Đặng Thùy Trâm

Đặng Thùy Trâm, née à Hanoï le et morte dans le maquis de Quảng Ngãi le , est une femme médecin et chirurgien des forces combattantes vietnamiennes, auteure également d’un journal, devenu bien après sa mort un best-seller international.

Dans ce nom, le nom de famille, Dang, précède le nom personnel.

Biographie

Elle est née à Hanoï, au Vietnam du Nord, en 1943, au sein d'une famille aisée. Sa mère est pharmacienne et enseignante à l'université de Hanoï et son père médecin. Elle devient elle-même médecin en 1966, à un moment où la Guerre du Viêt Nam bat son plein avec un engagement américain de plus en plus fort, avec des bombardements aériens contre le territoire nord-vietnamien et des combats sur le terrain contre la guérilla au sud[1].

Elle décide de partir pour le Sud-Vietnam, comme volontaire au sein des forces vietnamiennes communistes, opposées aux américains et aux troupes du gouvernement de Saïgon. Après 3 mois de marche, elle rejoint le maquis du Quảng Ngãi, dans une région comportant de vastes champs de riz. Elle est affectée comme médecin-chef et chirurgien à un dispensaire qui prend en charge les blessés de guerre. Elle devient membre du parti communiste en 1968, et meurt peu de temps après, en 1970, à 27 ans, dans des circonstances mal connues, probablement au cours d'une opération américaine[1].

Le journal

En triant les documents laissés par les troupes vietnamiennes, un officier américain du renseignement, Fred Whitehurst, trouve, peu de temps après la mort de Dang Thuy Tram, deux carnets d'un journal rédigé par elle au fil des jours. Il s'apprête à les bruler avec d'autres papiers ainsi trouvés, lorsque son interprète l'incite à les garder. Il les ramène avec lui aux États-Unis en 1972. Les années passent. Plus de trente ans plus tard, il décide de partir à la recherche de la famille de l'auteur, leur remet les écrits trouvés, et les décide à les publier. L'ouvrage devient rapidement un best-seller au Vietnam puis en Amérique, et est traduit en une vingtaine de langues[2],[3].

Le journal expose de façon intime et personnelle la brutalité de la guerre, qui détruit les rêves et les espoirs de la jeune femme. L'auteur raconte son amertume quand elle ne peut pas sauver une vie, sa fatigue, sa lassitude quelques fois, son aspiration à revenir à une vie normale, ses difficultés avec les membres du Parti communiste qui lui font sourdement grief de ses origines bourgeoises, la puissance de feu américaine, et l'absurdité de ce combat des Américains contre une volonté populaire. L'écriture est simple et sincère[4],[3]. Elle est sans regret sur son engagement, mais ses derniers mots sont une exhortation à la réconciliation : « Oh, cette vie qui s’échange contre du sang, contre la jeune vie de nombreux soldats ! Combien d’existences ont-elles été sacrifiées pour que d’autres vies puissent s’épanouir. Toi, le Nord, es-tu capable de comprendre le cœur du Sud ? »[5]. 

En Italie, les deux carnets sont publiés sous le titre emblématique de : La nuit je rêvais de la paix. La traduction française de Jean-Claude Garcias paraît en 2010, sous un titre sobre : Les carnets retrouvés (1968-1970)[5]. Le Vietnam a rendu hommage à cet « écrivain » en édifiant une stèle avec son nom à l'endroit où elle a été tuée et en donnant son nom à un hôpital. Les endroits où elle a travaillé, la stèle et l'hôpital sont devenus des lieux de pèlerinage de militants de la paix. En 2009, un film sur elle est réalisé par le réalisateur vietnamien Đặng Nhật Minh, intitulé Đừng Đốt Ne pas brûler »).

Notes et références

Notes

    Références

    1. Thai Thi 2013, p. 1139.
    2. AFP 2005, Taipei Times.
    3. Paddock 2006, Los Angeles Times.
    4. Phan 2005, USA Today.
    5. Marangé 2012, p. 503-506.

    Voir aussi

    Bibliographie

    Webographie

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