Économie de la Suède

L'économie de la Suède est celle d'un pays industrialisé avec un niveau de vie très élevé. Le pays dispose d'excellentes infrastructures de transport et de communication et d'une main-d'œuvre hautement qualifiée. L'exploitation du bois, de l'hydroélectricité et de gisement de fer, ainsi qu'une importante industrie (construction automobile et de poids lourds, aéronautique, industrie papetière) sont les constituants de base de l'économie suédoise. Environ 80 % de la population salariale est syndiquée. La Suède est, en 2010, la 22e puissance économique mondiale[4].

Économie de la Suède

Édifices en Stockholm

Monnaie couronne suédoise
Année fiscale calendaire
Organisations internationales Union européenne, OCDE, Organisation mondiale du commerce, et autres
Statistiques
Produit intérieur brut (parité nominale) 552 milliards $ (2013)[1]
Produit intérieur brut en PPA 393,8 milliards $ (2013)
Rang pour le PIB en PPA 35e (2013)
Croissance du PIB 0,9 % (2013)
PIB par habitant en PPA 40,900 $ (2013)
PIB par secteur agriculture : 2 % (2013)
industrie : 31,3 % (2013)
services : 66,8 % (2013)
Inflation (IPC) 0 % (2013)
Pop. sous le seuil de pauvreté NA
Indice de développement humain (IDH) 0,898 (2013)[2]
Population active 5,107 millions (2013)
Population active par secteur agriculture : 1,1 % (2008)
industrie : 28,2 % (2008)
services : 70,7 % (2008)
Taux de chômage 8,1 %
Principales industries Fer et acier, Équipements de précision (roulements à billes, pièces de radio et de téléphones, armement), Produits de l'industrie papetière, Agroalimentaire, Voitures
Commerce extérieur
Exportations 181,5 milliard $ (2013)[1]
Biens exportés Machines, Automobiles, Produits de l'industrie papetière, Produits en fer et acier, Produits chimiques
Principaux clients Norvège 10.4%
Allemagne 10.3%
Royaume-Uni 8.1%
Finlande 6,8%
Danemark 6,7%
Pays-Bas 5.5%
États-Unis 5.5%
Belgique 5%
France 4.8%
(2012)
Importations 158 milliards $ (2013) [1]
Biens importés Machines, Pétrole et produits pétroliers, Produits chimiques, Automobiles, Fer et acier, Agroalimentaire, Vêtements
Principaux fournisseurs Danemark 8.5%
Norvège 8.4%
Royaume-Uni 6.5%
Pays-Bas 6.4%
Russie 5.6%
Finlande 5.1%
Chine 4.9%
France 4.2%
(2012)
Finances publiques
Dette publique 41,5 % du PIB (2013)
Dette extérieure 1 039 milliards $ (2013)
Recettes publiques 283,5 milliards $ (2013)
Dépenses publiques 294,7 milliards $ (2013)
Déficit public 2 % du PIB (2013)
Aide au développement 3,196 milliards $ (2013)[3]

Histoire

Époque contemporaine

Comme au Royaume-Uni, et en France, la spéculation immobilière de la fin des années 1980 portant notamment sur les bureaux et alimentée par les banques, se retourne brusquement en 1991. En 1992-1993, le système bancaire suédois est en faillite généralisée à l'issue de l'éclatement de cette double bulle, immobilière et financière. La Suède connaît alors trois ans de baisse successive de son PIB (de 1991 à 1993). Au total, le coût pour l'État du sauvetage des banques s'élève à 4 % du PIB, soit un montant comparable aux 700 milliards de dollars du plan Paulson. Dès 1994, l'activité repart et, en 1997, la quasi-totalité des actifs douteux (bad bank) est vendue, souvent avec plus-value, limitant le coût final du plan pour l'État à 2 % du PIB. À la suite de cette crise, une politique de rigueur budgétaire est adoptée par le gouvernement.

La réduction des dépenses publiques à partir de cette période a favorisé l'augmentation des inégalités. Entre 1991 et 2015, le revenu disponible moyen des ménages appartenant aux 10 % les plus riches a augmenté de 127 % (hors inflation) ; celui des classes populaires de 25 % seulement[5].

