Énergie en Corée du Sud

Le secteur de l'énergie en Corée du Sud joue un rôle majeur dans l'économie de la Corée du Sud et tient une place de premier plan dans les marchés mondiaux.

Énergie en Corée du Sud

Centrale nucléaire de Kori (photo 2013)
Bilan énergétique (2019)
Offre d'énergie primaire (TPES) 279,9 M tep
(11 719,7 PJ)
par agent énergétique pétrole : 37,9 %
charbon : 27,5 %
gaz naturel : 17,4 %
électricité : 14,3 %
bois : 2,8 %
Énergies renouvelables 3,5 %
Consommation totale (TFC) 131,4 M tep
(5 500,8 PJ)
par habitant 2,5 tep/hab.
(106,6 GJ/hab.)
par secteur ménages : 16,3 %
industrie : 37,6 %
transports : 26,8 %
services : 16,3 %
agriculture : 1,2 %
pêche : 0,8 %
Électricité (2019)
Production 581,33 TWh
par filière thermique : 68,9 %
nucléaire : 25,1 %
autres : 2,6 %
biomasse/déchets : 1,8 %
hydro : 1,2 %
éoliennes : 0,5 %
Combustibles (2019 - Mtep)
Production pétrole : 0,8
gaz naturel : 0,2
charbon : 0,5
bois : 7,8
Commerce extérieur (2019 - Mtep)
Importations pétrole : 188,4
gaz naturel : 48,3
charbon : 77,2
Exportations pétrole : 68,8
Sources
Agence internationale de l’énergie[1],[s 1]
NB : dans le bilan énergétique, l'agent "bois" comprend l'ensemble biomasse-déchets

La Corée du Sud, quasiment dépourvue de ressources fossiles, est un grand importateur d'énergie : elle importe la quasi-totalité de ses besoins en pétrole (4e importateur au monde), en gaz naturel (6e rang mondial) et en charbon (4e rang mondial).

La consommation d'énergie primaire de la Corée du Sud atteignait 5,47 tep/habitant en 2018, soit 2,9 fois la moyenne mondiale, 49 % de plus qu'en France mais 20 % de moins qu'aux États-Unis. Elle se répartissait en 2019 en 82,9 % de combustibles fossiles (pétrole : 37,9 %, charbon : 27,5 %, gaz naturel : 17,4 %), 13,6 % d'énergie nucléaire et 3,6 % d'énergies renouvelables (surtout biomasse-déchets : 2,8 %).

L'électricité représente 25,1 % de la consommation finale d'énergie en 2018 ; sa production provient principalement de centrales thermiques à combustibles fossiles : 68,9 % en 2019 (charbon : 40,3 %, gaz naturel : 26,0 %, pétrole : 2,5 %) et de l'énergie nucléaire : 25,1 % ; les énergies renouvelables ne couvrent que 5,6 % des besoins (hydro : 1,1 %, biomasse-déchets : 1,8 %, solaire : 2,2 %, éolien : 0,5 %, marémotrice : 0,1 %). La Corée du Sud construit ses propres centrales nucléaires et commence à en exporter ; sa production d'électricité nucléaire se classe au 5e rang mondial avec 4,9 % du total mondial, derrière les États-Unis, la France, la Chine et la Russie. Elle se classe aussi au 10e rang des producteurs d'électricité solaire photovoltaïque avec 1,6 % du total mondial.

Les émissions de CO2 liées à l'énergie de la Corée du Sud étaient en 2018 de 11,74 t CO2 par habitant (dont 40 % dans l'industrie et 19 % dans le secteur tertiaire), niveau 2,7 fois supérieur à la moyenne mondiale et 2,6 fois supérieur à celle de la France, mais inférieur de 22 % à celui des États-Unis.

