Élections législatives monténégrines de 2016

Les élections législatives monténégrines de 2016 (en monténégrin : Избори за посланике у Скупштину Црне Горе 2016) se tiennent le dimanche , afin d'élire les 81 députés de la Xe législature du Parlement pour un mandat de quatre ans.

Élections législatives monténégrines de 2016
81 sièges du Parlement
(Majorité absolue : 41 sièges)
Corps électoral et résultats
Inscrits 528 817
Votants 388 220
73,41%  2,85

Votes exprimés 382 707
Votes blancs et nuls 5 513
DPS  Milo Đukanović
Voix 158 301
41,42%
Sièges obtenus 36  3
DF  Andrija Mandić
Voix 77 491
20,27%
 2,6
Sièges obtenus 18  2
Ključ (en)  Miodrag Lekić
Voix 42 295
11,05%
Sièges obtenus 9
DCG  Aleksa Bečić
Voix 38 327
10,01%
Sièges obtenus 8  8
Premier ministre
Sortant Élu
Milo Đukanović
DPS
Duško Marković
DPS

Au pouvoir sans discontinuer depuis la fin du régime communiste, le Parti démocratique socialiste de Milo Đukanović  homme fort du Monténégro depuis les années 1990  arrive de nouveau en tête et rate de deux sièges la majorité absolue. Il s'associe alors avec plusieurs partis des minorités ethniques afin de disposer du soutien d'une majorité parlementaire. Sur proposition de Đukanović, le poste de Premier ministre revient à son vice-Premier ministre, Duško Marković.

Contexte

Lors des élections législatives anticipées du 14 octobre 2012, la coalition Monténégro européen (ECG)  formée autour du Parti démocratique socialiste (DPS) de Milo Đukanović et au pouvoir depuis plus de 20 ans  arrive en tête avec plus de 45 % des voix et 39 sièges sur 81, assurant sa continuité à la direction du gouvernement. Elle devance notamment le Front démocratique (DF), qui fait élire 20 députés, et le Parti socialiste populaire (SNP), qui obtient neuf élus[1]. Environ trois semaines plus tard, le président Filip Vujanović charge Milo Đukanović de constituer le nouvel exécutif du pays[2], et ce dernier remporte le vote de confiance des parlementaires le par 44 voix pour et 36 contre[3] après avoir mis en place une majorité avec plusieurs partis représentant les minorités ethniques[4].

Les autorités monténégrines annoncent le que le premier tour de l'élection présidentielle aura lieu le . Pas encore officiellement candidat à sa succession mais favori des sondages, le chef de l'État sortant se trouve au centre d'une controverse : ayant été déjà été élu deux fois à la présidence, il est considéré comme inéligible par l'opposition puisque la Constitution institue un quinquennat renouvelable une fois, mais le Parti démocratique socialiste argue que la première élection de Filip Vujanović s'est produite à l'époque de la république autonome du Monténégro, donc que celui-ci n'a accompli qu'un seul mandat sous l'empire de la Constitution de 2007, adoptée après l'indépendance[5]. La Cour constitutionnelle valide un mois plus tard cette interprétation du droit, ce qui entraîne la rupture entre le DPS et ses alliés historiques du Parti social-démocrate (SDP), qui décident de boycotter le scrutin tandis que toute l'opposition, d'ordinaire habituée des divisions, se rassemble derrière un seul candidat, le chef de file du Front démocratique Miodrag Lekić[6]. Au soir du scrutin, Filip Vujanović est finalement réélu pour un troisième et dernier mandat avec 51,2 % des suffrages exprimés, confirmant l'emprise du Parti démocratique socialiste sur les institutions monténégrines depuis deux décennies[7].

Système électoral

Le bâtiment du Parlement à Podgorica.

Le Parlement du Monténégro (Скупштина Црне Горе) est un parlement unicaméral doté de 81 sièges pourvus pour quatre ans au scrutin proportionnel plurinominal avec listes bloquées dans une unique circonscription électorale nationale.

Les sièges sont répartis selon la méthode d'Hondt à tous les partis ayant franchi le seuil électoral de 3 % des suffrages exprimés. Les partis représentant une minorité ethnique dont les membres totalisent au moins 15 % de la population d'un district sont cependant en partie affranchis de ce seuil, celui ci étant alors abaissé à 0,7 %, pour un maximum de trois sièges. Pour les partis représentant la minorité croate, il descend à 0,35 % et donne droit à un siège[8].

