophète, il répondit :

« Allah parle de Marie, descendante d'Imran, mère de Jésus, qu'ils divinisent. »

Notes et références

  1. Voir la sourate 66, 12 du Coran.
  2. (Rappelle-toi) quand la femme de 'Imran dit: « Seigneur, je T’ai voué en toute exclusivité ce qui est dans mon ventre. Accepte-le donc, de moi. C’est Toi certes l’Audient et l’Omniscient », Sourate 3 - Al 'Imran : La Famille d'Imran, verset 35.
  3. Et voici que deux anges vinrent lui disant : « Joachim ton mari, arrive avec ses troupeaux », Protévangile de Jacques, chapitre IV.
  4. Elle revint vers les siens avec l'enfant. Ils dirent : « Ô Marie, ton acte est monstrueux, Ô sœur d'Aaron, ton père n'était pas indigne ni ta mère dissolue », (sourate 19, verset 27 et 28
  5. Nouveau Testament, Évangile selon Luc, 1, 5. Voir la version Crampon sur Wikisource.
  6. À comparer avec l'Évangile selon Thomas, où Jésus dit: « Celui qui connaît son père et sa mère, peut-on l'appeler fils de prostituée ? » ou l'Évangile selon Jean où les opposants juifs à Jésus lui répondent: « Nous ne sommes pas nés de la prostitution. »
  7. Le Coran, « Marie », XIX, 28, (ar) مريم


  • Portail du christianisme
  • Portail de la Bible
  • Portail de l’islam
  • Portail Israël antique et Juifs dans l’Antiquité
  • Portail du Proche-Orient ancien
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.