Vue d'ensemble

Principaux indicateurs de l'énergie en Corée du Sud[1]
Population[s 1] Consommation énergie primaire Production d'énergie Importation nette Consommation d'électricité Émissions CO2 liées à l'énergie[s 1]
Millions Mtep Mtep Mtep TWh Mt CO2
199042,9932370102232
200047,018834166278432
200849,122745195430489
200949,322944198438502
201049,625045221481551
201149,926147227506574
201250,226346229517575
201350,426444234524575
201450,726849233533563
201551,027351237535582
201651,228251247544589
201751,428249249548600
201851,628245252572606
Variation 1990-2018+20 %+204 %+100 %+260 %+462 %+161 %

Comparaisons internationales

L'Agence internationale de l'énergie classe la Corée du Sud parmi les dix premiers pays du monde pour plusieurs indicateurs :

Place de la Corée du Sud dans les classements mondiaux
Source d'énergie indicateur rang année quantité unité % monde commentaires
Pétrole brut[s 2] Importation nette 4e 2018 151 Mt 7,1 % 1er : Chine (459 Mt)
Gaz naturel[s 3] Importation nette 6e 2019p 54 Mds m³ 5,4 % 1er : Chine (122 Mds m3)
Charbon[s 4] Importation nette 4e 2019p 130 Mt 9,7 % 1er : Chine (296 Mt)
Nucléaire[s 5] Production 5e 2018 134 TWh 4,9 % 1er : États-Unis (841 TWh)
Puissance installée 6e 2018 22 GW 5,5 % 1er : États-Unis (99 GW)
% nucléaire/élec* 4e 2018 22,6  % 1er : France (71,0 %)
Produits pétroliers[s 6] Production 5e 2018 158 Mt 3,8 % 1er : États-Unis (856 Mt)
Exportation nette 5e 2018 29 Mt 4,3 % 1er : États-Unis (146 Mt)
Prod. élec. fossiles**[s 7] Charbon 5e 2018 258 TWh 2,5 % 1er : Chine (4 773 TWh)
Gaz naturel 8e 2018 156 TWh 2,5 % 1er : États-Unis (1 519 TWh)
Électricité[s 8] Production 9e 2018 586 TWh 2,2 % 1er : Chine (7 149 TWh)
Solaire photovoltaïque[s 9] Production 10e 2018 9 TWh 1,7 % 1er : Chine (177 TWh)
Puissance installée 10e 2018 8,1 GW 1,6 % 1er : Chine (175,1 TWh)
% solaire/élec* 10e 2018 1,6  % 1er : Italie (7,8 %)
2019p : données provisoires pour 2019
* % nucléaire (ou solaire)/total production d'électricité
** production d'électricité à partir de combustibles fossiles

Production d'énergie primaire

Production d'énergie primaire en Corée du Sud par source (Mtep)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Charbon7,5833,53,6410,60,962,10,780,501,0 %-93 %
Pétrole00,671,90,701,60,660,801,6 %ns
Gaz naturel000,481,10,170,210,4 %ns
Total fossiles7,5833,54,3112,52,144,81,611,513,1 %-80 %
Nucléaire13,7860,928,4082,438,7286,242,9338,0276,8 %+176 %
Hydraulique0,552,40,341,00,320,70,180,240,5 %-56 %
Biomasse-déchets0,713,11,353,93,467,65,857,8215,8 %+1006 %
Solaire, éolien0,010,040,040,10,220,50,761,863,8 %+18550 %
Chaleur000,090,20,060,050,1 %ns
Total EnR1,265,61,745,14,099,16,869,9720,1 %+689 %
Total22,6210034,4410044,9510051,4049,51100 %+119 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]

Combustibles fossiles

Le seul gisement de pétrole et de gaz du pays est Donghae-1, situé dans le Détroit de Corée, découvert en 1998 et entré en production en 2004. Il ne répond qu'à une faible part des besoins du pays[2]. L'exploration dans les eaux territoriales du pays continue dans l'espoir de découvrir de nouveaux gisements.