Sondages

Date Institut de sondage DPS SDP DF SNP DEMOS URA DCG SD PCG BS Autres partis Écart
8-
CEDEM
43.1 4.2 11.1 8.8 10.3 4.1 7.2 2.4 2.2 3.8 2.8 32
-
NSPM 38.9 4.1 22 8.1 6.7 3.2 6.7 2.4 2.8 5.1 16.9
Ipsos 45 6 8 6 15 4 7 2 2 5 30
DAMAR 40.9 4.3 11.9 6.4 12.2 6.1 6.8 2.2 1.9 3.6 3.7 28.7
9– Ipsos 45 4 8 6 13 8 6 2 2 6 32
14– DAMAR 41.7 4 11.5 6.4 11.4 4 7.4 2.4 3 4.5 3.7 30.2
30 Oct–8 Nov 2015 CEDEM 45.1 4.6 8.7 9.1 10.2 4.2 6.7 2.5 1.8 3.3 3.8 34.9
8–16 Oct 2015 Ipsos 45 4 8 7 13 7 6 1 1 3 5 32
1– DAMAR 40.3 3.8 9.4 6.9 10.2 3.5 10.1 2.4 3.6 5 4.8 30.1
12- CEDEM 42.7 5.2 5.8 8.5 14.4 5.5 9.2 2.2 1.6 2.1 2.8 28.3
Ipsos 42 3 7 7 16 5 7 2.9 3 7.1 26
14 Oct 2012 Élections législatives de 2012 45.6 22.8 11.1 Partis créés après les élections de 2012 8.2 4.17 8.1 22.8

Résultats

Résultats des législatives monténégrines de 2016[9]
Partis Voix  % Sièges +/-
Parti démocratique socialiste (DPS) 158 490 41,41 35 3
Parti libéral (LP) 1
Parti démocratique socialiste (DPS) 36 3
Nouvelle démocratie serbe (NDS) 77 784 20,32 8
Mouvement pour les changements (PZP) 5
Parti populaire démocratique (DNP) 4 1
Parti des travailleurs (DNP) 1
Parti démocratique de l'unité (DSJ) 0 1
Indépendants 0 2
Front démocratique (DF) 18 2
Alliance démocratique (DEMOS) 42 295 11,05 4 4
Parti socialiste populaire (SNP) 3 6
Action réformée unie (URA) 2 2
Coalition Clé (Ključ) 9
Monténégro démocratique (DCG) 38 327 10,01 8 8
Parti social-démocrate (SDP) 20 011 5,23 4 2
Sociaux démocrates (SD) 12 472 3,26 2 2
Parti bosniaque (BS) 12 089 3,16 2 1
Monténégro positif (PCG) 5 062 1,32 0 7
Albanais décisifs (AO) 4 854 1,27 1
Coalition albanaise 3 394 0,89 0 1
Initiative civique croate (HGI) 1 801 0,47 1
Alliance démocratique albanaise 1 542 0,40 0 Nv
Parti serbe 1 201 0,31 0 Nv
Communauté démocratique bosniaque 1 140 0,30 0 Nv
Alternative Monténégro 878 0,23 0 Nv
Parti des radicaux serbes (SSR) 693 0,18 0
Partis des retraités et invalides (PUPI) 672 0,18 0
Votes valides 382 707 98,58
Votes blancs et invalides 5 513 1,42
Total 388 220 100 81
Abstention 140 597 26,59
Inscrits / participation 528 817 73,41

Suites

Le , neuf jours après le scrutin, le bureau du DPS propose que le vice-Premier ministre Duško Marković accède aux fonctions de Premier ministre en remplacement de Milo Đukanović[10]. Ce choix est vertement critiqué par l'opposition, alors que Marković est mis en cause dans des scandales de corruption, de versement de pots-de-vin et accusé d'avoir omis de transmettre des informations dans l'enquête sur le meurtre d'un journaliste d'opposition en [11].

Il se voit officiellement confier la charge de former un nouveau gouvernement le par le président Filip Vujanović[12]. Le , Duško Marković est investi Premier ministre par le Parlement avec 41 voix favorables, l'opposition ayant boycotté la séance[13].

Notes et références

  1. « Monténégro: la coalition de Djukanovic remporte les élections », Challenges, (lire en ligne, consulté le ).
  2. « Monténégro: Djukanovic premier ministre », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Le gouvernement monténégrin de Milo Djukanovic investi par le Parlement », RTL, (lire en ligne, consulté le ).
  4. « L'adhésion à l'UE, priorité du nouveau gouvernement monténégrin », La Presse, (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Election présidentielle au Montenegro le 7 avril », Reuters, (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Présidentielle au Montenegro: Filip Vujanovic donné favori », Radio France internationale, (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Filip Vujanovic finalement réélu à la tête du Monténégro », La Croix, (lire en ligne, consulté le ).
  8. Inter-Parliamentary Union, « IPU PARLINE database: MONTENEGRO (Skupstina), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
  9. (cnr-Latn) « Državna izborna komisija - Crna Gora : 2016 », sur dik.co.me, Commission électorale d'État (consulté le ).
  10. « Monténégro. Dusko Markovic va devenir Premier ministre », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Monténégro : l’opposition ne tolère pas la candidature de Dusko Markovic », Eurasia Times, (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Au Monténégro, un ex-chef de la police secrète Premier ministre », Boursorama, (lire en ligne, consulté le ).
  13. « Monténégro : un nouveau gouvernement qui ne tient qu'à une voix », Le Courrier des Balkans, (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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