Élections législatives cambodgiennes de 2018

Les élections législatives cambodgiennes de 2018 se déroulent le afin de renouveler les 125 membres de l'Assemblée nationale du Cambodge.

Élections législatives cambodgiennes de 2018
125 sièges de l'Assemblée nationale
Corps électoral et résultats
Inscrits 8 380 317
Votants 6 946 164
82,17%  12,56

Votes blancs et nuls 596 775
Parti du peuple cambodgien  Hun Sen
Voix 4 875 189
76,78%
 28
Sièges obtenus 125  57
FUNCINPEC  Norodom Ranariddh
Voix 373 526
5,88%
 2,2
Sièges obtenus 0
Composition de l'assemblée élue
Premier ministre
Sortant Élu
Hun Sen
KPK
Hun Sen
KPK

Le Parti du peuple cambodgien, après avoir fait interdire les principaux partis d'opposition, se présente contre une myriade de petits partis lui étant favorables, et remporte sans surprise le scrutin en décrochant la totalité des sièges.

Mode de scrutin

L'Assemblée nationale est la chambre basse du parlement bicaméral du Cambodge. Elle est composée de 125 sièges (123 au précédentes élections) dont les membres sont élus pour cinq ans au scrutin proportionnel de liste dans vingt cinq circonscriptions de 1 à 18 sièges correspondants aux provinces cambodgiennes plus la capitale[1]. Le scrutin se tient avec des listes fermées et les résultats en voix conduisent à une répartition des sièges sur la base du quotient de Hare et selon la méthode de la plus forte moyenne[2].

Situation politique

Le Cambodge vit en 2018 sous un régime autoritaire. Le Parti du sauvetage national du Cambodge, le principal parti d'opposition, a été interdit fin 2017. Kem Sokha, chef de l'opposition parlementaire, a été arrêté et inculpé de complot contre le régime avec l'aide des États-Unis en [3]. Sam Rainsy, précédent chef de l'opposition, est interdit de retour au pays. La presse indépendante n'existe presque plus : le Cambodia Daily a été fermé en 2017, et le Phnom Penh Post a été vendu en à une entreprise proche du Premier ministre Hun Sen. En 2017 également, une trentaine de chaînes de radio, dont l'antenne locale de Radio Free Asia, ont été fermées par les autorités. Les journalistes travaillent dans un climat d'intimidations de la part du gouvernement[4]. À la suite de la dissolution du principal parti d'opposition, l'Union européenne et les États-Unis ont suspendu l'aide pour l'organisation des élections, considérant que le scrutin « ne peut être considéré comme légitime »[5]. L'ONG Human Rights Watch dénonce une parodie de démocratie et la partialité politique de la Commission nationale électorale[6].

Résultats

Les résultats préliminaires annoncés par la Commission électorale nationale (Cen) peu après le scrutin attribue 114 sièges au Parti du peuple, 6 au FUNCIPEC, et 5 à la Ligue pour la démocratie. Le , néanmoins, la Cen divulgue les résultats définitifs, dans lesquels le Parti du peuple remporte l'ensemble des sièges au parlement.

Résultats des législatives cambodgiennes de 2018[7],[8]
Parti Votes  % Sièges +/–
Parti du peuple cambodgien 4 875 189 76,78 125 57
FUNCINPEC 373 526 5,88 0
Ligue pour la démocratie 308 292 4,86 0
Parti khmer de la volonté 212 409 3,35 0 Nv
Parti national khmer uni 99 320 1,56 0 Nv
Parti de la démocratie populaire 70 291 1,11 0 Nv
Parti social démocrate de la ruche 55 912 0,88 0 Nv
Parti khmer anti pauvreté 55 404 0,87 0
Parti des khmer unis 52 407 0,83 0 Nv
Parti de la nationalité cambodgienne 45 322 0,71 0
Parti khmer républicain 41 530 0,65 0 Nv
Parti de la jeunesse cambodgienne 39 323 0,62 0 Nv
Parti dharmacracy 29 121 0,46 0 Nv
Parti khmer du développement économique 23 260 0,37 0
Parti khmer debout 21 900 0,34 0 Nv
Parti ponleu thmey 13 540 0,21 0 Nv
Parti de la démocratie indigène 10 409 0,16 0 Nv
Notre patrie 9 141 0,14 0 Nv
Parti républicain démocrate 8 757 0,14 0
Parti reaksmey khemray 4 336 0,07 0 Nv
Votes valides 6 349 389 91,41
Votes blancs et invalides 596 775 8,59
Total 6 946 164 100 125 2
Abstention 1 434 153 17,83
Inscrits / participation 8 380 317 82,17

Analyses

Pour Sam Rainsy, exilé en France, « le régime a pris en otage tous les Cambodgiens ». Fort du soutien de Pékin, Hun Sen se soucie peu des critiques occidentales mais après cette victoire « à la soviétique » libère quelques opposants ayant sollicité un pardon royal[3].

Notes et références

  • Portail de la politique
  • Portail du Cambodge
  • Portail des années 2010
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.