Les réserves prouvées récupérables de charbon de la Corée du Sud étaient estimées par BP[n 1] à 0,326 milliards de tonnes fin 2019 (anthracite et de charbon bitumineux), soit 300 ans de production au rythme de 2019[b 1]. La production de charbon du pays était seulement de 1,1 Mt (million de tonnes) en 2019 ; elle a reculé de 56 % en dix ans[b 2].

Face à ces ressources nationales quasi inexistantes, le pays est un grand importateur de pétrole comme de gaz.

Importations

Importations de pétrole

La Corée du Sud était en 2018 le 4e importateur mondial de pétrole brut avec 151 Mt, soit 7,1 % des importations mondiales[s 2].

Importations de gaz naturel

Selon BP, en 2019 les importations de gaz naturel de la Corée du Sud sous forme de GNL ont atteint 55,6 Mds m3, au 3e rang mondial avec 11,5 % des importations mondiales de GNL, derrière le Japon (21,7 %) et la Chine (17,5 %), provenant surtout du Qatar : 15,3 Mds m3 (28 %), de l'Australie : 10,6 Mds m3 (19 %), des États-Unis : 7,2 Mds m3, de Malaisie : 6,6 Mds m3, d'Oman : 5,4 Mds m3. Après prise en compte des importations par gazoduc, la Corée du Sud se classe au 7e rang mondial avec 4,3 % du total mondial, loin derrière la Chine (10,3 %), l'Allemagne (8,5 %) et le Japon (8,2 %)[b 3].

Selon l'Agence internationale de l'énergie, la Corée du Sud était en 2019 le 5e importateur mondial de gaz naturel avec 54 Mds m3, soit 5,4 % des importations mondiales[s 3].

Importations de charbon

La Corée du Sud était en 2019 le 4e importateur mondial de charbon avec 130 Mt, soit 9,7 % des importations mondiales[s 4].

Consommation intérieure brute d'énergie primaire

La consommation d'énergie primaire de la Corée du Sud atteignait 282,3 Mtep en 2018, soit 5,47 tep/habitant, niveau 2,9 fois supérieur à la moyenne mondiale : 1,88 tep/hab et supérieur de 49 % à celui de la France : 3,66 tep/hab, mais inférieur de 20 % à celui des États-Unis : 6,81 tep/hab[s 1].

Consommation intérieure brute d'énergie primaire en Corée du Sud par source (Mtep)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Charbon25,3827,341,9522,373,4529,480,8477,0827,5 %+204 %
Pétrole49,7353,599,0452,695,1138,0102,68106,1137,9 %+113 %
Gaz naturel2,722,917,019,038,6215,539,3548,7317,4 %+1688 %
Total fossiles77,8483,8157,9984,0207,1982,9222,87231,9382,9 %+198 %
Nucléaire13,7814,828,4015,138,7215,542,9338,0213,6 %+176 %
Hydraulique0,550,60,340,180,320,130,180,240,1 %-56 %
Biomasse-déchets0,730,81,380,73,481,45,887,822,8 %+970 %
Solaire, éolien0,010,010,040,020,220,090,761,860,7 %+18550 %
Chaleur000,090,040,060,050,02 %ns
Total EnR1,291,41,770,94,101,66,889,973,6 %+674 %
Total92,91100188,16100250,03100272,68279,92100 %+201 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]

Consommation de pétrole

En 2019, la Corée du Sud a consommé 5,30 EJ (exajoules) de pétrole, soit 2,76 Mb/j (millions de barils par jour), en recul de 1,3 % en 2019 mais en progression de 16,5 % depuis 2009. Elle représente 2,7 % de la consommation mondiale, au 7e rang mondial derrière les États-Unis (19,2 %), la Chine (14,5 %), l'Inde (5,3 %) et le Japon (3,9 %), l'Arabie saoudite et la Russie[b 4].

Consommation de gaz naturel

En 2019, la Corée du Sud a consommé 56,0 milliards de m3 de gaz naturel, soit 2,01 EJ (exajoules), en recul de 3,2 % en 2019 mais en progression de 57 % depuis 2009. Il se classe au 15e rang mondial avec 1,4 % de la consommation mondiale[b 5].

