Église catholique orthodoxe de France

L'Église catholique orthodoxe de France (ECOF) également appelée Église orthodoxe de France, est un est un groupe religieux[1],[2] pratiquant l'orthodoxie de rite occidental.

Église catholique orthodoxe de France
Fondateur(s) Archimandrite Irénée et Évêque Jean
Autocéphalie ou autonomie
déclarée 1936
Primat actuel Archevêque Germain de Saint-Denis
Siège Paris
Territoire primaire France
Rite Liturgie selon Saint Germain de Paris restaurée
Langue(s) liturgique(s) Français
Population estimée Quelques centaines.

Elle pratique la liturgie selon saint Germain de Paris reconstituée par Eugraph Kovalevsky (en) (évêque Jean de Saint-Denis) et Maxime Kovalevsky.

Histoire

Création

D'origine dunkerquoise, Louis-Charles Winnaert (1880-1937), prêtre de l'Église catholique romaine, dans une paroisse populaire à Viroflay, devenu par la suite évêque de l'Église catholique libérale est conduit, par sa recherche personnelle à la foi chrétienne du premier millénaire. Son seul but est alors d'être admis avec sa communauté dans l'Église orthodoxe.

Eugraph Kovalevsky (en) (1905-1970), jeune théologien russe émigré en France, et d'autres chercheurs, dont son frère Maxime (1903-1988), s'intéressent dès le milieu des années 1920 au sein de la confrérie Saint-Photius (fondée en 1925 par huit jeunes Russes[3] et dissoute en suite à la brouille de ses fondateurs) au patrimoine orthodoxe de l'Occident du premier millénaire.

La rencontre entre Louis-Charles Winnaert et Eugraph Kovalevsky permet ainsi à Louis-Charles Winnaert d'entrer dans l'Église orthodoxe russe avec sa communauté, qui reçoit le nom d'Église orthodoxe occidentale (1936). Louis-Charles Winnaert reçoit le nom d'Irénée et est nommé archimandrite.

En 1937, à la mort de l'archimandrite Irénée, Eugraph Kovalevsky est ordonné prêtre pour lui succéder, et l'Église orthodoxe occidentale prend le nom d'Église orthodoxe de France.

A partie de 1943, date de sa première célébration, le "rite des Gaules" prend une place centrale dans le développement de l'identité du groupe. Le travail de restauration sera poursuivi par Eugraph Kovalevsky après son retour de captivité pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce rite mélange les rares témoignages historiques de ce que fut le rite des Gaules avant sa suppression par Charlemagne avec une profusion d'emprunts faits au rite latin mais surtout au rite byzantin (si la liturgie eucharistique est majoritairement inspirée du rite des Gaules tel qu'en témoigneraient des lettres de saint Germain, le reste des offices liturgiques est tiré d'autres traditions).

Rupture avec l'Église orthodoxe russe, entrée dans l'ÉORHF

Les clercs et les fidèles de l'Église orthodoxe de France choisissent finalement en 1956, après dix années d'incompréhensions et de désaccords, de rompre avec le patriarcat de Moscou.

Le groupe rejoint ensuite l'Église orthodoxe russe hors frontières (ÉORHF).

En 1960, l'archevêque Jean de San Francisco examine le cas de l'œuvre entreprise dans l'Église orthodoxe de France et en reconnait le bien-fondé. Dans un souci d'exactitude, l'archevêque Jean de San Francisco demande que l'Église orthodoxe de France se nomme Église catholique orthodoxe de France.

"En définitive, la Liturgie [célébrée selon le rite des Gaules] étudiée constitue une œuvre orthodoxe traditionnelle"[4] conclut le rapport de la commission liturgique de l'Église russe hors frontière présidée en 1961 par l'archevêque Jean Maximovitch de San Francisco.

En 1964, le père Eugraph Kovalevsky est sacré évêque de l'ÉORHF à San Francisco sous le nom de Jean de Saint-Denis.

