Élie-Frédéric Forey

Élie-Frédéric Forey (né à Paris le , mort à Paris le ) est un militaire français nommé maréchal de France en .

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Élie Frédéric Forey

Naissance
Paris
Décès  68 ans)
Paris
Origine France
Dignité d'État Maréchal de France
Années de service 1822 – 1867
Distinctions Grand-croix de la Légion d'honneur

Biographie

La formation et le début de la carrière militaire

Forey est élevé sous la tutelle de son oncle, ingénieur en chef du canal de Bourgogne et du département de la Côte-d'Or. Il fait ses études au collège de Dijon. Ayant très tôt un goût prononcé pour la carrière militaire, il entre à Saint-Cyr en , avec le numéro 16 du concours. Il est, pendant ses études militaires, nommé caporal et attaché comme instituteur à une classe de jeunes gens.

En , il est nommé sous-lieutenant au 2e régiment d'infanterie de ligne et s'y fait remarquer pour ses qualités d'instituteur.

En , il prend part à la prise d'Alger et est nommé lieutenant pour s'y être distingué.

De retour en France, Forey étudie la topographie, qu'il affectionne et dessine de manière à mériter les éloges et un prix du ministre de la Guerre, son régiment compose la division active sur la frontière d'Espagne.

La période algérienne

En , il est nommé capitaine. Il fait encore deux séjours en Algérie : le premier de à et le second de à . Il se fait remarquer dans l'expédition de Médéa et dans la retraite après la première expédition de Constantine.

À nouveau remarqué lors de l’expédition des Portes de Fer, il est nommé chef de bataillon en 1839 et rejoint le 59e RI en France.

En , il est nommé à la tête du nouveau 6e BCP. Il retourne en Algérie en et est blessé d'un coup de feu à la fesse droite à Aïn Affour le . Il y poursuit son ascension dans la hiérarchie militaire et mérite les éloges de ses supérieurs : il est déclaré distingué, brillant, fort instruit, hors ligne et est cité plusieurs fois à l'ordre de l'armée ; il est nommé lieutenant-colonel du 54e RI en , puis du 58e RI.

En , il est nommé commandant supérieur de Theniet el Haad et il est fait, la même année, officier de la Légion d'honneur. À Télat le , il est blessé de deux coups de feu, le premier à la région costale gauche, le second à la fesse gauche. Il devient colonel du 26e RI en 1844 et général de brigade le , il commande la 2e brigade de la 2e division d'infanterie de l'armée de Paris.

Forey adhère au coup d'État du 2 décembre 1851 et le , il est nommé général de division.

La guerre de Crimée

Membre du comité de l'infanterie puis inspecteur général en et commandeur de l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare (royaume de Sardaigne), en , Forey est nommé au commandement de la division de réserve de l'armée d'Orient qui devient par la suite 4e division de cette armée. Contrairement au reste du corps expéditionnaire allié, la 4e division ne débarque pas directement à Gallipoli, mais occupe dans un premier temps le port du Pirée, en Grèce, afin de calmer les ardeurs prorusses du royaume grec.

Selon Canrobert, il manque de tact, a le verbe grossier et polarise sur lui le mécontentement de l'armée, éprouvée par la longueur du siège de Sébastopol. Déjà à l'arrivée des troupes en Crimée, au lendemain de la bataille d'Inkerman, on accusa le général Forey d'avoir manqué l'occasion de prendre la partie sud de la ville de Sébastopol, que les Russes avaient dégarnie pour attaquer les Anglais, et d'avoir causé la mort du général Lourmel et la perte de beaucoup d'hommes, en refusant de soutenir une attaque spontanée de ce général sur le bastion de la quarantaine. En outre, les officiers sous les ordres de Forey lui reprochent d'être trop sévère. Aussi, lorsque l'armée apprend qu'il est relevé de son commandement, la rumeur ne manque pas de fabuler. Le bruit court dans les camps, selon lequel Forey a été arrêté sur l'ordre de Canrobert pour cause de trahison, et conduit à bord du Montebello, afin d'y être jugé par un conseil de guerre. Si l'animosité de la troupe envers lui contribue probablement à le faire rappeler à Paris il existe un motif plus déterminant : une lettre du général, adressée à sa maîtresse à Paris et dans laquelle il parle trop librement des événements militaires, est ouverte par le cabinet noir et portée à la connaissance de l'Empereur. Il est décidé de rappeler Forey en France. Pélissier écrit à ce sujet au maréchal Vaillant : « Le général Forey s'est embarqué hier. Il a quitté, le cœur serré, cette armée où il a rendu des services réels. Des calomnies aussi injustes qu'absurdes ont empoisonné les derniers mois de son séjour parmi nous. »