Consommation de charbon

La consommation de charbon de la Corée du Sud s'est établie en 2019 à 3,44 EJ (exajoules), en baisse de 5,3 % en 2019, mais en progression de 20 % depuis 2009, au 7e rang mondial avec 2,2 % du total mondial, derrière la Chine (51,7 %), l'Inde (11,8 %), les États-Unis (7,2 %), le Japon (3,1 %), l'Afrique du sud et la Russie[b 6]. La production de charbon du pays couvre seulement 0,6 % de sa consommation[b 7].

Consommation finale d'énergie

Après transformations (raffinage, production d'électricité, etc) et distribution, la consommation finale atteignait 182,2 Mtep en 2018, répartie en[1] :

  • 51,9 % de produits pétroliers ;
  • 12,3 % de gaz naturel ;
  • 5,2 % de charbon ;
  • 25,1 % d'électricité ;
  • 3,0 % de chaleur (chauffage urbain) ;
  • 2,3 % de biomasse.

L'industrie consommait 27,1 % du total, les transports 19,3 %, le secteur résidentiel 11,8 %, le tertiaire 11,8 %, l'agriculture 0,9 %, la pêche 0,6 % et les usages non énergétiques (chimie) 27,9 %.

Électricité

La Korea Electric Power Corporation (KEPCO) est une société contrôlée par le gouvernement sud-coréen. Elle est l'unique entreprise de production, de transport et de distribution d'électricité en Corée du Sud. L'entreprise a été créée en 1961, avec à l'époque une production de 1 770 GWh (millions de kWh). La production passe à 54 885 GWh en 1985 et à 73 992 GWh en 1987.

Production d'électricité

En 2019, la Corée du Sud a produit 581,3 TWh d'électricité, en progression de 452 % depuis 1990[3], au 8e rang mondial selon BP, avec 2,2 % de la production mondiale, derrière la Chine (27,8 %), les États-Unis (16,3 %), l'Inde (5,8 %), la Russie (4,1 %), le Japon (3,8 %), etc[b 8]. Cette production se répartissait en 68,9 % de combustibles fossiles (charbon : 40,3 %, gaz naturel : 26,0 %, pétrole : 2,5 %), 25,1 % de nucléaire, 5,6 % d'énergies renouvelables (hydroélectricité 1,1 %, solaire 2,2 %, biomasse 1,6 %, éolien 0,5 %, déchets 0,2 %) et 0,4 % d'autres sources[3].

Production d'électricité en Corée du Sud par source (TWh)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Charbon17,6616,8111,3938,4219,2843,9236,59234,4040,3 %+1227 %
Pétrole18,8617,934,5811,918,933,812,5214,642,5 %-22 %
Gaz naturel9,609,129,4610,2103,1820,7122,86151,4026,0 %+1476 %
Total fossiles46,1243,8175,4460,5341,3968,3371,96400,4568,9 %+768 %
Nucléaire52,8950,2108,9637,6148,6029,7164,76145,9125,1 %+176 %
Hydraulique6,366,05,611,96,471,35,806,231,1 %-2 %
Biomasse00,060,020,790,162,499,131,6 %ns
Déchets00,040,010,310,060,661,080,2 %ns
Éolien00,020,0060,820,161,342,670,5 %ns
Solaire0,0010,0050,0020,770,153,9713,022,2 %ns
Marée0,500,470,1 %ns
Total EnR6,366,05,722,09,171,814,7532,615,6 %+413 %
Autres000,350,071,222,350,4 %ns
Total105,37100290,13100499,51100552,70581,33100 %+452 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[3]

La nouvelle politique énergétique annoncée en par le nouveau président Moon Jae-in était axée sur la sortie progressive du nucléaire et la montée en puissance des énergies renouvelables ; la part du nucléaire reculerait de près de 30 % en 2016 à 20 % en 2030, celle des renouvelables passerait de 4,7 % à 20 %, celle du charbon reculerait de 40 % à 21,8 % au profit du gaz qui atteindrait 37 % en 2030[4].