En 2003, l'adoption de l'Euro fut rejetée dans un référendum où les opposants de l'Euro remportèrent une victoire convaincante[6]. La majorité des partis politiques fut officiellement en faveur de l'adoption. Le chômage atteint 6,2 % selon les statistiques officielles en 2008 mais serait plus proche des 15 % d'après un article du Financial Times[7]. Attention cependant, cette dernière statistique provient d'une étude qui inclut aussi les personnes pouvant travailler mais ne désirant pas forcément le faire ce qui gonfle les chiffres et va à l'encontre de la définition du chômage: "le chômage se définit comme l'état d'une personne sans emploi, apte au travail et désireuse de travailler"[8].

En 2013, à la différence de la Finlande, décrite comme le « pays malade » de la Scandinavie, la Suède ne subit pas de récession et l'augmentation de son PIB est prévue à 2,4 %. Toutefois, sa monnaie est au plus bas depuis dix-huit mois[9].

La Suède présente l'un des taux d'emploi dans les administrations publiques les plus élevés des pays de l'OCDE, celui-ci s’élevant en 2018 à 138,5 ‰ (88,5 ‰ en France)[10].

Système de retraite

La Suède est passée à un système de retraite par points en 1998 en raison de difficultés financières. Dans ce régime, l'ensemble de la carrière compte pour le calcul des pensions, et non pas les meilleures années de salaire. En conséquence, les carrières hachées ainsi que travail à temps partiel sont pénalisés. Les pensions s’en trouvent ainsi amaigries[11]. Les femmes sont les plus pénalisées, touchant en moyenne 600 euros de moins par mois que les hommes[12].

L’« équilibrage » automatique destiné à assurer la stabilité financière du régime a été enclenché à trois reprises, en 2010, 2011 et 2014. Les retraités suédois ont vu leurs pensions baisser de 3 %, 4,3 % et 2,7 %. « Devant les difficultés à obtenir une pension décente, ce système pousse les salariés à travailler plus longtemps ou à des retraités de travailler en complément. Ce qui renforce l’injustice entre cols blancs et cols bleus. », estime la Confédération des syndicats suédois. En 2019, 38 % des personnes âgées de 67 ans continuent d'exercer un emploi, contre 18 % en 2000 (juste avant le nouveau régime)[12].

Le taux de pauvreté des retraités s'élève à 14,7 % en 2017[11].

Analyse sectorielle

Agriculture et pêche

Le secteur agricole représente encore 3 % de la population active en Suède, alors que les terres cultivées recouvrent uniquement 10 % du pays. Le restant étant notamment couvert de forêts qui sont pour les deux tiers, quand elles sont exploitées, transformées en pâte à papier. Les terres agricoles se concentrent surtout au sud du pays, avec des spécialisations dans les céréales et dans l'élevage intensif notamment de porc, ailleurs, c'est la production de fourrage, de produits laitiers et de viande qui domine. La superficie moyenne des exploitations agricoles suédoises est de 30 hectares, alors que le fermage concerne plus de 40 % des terres arables.

Industrie

En 1960, 43,9 % de la population employée, l'était dans le secteur secondaire mais ce chiffre passe à 29,1 % en 1987[13]. L'électricité en Suède est 40 % d'origine nucléaire. La suède a une longue tradition métallurgique, grâce à ces gisements ferreux, à la ressource en bois abondantes et à son important potentiel hydraulique. L'industrie minière reste toujours importante pour le pays, qui est encore le premier producteur de fer européen, et notamment pour la région du Norrland. Le pays était aussi connu pour sa production industrielle dans les domaines de la construction automobiles et navales avec des centres industriels à Göteborg, Trollhättan, Linköping et Södertälje.