La campagne d'Italie

Après avoir été en poste à Paris de à , Forey prend le commandement de la 1re division du 1er corps de l'armée d'Italie. Le , il se réhabilite aux yeux de l'armée en remportant la bataille de Montebello. Attaqué par des forces supérieures, il n'hésite pas à descendre de cheval, à se mettre à la tête de ses tirailleurs et l'épée à la main il charge l'ennemi. Avec 8 200 hommes il bat 20 000 ennemis. La vigueur et l'intelligence dont il fait preuve dans ce combat, font croire aux Autrichiens qu'ils ont affaire à tout le corps de Baraguey d'Hilliers et à une brigade de Piémontais. Le lendemain il est rejoint par Napoléon III qui l'embrasse avec effusion et le complimente pour sa belle victoire. Durant la bataille de Solferino il est blessé à la hanche par une balle[1].

Par la suite Forey s'illustre encore à Melegnano et Solférino.

Sa brillante conduite en Italie lui vaut d'entrer au Sénat, il occupe d'importants commandements militaires (première division d'infanterie, membre du comité d'infanterie) et est nommé Grand Chevalier de l'ordre militaire de Savoie. Après la victoire de Montebello le conseil municipal de Bourg-la-Reine ou il réside décide à l'unanimité de lui offrir une épée d'Honneur qui lui sera remise le [2].

L'expédition du Mexique

Marche sur Puebla : le général Forey au bivouac de San Agostino del Palmar.

En , il est choisi pour remplacer Lorencez à la tête du corps expéditionnaire au Mexique. Il y fait preuve de ses limites et s'il prend Puebla c'est bien grâce à Bazaine. Loizillon n'est pas tendre avec Forey au Mexique. Selon lui, il n'organise rien, et n'aspire qu'à avoir son bâton de maréchal. Encore plus ennuyé d'avoir à assumer des responsabilités politiques il s'abrite derrière Saligny.

Élie Frédéric Forey, maréchal de France, Charles-Philippe Larivière, .

La nomination au maréchalat et la fin de carrière

Après avoir été élevé au maréchalat, il est rappelé en France en et invité à remettre son commandement à Bazaine. Mais apparemment vexé d'être rappelé si vite après avoir reçu le bâton, il fait traîner les choses et ne cède son poste à son subordonné qu'en . Il est nommé Grand Chevalier de l'ordre mexicain de Guadalupe.

Rentré en France, le maréchal Forey commande le 2e corps d’armée à Lille en . Lors de ce commandement il séjourna au château d'Espierres en Belgique. C'est là qu'il égara son précieux bâton de maréchal[3]. En 1864 il commanda le 3e corps d’armée à Nancy. C'est à ce poste qu'il est frappé d'une congestion cérébrale en . Il n'exerce dès lors plus aucun commandement et meurt à Paris le . Il est inhumé au cimetière de Bourg-la-Reine où il possédait une propriété sise 8, avenue du Pavé-de-Sceaux (actuellement 22, avenue Victor-Hugo) depuis le . À sa mort, sa légataire universelle est Mme Têtard, née Mante, Vve Alphand, laquelle vendra la propriété à M. Hennebique. Elle léguera à la commune 5 000 fr pour l'entretien de la tombe du Maréchal.

Distinctions[4]

 Empire français
Royaume de Sardaigne
Empire ottoman
 Empire mexicain

Hommage

Rose « Maréchal Forey ».
  • Une rose lui est dédiée en 1863 par Margottin sous le nom de « Maréchal Forey ».

Notes et références

  1. 'Un souvenir de Solferino' Henry Dunant, p15
  2. Xavier Lenormand, Histoire des rues de Bourg-la-Reine, p. 67
  3. Ce bâton de maréchal, parsemé d'aigles doré à l'or fin et enrobé de velours de soie bleu nuit (50,2 cm, diam. 5 cm, 568 gr), provenait de la maison Thiébaut à Paris. Ces bâtons, destinés à intégrer des bagages expédiés au loin sur des terrains d'opérations militaires étaitent muets (sans dédicace, ni blason ou armoiries) dans l'éventualité d'une perte ou d'une capture.
  4. « Élie Frédéric Forey », sur roglo.eu (consulté le )

Liens externes

Pour approfondir

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