Énergie nucléaire

En 2019, les réacteurs nucléaires en fonctionnement en Corée du Sud ont produit 145,9 TWh, en progression de 9,4 % par rapport à 2018, mais en baisse de 11,4 % par rapport au pic de 2015 (164,8 Mtep). La part du nucléaire dans la production d'électricité du Japon atteint 25,1 % contre 22,5 % en 2018[3] ; avec 5,2 % de la production nucléaire mondiale, la Corée du Sud se classe au 5e rang mondial derrière les États-Unis (30,5 %), la France (14,3 %), la Chine (12,5 %) et la Russie (7,5 %)[b 9].

Au , la Corée du Sud exploite 24 réacteurs nucléaires opérationnels, totalisant 23 172 MW de puissance installée, répartis sur 7 sites nucléaires de production d'électricité, et compte 4 réacteurs nucléaires en construction totalisant 5 360 MW[5], ce qui la place au 6e rang en nombre de réacteurs en service, au 6e rang en capacité de production[6], au 3e rang en nombre de réacteurs en construction, derrière la Chine (11 réacteurs en construction) et l'Inde (7 réacteurs), et au 3e rang en capacité de production derrière la Chine et les Émirats arabes unis[7].

Le nucléaire restait en 2015 une priorité stratégique pour la Corée du Sud, dont l'augmentation planifiée de la puissance installée nucléaire était de 70 % jusqu'à 37 GWe en 2029, pour se maintenir ensuite à ce niveau jusqu'en 2035[8].

L'entreprise Kepco a signé le avec les Émirats arabes unis un contrat de 20 milliards de dollars pour construire quatre réacteurs APR1400 sur le site de Barakah, situé sur le golfe Persique à l'ouest de l'émirat d'Abu Dhabi. L'état d'avancement des travaux à la fin est de 81 % pour la tranche 1 et de 60 % pour la tranche 2 ; la construction de la tranche 4 a débuté en  ; le chantier tient ses délais ; la mise en service de la tranche 1 est prévue en 2017 et l'achèvement des quatre réacteurs en 2020. Avec une puissance installée totale de 5 600 mégawatts, Barakah devrait alors fournir un quart de la consommation d'électricité des Émirats arabes unis. Le groupe Kepco construit déjà quatre APR1400 en Corée du Sud, mais Barakah est son premier chantier à l'exportation[9].

En , le nouveau président Moon Jae-in a annoncé une nouvelle politique énergétique axée sur la sortie progressive du nucléaire et la montée en puissance des énergies renouvelables : « Jusqu'alors, la politique énergétique du pays était centrée sur l'efficacité et les bas coûts. Mais cela doit changer maintenant que notre priorité est axée sur la sécurité et l'environnement ». Moon Jae-in a précisé que la totalité des réacteurs seront progressivement éteints, au fur et à mesure qu'ils atteindront leur fin de cycle et qu'il refusera la construction de nouvelles tranches ; le nucléaire ne représentera plus que 20 % du mix énergétique à l'horizon 2030 contre près de 30 % en 2016. Les électriciens du pays l'ont mis en garde contre une probable hausse des tarifs de l'électricité et contre l'impact potentiel de cette reconversion sur la réputation des grands groupes énergétiques coréens[4]. En , Kepco avait reçu instruction de geler, le temps de la campagne présidentielle, les travaux de conception sur les deux réacteurs nucléaires APR 1400 prévus sur le site coréen de Shin Hanul sur la côte est, où deux tranches sont déjà en construction. Les annonces du nouveau président coréen ouvrent une période d’incertitudes, notamment sur la présence coréenne sur les marchés internationaux[10].