En 1966, à la mort de l'archevêque Jean de San Francisco, le synode russe hors frontières (de New York) impose la liturgie de saint Jean Chrysostome à l'Église catholique orthodoxe de France. La rupture est consumée avec l'ÉORHF, selon l'ECOF « pour des raisons de principe et d'incompatibilité idéologique » et ce « afin de préserver sa vocation occidentale et française »[5].

Entrée dans le Patriarcat de Roumanie

En 1967, l'Église catholique orthodoxe de France fête le quarantième anniversaire de sa création, en [6].

En 1970, mort d'Eugraph Kovalevsky (aussi appelé Jean de Saint-Denis).

En 1972, le Patriarcat de Roumanie accepte de donner la protection canonique à l'ECOF : l'archiprêtre Gilles Bertrand-Hardy en est sacré évêque le sous le nom d'évêque Germain par le Métropolite Nicolas du Banat, l'évêque Antoine de Ploesti et l'évêque Teofil du diocèse roumain en Europe occidentale.

Le Patriarcat de Roumanie rappelle plusieurs fois gravement à l'ordre l'évêque Germain (en 1974,1976, 1978,1979, 1982, 1985, 1987, 1988, 1989, 1990), ce dernier acceptant à chaque fois de signer une série d'engagements, sans toutefois jamais les honorer. Le , l'Église de Roumanie retirée la fonction épiscopale à l'évêque Germain qui est déposé et réduit à l'état laïc : ce dernier n’a plus le droit de célébrer la Sainte Liturgie, ni aucun office religieux, ni d'effectuer des ordinations, ni de dispenser les Saints Sacrements, ni de conduire une communauté cultuelle orthodoxe, ni d'être par suite reçu par aucune autre juridiction orthodoxe. La juridiction canonique est également enlevée à l'ECOF[7],[8].

Situation actuelle

Le [9], le prêtre Jean-Louis Guillaud, désigné candidat à l'épiscopat par un vote des fidèles, bien que marié, est sacré évêque du groupe ECOF sous le nom de Benoît par l'ex-évêque Germain de Saint-Denis et l'évêque Cassien (Moukhine) de Marseille (anciennement dans l'Église orthodoxe russe en exil).

Le même jour est formé le Synode de l’Église catholique orthodoxe de France.

Structure

L’Église catholique orthodoxe de France est actuellement divisée en 3 diocèses (diocèse de Paris Saint Denis, diocèse Rhône-Méditerranée, diocèse d'Aquitaine) et le nombre de ses fidèles s'est réduit en France à quelques centaines de personnes compte tenu des scandales successifs et des crises profondes que l'Eglise a connu ces dernières décennies.

Notes et références

  1. Frédéric Luz, Le soufre & l'encens : enquête sur les Eglises parallèles et les évêques dissidents, C. Vigne, (ISBN 2841930211, OCLC 681486089, lire en ligne)
  2. Vernette, Jean., Dictionnaire des groupes religieux aujourd'hui : religions, églises, sectes, nouveaux mouvements religieux, mouvements spiritualistes, Presses universitaires de France, 2001, ©1995 (ISBN 213052026X, OCLC 56322322, lire en ligne), p. 22, 27, 34, 67-68, 165, 229
  3. « Les tentatives de création d’un rite orthodoxe occidental: esquisse historique – Religioscope », sur www.religion.info (consulté le )
  4. https://eglise-orthodoxe-de-france.fr/commission_liturgique_1961/
  5. « À PROPOS DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE ORTHODOXE DE FRANCE », Le Monde, (lire en ligne).
  6. JEAN D'YVOIRE., « L'Église catholique orthodoxe de France fête le 40e anniversaire de sa création », Le Monde, (lire en ligne).
  7. La Croix du 4 février 1999
  8. « 2013 » [archive], sur sos-derive-sectaire, (consulté le )
  9. http://eglise-orthodoxe-de-france.fr/situation_canonique.htm

Bibliographie

Liens externes

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