Éponge contraceptive

L'éponge contraceptive est une méthode dite « barrière » de contraception, de nos jours souvent utilisée en association avec un spermicide.

Une éponge contraceptive spermicide.

Insérée dans le vagin avant un rapport sexuel, elle est placée contre le col de l'utérus afin de le recouvrir et d'empêcher l'entrée du sperme dans l'utérus en l’absorbant. Lorsqu'elle est associée à un spermicide, les spermatozoïdes sont détruits[1],[2]. Cette méthode contraceptive ne protège pas des infections sexuellement transmissibles[2],[3].

L'éponge contraceptive ne doit pas être confondue avec l'éponge menstruelle, également vaginale mais non contraceptive et destinée à absorber le sang produit lors des menstruations.

Histoire

Éponge contraceptive du début du XXe siècle.

Les Araméennes hébraïques utilisaient, sur le conseil du rabbin (IIe siècle apr. J.-C.), le moukh, une éponge placée dans le vagin qui empêchait le sperme d'atteindre l'utérus[4]. Des éponges de mer étaient employées à cet effet.

L'éponge contraceptive était une méthode courante de limitation des naissances au XIXe siècle et au début du XXe siècle. Formée d'une éponge naturelle ou plus tard de caoutchouc, elle était munie d'un filet rattachée à une ficelle afin de faciliter son retrait, et imbibée de substances prétendument spermicides, comme de la quinine, de l'huile d'olive[5], du vinaigre voire d'acide borique[6]. En 1938 dans son ouvrage Practical Birth-Control Methods, Norman Himes indique comment concevoir une éponge et recommande de ne pas utiliser de savon, qui peut piquer, ou de détergent pour son entretien, mais plutôt d'employer de la vaseline ou une poudre spéciale, parfois de la baigner dans une solution désinfectante ou dans de l'eau et du savon. Les éponges pouvaient également être mises à bouillir, au risque de les rendre plus dures et de les rétrécir en cas d'éponges naturelles[6].

Description et usage

Une éponge contraceptive moderne est composée d'une mousse plastique, comme du polyuréthane, ayant une face concave et est à usage unique.

L'éponge doit être insérée au moins quinze minutes avant un rapport et reste efficace au maximum 24 heures, même en cas de rapports multiples. Elle doit être laissée en place au moins six heures après le dernier rapport, sans être portée plus de trente heures d'affilée[1],[2].

Efficacité

L'indice de Pearl, indiquant le nombre de grossesses survenues après un an d'utilisation, de l'éponge contraceptive associée à un spermicide est de 9 % chez les femmes nullipares et de 20 % chez les femmes primipares ou multipares[7]. En usage normal, l'indice de Pearl est de 12 % chez les femmes sans enfant et de 24 % chez les femmes multipares[7].

Avantages et inconvénients

Ce dispositif n'est généralement pas soumis à une prescription médicale, et ne nécessite pas d'être ajusté par une professionnel de santé. Il présente l'avantage d'être facilement transportable et de ne normalement pas être perçu par le partenaire lors d'un rapport. Il n'emploie pas d'hormone, n'influe donc pas sur le cycle menstruel, et peut également être utilisé durant l'allaitement[3].

Cette méthode nécessite d'être à l'aise avec la manipulation que cela implique pour introduire correctement l'éponge au fond du vagin et de ne pas avoir de problèmes physiques susceptibles d'empêcher la mise en place de l'éponge[3] (vaginisme, vestibulodynie…). Elle peut parfois causer une irritation vaginale, ou un assèchement vaginal pendant les rapports, ce qui peut nécessiter l'usage d'un lubrifiant. Elle ne peut pas être utilisée lors des menstruations[3],[2].

Les personnes qui utilisent des éponges contraceptives ont un risque accru de candidose et d'infection urinaire[réf. nécessaire]. Une utilisation inappropriée, comme le fait de laisser l'éponge en place trop longtemps, peut entraîner un syndrome du choc toxique[2].

Contre-indications

L'utilisation d'éponges contraceptives est contre-indiquée aux personnes allergiques aux spermicides utilisés ou à la matière composant l'éponge. De même, son usage est contre-indiqué aux personnes ayant déjà été atteintes d'un syndrome du choc toxique, ayant des infections urinaires, des saignements vaginaux inexpliqués ou ayant subi un accouchement ou un avortement dans les six dernières semaines[2].

Notes et références

  1. « Bith Control Sponge » (consulté le )
  2. Sexplique, « L'éponge contraceptive », sur www.sexplique.org (consulté le ).
  3. (en) Planned Parenthood, « Birth Control Sponge (Today Sponge) », sur www.plannedparenthood.org (consulté le ).
  4. Nathalie Guiol. Les tribulations du vase sacré : une histoire de la contraception et de l'avortement vue du côté des femmes. Mouvement français pour le planning familial, 1999.
  5. (en) « Contraceptive sponge, possibly English, 1920-1960 », sur www.sciencemuseum.org.uk (consulté le ).
  6. (en) Case Western Reserve University, « History of Contraception - Condoms and Sponges », sur www.case.edu/ (consulté le ).
  7. James Trussell, Contraceptive technology, New York, Ardent Media, (ISBN 978-1-59708-004-0, ISSN 0091-9721, OCLC 781956734), « Contraceptive efficacy », p. 779–863 Tableau 26–1 = Table 3–2 Percentage of women experiencing an unintended pregnancy during the first year of typical use and the first year of perfect use of contraception, and the percentage continuing use at the end of the first year. United States.

Annexes

Article connexe

Liens externes

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