En , le président a été contraint d'autoriser la relance des chantiers de construction des deux nouveaux réacteurs Shin Kori-5 et Shin Kori-6, qui pourraient, dès lors, entrer en service respectivement en 2021 et 2022. La commission publique civile représentative composée de 471 membres, citoyens et experts, qu'il avait nommée pour prendre cette décision, a en effet voté à 60 % pour la reprise des travaux. Il a cependant réaffirmé son intention de ne plus autoriser aucun projet de construction de centrale nucléaire[11].

Énergie hydroélectrique

Barrage de Chungju en 2012.
Barrage de Daecheong (90 MW), 2007.

La production hydroélectrique du pays a atteint 6,23 TWh en 2019. La puissance installée des centrales hydroélectriques totalisait 6,51 GW fin 2019, dont 4,7 GW de centrales de pompage-turbinage[12].

Les centrales hydroélectriques les plus puissantes en Corée du Sud sont des centrales de pompage-turbinage :

  • Yangyang, sur la rivière Namdae-Chun dans la province de Gangwon : 1 000 MW (4 turbines Francis réversibles de 250 MW) ;
  • Yecheon : 800 MW ;
  • Sancheong : 700 MW ;
  • Cheongsong : 600 MW ;
  • Muju : 600 MW ;
  • Samnangjin : 600 MW ;
  • Cheongpyong : 400 MW.

Parmi les centrales classiques, la principale est celle de Chungju, sur le fleuve Han dans la province de Chungcheong du Nord : 400 MW.

Énergie éolienne

Éoliennes près du col de Daegwallyeong, 2007.

La production d'électricité d'origine éolienne s'est élevée à 2 666 GWh en 2019, soit 0,46 % de la production totale d'électricité du pays ; elle a progressé de 8,2 % par rapport à 2018[3].

La Corée du Sud se situe fin 2020 au 4e rang en Asie pour sa puissance installée éolienne avec 1 651 MW, soit 0,2 % du total mondial, loin derrière la Chine (288 320 MW), l'Inde (38 625 MW) et le Japon (4 373 MW), et juste devant la Thaïlande (1 538 MW). Cette puissance s'est accrue de 160 MW (+11 %) au cours de l'année 2020, dont 60 MW en mer ; la puissance installée en éolien offshore atteint 136 MW fin 2020[13].

Fin 2019, la Corée du Sud était au 5e rang en Asie pour sa puissance installée éolienne avec 1 493 MW, juste derrière la Thaïlande (1 538 MW). Cette puissance s'est accrue de 191 MW (+15 %) au cours de l'année 2019 (en 2018 : +162 MW, soit +14 %, dont 35 MW d'éoliennes en mer)[14].

La Corée s'est fixé un objectif de 16,5 GW de capacité éolienne en 2030, contre 1,67 GW en 2020[15].

En 2020, Total et Green Investment Group (GIG), filiale du groupe Macquarie, concluent un partenariat à 50/50 en vue de développer en Corée du Sud un portefeuille de 5 projets éoliens offshore flottants d'une capacité totale de plus de GW. Les sites envisagés sont situés au large des côtes orientales et méridionales du pays (provinces d’Ulsan et de Jeolla du Sud). Les partenaires ont pour objectif de lancer la construction du premier projet d’environ 500 MW d’ici fin 2023. La Corée du Sud veut accélérer le développement des énergies renouvelables en portant leur part à au moins 20 % du mix électrique d'ici à 2030[16].

En février 2021, le président coréen Moon Jae-in signe à Sinan, sur la côte sud-ouest du pays, un contrat de 36 milliards  pour la construction au large de la ville du plus grand parc éolien offshore du monde, d'une puissance de 8,2 GW, dont la construction est prévue de 2025 à 2030[15].

Énergie marémotrice

La centrale marémotrice de Sihwa, mise en service en , est l'installation marémotrice la plus puissante au monde, avec une capacité totale de 254 MW.

