Élections générales honduriennes de 2021

Les élections générales honduriennes de 2021 ont lieu le au Honduras afin d'y élire le président de la République ainsi que les membres du Congrès national et les députés honduriens du Parlement centraméricain. Des élections municipales sont organisées simultanément.

Élections générales honduriennes de 2021
Président du Honduras
128 sièges du Congrès national
20 sièges du Parlement centraméricain
Nasry Asfura Parti national
Xiomara Castro Libre
Yani Rosenthal Parti libéral
Salvador Nasralla Parti sauveur
Président
Sortant
Juan Orlando Hernández
PNH

Le président sortant Juan Orlando Hernández n'est pas candidat à sa réélection.

Contexte

Le 28 juin 2009, le président Manuel Zelaya est victime du coup d'État de 2009 au Honduras. Arrêté et expulsé du pays par l'armée, il est remplacé dans ses fonctions par Roberto Micheletti, qu'une grande partie de la communauté internationale refuse alors de reconnaître. Le coup d’État aurait été commandité par l'élite économique hondurienne et les multinationales établies au Honduras comme la United Fruit Company, inquiètes du rapprochement effectué par le gouvernement avec l'ALBA (soutenue notamment par le Venezuela et Cuba) au détriment de la Banque mondiale, et de l'éventualité que ce changement comporterait une réorientation alternative au néolibéralisme de l’économie[1]. Des élections générales sont organisées fin 2009 par le gouvernement putschiste. En dépit du boycott de l'opposition, l'élection du candidat Porfirio Lobo est assez rapidement entérinée par la communauté internationale.

Juan Orlando Hernández est élu pour la première fois en 2013 après avoir battu Xiomara Castro puis réélu de manière controversée en 2017, à la suite d'une modification constitutionnelle ayant levé l'interdiction qui était faite à un président de se représenter. Des manifestations de grande ampleur contre Hernández ont lieu après les élections de 2017 suivies par d'autres au cours de l'année 2019[2]. Début 2021, Hernández annonce ne pas se représenter pour un troisième mandat[3].

La justice américaine accuse Juan Orlando Hernández, en janvier 2021, d’être lié au narcotrafic. Le président hondurien aurait accepté des pots-de-vin de narcotrafiquants, protégeant en échange leurs activités[4]. Son frère, le député Tony Hernández[5], et le vice-président Ricardo Antonio Álvarez Arias sont également mis en cause[6].

Depuis 2018, le pays connait une crise migratoire avec la formation de caravanes de migrants allant vers les États-Unis. En , les États-Unis annoncent réduire l'aide économique accordée au Honduras, lui reprochant de ne pas suffisamment agir contre l'émigration[7].

Système électoral

Président

Le président du Honduras est élu au scrutin uninominal majoritaire à un tour pour un mandat de quatre ans. Le candidat ayant reçu le plus de voix en un seul tour de scrutin est déclaré vainqueur. La passation de pouvoir a lieu le 27 janvier de l'année suivant l'élection[8],[9].

Bien que la Constitution prévoit qu'un président ne puisse solliciter plus d'un mandat, une décision de la Cour suprême de justice vient invalider cet article en 2015, supprimant ainsi toute limite du nombre de mandat[10].

Congrès

Le Congrès national du Honduras est un parlement unicaméral composé de 128 sièges pourvus pour quatre ans au scrutin proportionnel plurinominal avec liste ouverte dans 18 circonscriptions de un à 23 sièges correspondants aux 18 départements du Honduras, le nombre de sièges par circonscription variant en fonction de leur population. La répartition des sièges après décompte des suffrages se fait selon le quotient de Hare et au plus fort reste. Le droit de vote s'acquiert à 21 ans. Il est obligatoire, mais en pratique aucune sanction n'est faite aux abstentionnistes[11],[12].

Campagne

Nasry Asfura

Maire de la capitale du Honduras, Tegucigalpa, Nasry Asfura est le candidat du Parti national au pouvoir sous la présidence de Juan Orlando Hernández[13].

Xiomara Castro

Xiomara Castro est la cofondatrice du parti de gauche Liberté et Refondation avec son mari Manuel Zelaya, ancien président ayant été destitué lors du coup d'État de 2009. Candidate lors des élections générales de 2013, elle finit deuxième[13] .

Salvador Nasralla

Déjà candidat aux élection présidentielle de 2013 et de 2017, Salvador Nasralla se présente à nouveau en tant que candidat d'une coalition réunissant le Parti liberté et refondation et le Parti Innovation et Unité. En 2017, la présidence lui avait échappé de quelques dizaines de milliers de voix. Quatre ans plus tard, il se présente comme candidat du Parti sauveur[13].

Yani Rosenthal

Homme d'affaires membre de longue date du Parti libéral situé au centre-droit de l'échiquier politique, Yani Rosenthal est condamné à trois ans d'emprisonnement aux États-Unis pour son rôle dans une affaire de blanchiment d'argent lié aux stupéfiants. Il est libéré en 2020 juste à temps pour se présenter et entamer sa campagne présidentielle[13].

Primaires des législatives

Les primaires des partis ont lieu le afin d'en désigner les candidats[13].

Résultats

Présidentielle

Résultats de la présidentielle hondurienne de 2021
Candidats Partis Voix  %
Nasry Asfura PNH
Xiomara Castro Libre
Yani Rosenthal PLH
Salvador Nasralla PSH
Autres candidats
Votes valides
Votes blancs et nuls
Total 100
Abstention
Inscrits / participation

Législatives

Résultats des législatives honduriennes de 2021
Partis Voix  % Sièges +/-
Parti national (PNH)
Liberté et Refondation (Libre)
Parti libéral (PLH)
Parti Innovation et Unité (PINU)
Alliance patriotique hondurienne (APH)
Unification démocratique (UD)
Parti démocrate-chrétien (DC)
Parti anti corruption (PAC)
Front large (FA)
Parti sauveur (PSH)
Autres partis
Votes valides
Votes blancs et invalides
Total 100 128
Abstentions
Inscrits / participation

Notes et références

  1. « Honduras, un an après le coup d’État », Le Monde diplomatique, (lire en ligne).
  2. « Honduras: manifestation contre le président Hernandez », sur LExpress.fr, lexpress, (consulté le ).
  3. (es) Deutsche Welle (www.dw.com), « Presidente de Honduras no buscará segunda reelección en 2021 », sur DW.COM (consulté le ).
  4. « EEUU: Presidente Honduras dijo que ejército ayudaría a narco », sur AP NEWS,
  5. « Honduras: le frère du président Hernandez condamné pour trafic de cocaïne », sur RFI,
  6. (es) Jacobo García, « El triste panorama electoral de Honduras », sur EL PAÍS,
  7. « Le Honduras, un pays « pris en étau entre pauvreté extrême et ultraviolence » », Le Monde, (lire en ligne).
  8. « Constitution », sur www.constituteproject.org (consulté le ).
  9. « Elections: Honduras Presidential Nov 09 », IFES Election Guide (consulté le )
  10. (es) Legis Ámbito Jurídico, « Aprueban reelección presidencial en Honduras », sur La decisión contó con el voto favorable de los cinco jueces de la Sala Constitucional de la Corte, aunque uno de ellos, José Elmer Lizardo, se retractó después., (consulté le )
  11. « HONDURAS Congreso nacional (Congrès national) », sur Union interparlementaire
  12. « Elections: Honduras National Congress », IFES Election Guide (consulté le )
  13. (en-US) AQ Editors, « Meet the Candidates: Honduras », Americas Quarterly, sur americasquarterly.org, (consulté le )
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