Île Hans

L’île Hans — en danois Hans Ø, en anglais Hans Island, en inuktitut ᑕᕐᑐᐸᓗᒃ et en groenlandais Tartupaluk — est un îlot inhabité de 1,3 km2 situé au centre du canal Kennedy dans le détroit de Nares, lequel relie la baie de Baffin et la mer de Lincoln. Sa situation sur la frontière maritime entre le Canada (île d'Ellesmere dans le territoire du Nunavut) et le royaume du Danemark (nord du Groenland) font que les deux pays s'en disputent la souveraineté[1].

Île Hans
Tartupaluk (iu)

Île Hans
Géographie
Pays Canada
Danemark
Archipel Archipel arctique canadien
Localisation Détroit de Nares (océan Arctique)
Coordonnées 80° 49′ 41″ N, 66° 27′ 35″ O
Superficie 1,3 km2
Géologie Île continentale
Administration
Statut Souveraineté disputée entre le Canada et le Danemark.

Canada
Territoire Nunavut
Région Qikiqtaaluk

Danemark
Région autonome Groenland
Municipalité Avannaata
Démographie
Population Aucun habitant
Autres informations
Découverte Préhistoire[réf. nécessaire]
Fuseau horaire UTC-5 (Canada)
UTC-3 (Danemark)
Géolocalisation sur la carte : Canada
Île Hans
Îles au Canada

Hans est la plus petite des trois îles situées dans le canal Kennedy, les deux autres étant l'île Franklin et l'île Crozier, toutes deux danoises.

Querelle territoriale

Carte de la zone de l'île Hans, indiquant les frontières reconnues par le Canada et le Danemark. Il est explicitement écrit « Il n’y a pas de frontière entre les points 122 et 123. » ce qui correspond à l’île Hans.

L'île, un caillou rocailleux[2], est l'objet d'un intérêt croissant lié au réchauffement climatique. Les experts estiment que la période de navigabilité annuelle croîtra de 20 jours à la date de l'étude — publiée le — à 150 jours à l'horizon 2080.[réf. nécessaire] L'exploitation du pétrole pourrait donc devenir techniquement possible, et éventuellement rentable, dans cette région du monde.

En 1973, le Canada et le Danemark signent un traité sur la définition de leur frontière commune mais laissent la question de la souveraineté sur l'îlot en suspens[3]. Le Danemark revendique le territoire qu'il aurait découvert en 1852. Il s'appuie aussi sur le fait que la Cour permanente de justice internationale lui a reconnu en 1933 la possession du Groenland et que l'île Hans appartient au même bloc géologique. Le Canada estime de son côté que l'île a été découverte par un explorateur britannique[4].

En 1988, 1995, 2002 et 2003, la marine danoise accoste sur l'île et y plante un drapeau danois[4]. En juillet 2005, des soldats canadiens dressent le drapeau canadien sur l'île ainsi qu'un inukshuk. La semaine suivante le ministre canadien Bill Graham se rend sur place, provoquant les protestations officielles des autorités danoises[4]. Au début du mois d'août 2005, le patrouilleur danois Tulugaq (KDM Vædderen F359) est parti d'une base de la côte du Groenland pour atteindre l'île et réaffirmer la souveraineté danoise sur l'îlot[3].

En , les ministres des affaires étrangères des deux pays ont publié une déclaration conjointe, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, affirmant : « Nous continuerons d'unir nos efforts pour trouver une solution à long terme au différend au sujet de l'île Hans. »[5] En , un nouvel accord sur la frontière canado-danoise laisse une fois de plus la question de côté[6].

Terra nullius

En , à l'initiative d'Emmanuel Hussenet, l'association « Hans Insula Universalis » est créée avec comme objectif l'obtention pour l'Île d'Hans du statut de Terra nullius, un territoire n'appartenant à aucun État. L'association propose à tout un chacun de devenir citoyen virtuel et ambassadeur de l’île, de manière gratuite et non intéressée, afin d'obtenir de plusieurs États qu'ils rejoignent cette demande[7].

L'idée est de faire de ce territoire une terre intouchable, évitant ainsi de la transformer en guichet commercial de tel ou tel pays après la fonte des glaces, avec pour but d'éviter le pillage pétrolier des pôles. Il s'agit également de fixer un repère symbolique qui représenterait l'éveil des consciences et l'intérêt commun, dans un contexte de crise climatique et d'épuisement des écosystèmes qui met en danger l'ensemble de l'humanité. Alors que la science et les débats internationaux ne semblent pas apporter de réponse convaincante au réchauffement planétaire, l'occupation virtuelle de l'île Hans invite à la prise de distance et à la réflexion pour favoriser les changements en chacun. La proposition recueille un certain succès et est relayée par divers médias[8].

Notes et références

  1. Jacques Nougier, « îles-fantômes et récifs de nulle part », Jeune Marine, juil. -sept.2017, p. 38-40 (ISSN 2107-6057)
  2. (en) Inside exercise frozen beaver, National Post, 9 novembre 2005.
  3. Île de Hans : le ton monte entre Ottawa et Copenhague, Radio-Canada, 5 août 2005.
  4. (en) The Hans of Time
  5. Déclaration du Canada et du Danemark au sujet de l'île Hans
  6. Denmark and Canada agree on maritime border, Copenhagen Post, 29 novembre 2012
  7. Site officiel de l'association Hans Insula Universalis, consulté le 5 juillet 2015.
  8. Psychologies magazine (mars 2014), BFM TV (14 avril 2014), Radio Nova (20 juin 2014), La Principauté (journal officiel de Monaco, juillet-août 2014), etc.

Articles connexes

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