Consommation d'électricité

La consommation d'électricité du pays atteignait 11 082 kWh par habitant en 2018, soit 3,4 fois la moyenne mondiale (3 260 kWh/hab) et 55 % de plus qu'en France (7 141 kWh/hab), mais 15 % de moins qu'aux États-Unis (13 098 kWh/hab)[s 1].

Sa répartition par secteur était la suivante en 2017[3] :

  • industrie : 52,5 %
  • transport : 0,6 %
  • résidentiel : 12,7 %
  • tertiaire : 31,1 %
  • agriculture : 2,6 %
  • pêche : 0,5 %.

Sa progression a été de +463 % depuis 1990.

Impact environnemental

Les émissions de CO2 liées à l'énergie de la Corée du Sud étaient en 2018 de 605,8 Mt CO2, soit 11,74 t CO2 par habitant, niveau 2,7 fois supérieur à la moyenne mondiale : 4,42 t/hab et 2,6 fois supérieur à celle de la France : 4,51 t/hab, mais inférieur de 22 % à celle des États-Unis : 15,03 t/hab[s 1].

Voici l'évolution de ces émissions, comparées à celles de l'Union européenne :

Évolution des émissions de CO2 liées à l'énergie
1971 1990 2018 var.
2018/1971
var.
2018/1990
var.UE
2018/1990
Émissions[h 1] (Mt CO2)52,9231,8605,8+1045 %+161 %-21,7 %
Émissions/habitant[h 2] (t CO2)1,615,4111,74+629 %+117 %-27,1 %
Source : Agence internationale de l'énergie

L'AIE fournit également les émissions de 2019 : 586,2 MtCO2, en recul de 3,2 % par rapport à 2018[h 1] ; par habitant : 11,31 tCO2[h 2].

Répartition par combustible des émissions de CO2 liées à l'énergie
Combustible 1971
Mt CO2
1990
Mt CO2
2018
Mt CO2
% var.
2018/1990
var.UE
2018/1990
Charbon[h 3]22,290,8315,352 %+247 %-50,3 %
Pétrole[h 4]30,7133,0158,926 %+19,5 %-17,0 %
Gaz naturel[h 5]06,4114,019 %x17,8+37,0 %
Source : Agence internationale de l'énergie
Émissions de CO2 liées à l'énergie par secteur de consommation*
Émissions 2018 part du secteur Émissions/habitant Émiss./hab. UE-28
Secteur Millions tonnes CO2 % tonnes CO2/hab. tonnes CO2/hab.
Secteur énergie hors élec.49,18 %0,950,41
Industrie et construction243,240 %4,711,55
Transport103,417 %2,001,85
dont transport routier96,316 %1,871,71
Résidentiel80,613 %1,561,30
Tertiaire112,519 %2,180,86
Total605,8100 %11,746,14
Source : Agence internationale de l'énergie[h 6]
* après ré-allocation des émissions de la production d'électricité et de chaleur aux secteurs de consommation.

On constate que les émissions en Corée sont légèrement supérieures à celles de l'Europe dans le secteur transport et le secteur résidentiel et beaucoup plus élevées dans l'industrie (3,04 fois plus), le tertiaire (2,53 fois plus) et le secteur énergétique.

Notes et références

Notes

  1. BP prend comme source le rapport 2020 de l'Institut fédéral allemand pour les géosciences et les ressources naturelles.

Références

  1. p. 60-69
  2. p. 13
  3. p. 15
  4. p. 17
  5. p. 19
  6. p. 29
  7. p. 31
  8. p. 33
  9. p. 25
  1. tab.FC
  2. tab.CO2-POP
  3. tab.CO2 FC-Coal
  4. tab.CO2 FC-Oil
  5. tab.CO2 FC-Gas
  6. tab.SECTOREH
  1. p. 44
  2. tab.40
  3. p. 41-43
  4. p. 21-22
  5. p. 36-37
  6. p. 47
  7. p. 46
  8. p. 59
  9. tab.46
  • Autres références

Voir aussi

Articles connexes

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