Industrie militaire

L’industrie de l’armement suédoise revendique un chiffre d’affaires de 3,5 milliards d’euros en 2017. À partir de 2012 en particulier (à la suite d'un projet de construction d’une usine de missiles en Arabie saoudite), certains partis d'opposition dénoncent les livraisons d'armes à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis notamment. En 2018, le Parlement a intégré un « critère démocratique » prévoyant une liste d’éléments à étudier sur le fonctionnement du pays destinataire avant d'autoriser les exportations d'armes. Cependant, les autorités distinguent les armes de combat et les autres équipements militaires, une nuance permettant de conserver les principaux contrats, tels ceux portants sur les radars d’alerte avancée[14].

Plusieurs ONG et dirigeants politiques de gauche, comme celui de Vänsterpartiet (Parti de gauche), contestent également en 2017 des contrats conclus avec des gouvernements perçus comme autoritaires ou dictatoriaux, tels ceux du Mexique, de Malaisie, de Singapour, du Pakistan, d'Oman ou de Thaïlande[14].

Transport

Longtemps réputé pour être l'un des plus fiables et égalitaires d'Europe, le système ferroviaire est progressivement privatisé à partir de 2001. La concurrence a cependant généré certains désagréments pour les usagers : le réseau est devenu cher, compliqué et peu ponctuel. La privatisation a été si mal réalisée que le journalise Mikael Nyberg l'a qualifiée de « grand brigandage ». En 2014, 70 % des Suédois se prononcent pour la nationalisation du réseau[15].

PIB par habitant, par comté

PIB par habitant, par län 2004.
RangComtéTotale¹Par Habitant²Part du PIB national
1 Comté de Stockholm669 900363 00028,54 %
2 Comté de Västra Götaland386 538257 00016,47 %
3 Comté de Skåne278 254244 00011,85 %
4 Comté d'Östergötland97 387236 0004,15 %
5 Comté de Jönköping79 761243 0003,40 %
6 Comté d'Uppsala69 631234 0002,97 %
7 Comté de Dalarna62 604226 0002,67 %
8 Comté de Västernorrland61 540251 0002,62 %
9 Comté de Halland61 339221 0002,61 %
10 Comté d'Örebro61 203224 0002,61 %
11 Comté de Gävleborg60 417218 0002,57 %
12 Comté de Västmanland60 287233 0002,57 %
13 Comté de Norrbotten59 875236 0002,55 %
14 Comté de Värmland59 497217 0002,53 %
15 Comté de Västerbotten55 534218 0002,37 %
16 Comté de Kalmar53 381227 0002,27 %
17 Comté de Södermanland52 235202 0002,23 %
18 Comté de Kronoberg43 256245 0001,84 %
19 Comté de Blekinge34 566231 0001,47 %
20 Comté de Jämtland27 628215 0001,18 %
21 Comté de Gotland12 154212 0000,52 %
  Extra régional413 0,02 %
  Totale2 347 400263 000100,00 %
1/ Million SEK
2/ SEK
Source: Statistics Sweden (2004)

Références

  1. https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/sw.html
  2. http://hdr.undp.org/en/countries/profiles/SWE
  3. http://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSetCode=CPA&lang=fr
  4. PIB 2010 par pays, par le Fonds monétaire international
  5. « Le modèle suédois fait de la résistance », sur Alternatives Economiques,
  6. 55,9 % contre et 44,1 % pour
  7. (en) 'Real Swedish jobless rate 15%'
  8. Introduction à la macroéconomie moderne, M. Parkin et R. Bade, 3e édition, 2005, ERPI, p107
  9. Fabrice Nodé-Langlois, « La Finlande, pays malade de la Scandinavie », in Le Figaro, encart « Économie », vendredi 13 décembre 2013, page 21.
  10. « La France n'est pas suradministrée », Alternatives Economiques, (lire en ligne, consulté le )
  11. « Y a-t-il deux fois plus de retraités pauvres en Suède qu’en France ? », sur Franceinfo,
  12. « Suède Des retraités de plus en plus précaires », sur L'Humanité,
  13. selon les chiffres du BIT
  14. Romain Mielcarek, « En Suède, un contrôle parlementaire peu efficace », sur Le Monde diplomatique,
  15. Julian Mischi et Valérie Solano, « Accélération de la privatisation du rail en Europe », Le Monde diplomatique, (lire en ligne, consulté le )
  • Portail de l’économie
  • Portail de la Suède
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.