Ángeles Santos Torroella

Ángeles Santos Torroella, aussi connue sous le surnom d’Angelita, née le à Portbou, dans la Province de Gérone en Catalogne et morte le à Madrid, est une peintre espagnole d'avant-garde à la trajectoire fugace, qui a marqué l'éclosion du surréalisme dans son pays[1].

Biographie

Fille aînée d'un fonctionnaire des douanes, elle réside dans diverses villes espagnoles au gré des mutations de son père. C'est à Valladolid en 1929, alors qu'elle n'a que 17 ans, qu'elle réalise ses deux œuvres majeures : Un monde et Tertulia (Le Cabaret), qui sont présentées à Madrid en octobre et connaissent un accueil enthousiaste[2]. Ramón Gómez de la Serna écrit : « une révélation a surgi : celle d'une gamine de 17 ans. Ángeles Santos, qui apparaît comme une sainte Thérèse de la peinture, entendant des colombes et des étoiles lui dicter le tracé que doivent suivre ses pinceaux. »[3] La très jeune artiste reçoit la visite des grands poètes hispaniques de l'époque, de Jorge Guillén à Federico García Lorca en passant par le chilien Vicente Huidobro ; Juan Ramón Jiménez lui dédie également un poème[2].

Pourtant, dès 1930, quelque chose se brise dans le processus créatif d'Angelita. Ses parents l'internent un temps dans un centre de santé à Madrid[2], puis elle s'installe en Catalogne où, désormais éloignée de l'avant-garde, elle épouse Emili Grau i Sala en 1936.

Son frère Rafael Santos Torroella (es) est un critique d'art fameux, spécialiste notamment de l'œuvre de Salvador Dalí.

Oubliée durant des décennies, elle retrouve la place qu'elle mérite dans l'Histoire de l'art lorsque le Musée Reina Sofía achète Un monde en 1997, aujourd'hui l'une des icônes du musée[4]. En 2003, elle reçoit la Médaille d'or du mérite des beaux-arts par le Ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports[5], puis en 2005 la Creu de Sant Jordi de la Généralité de Catalogne. Elle s'éteint à Madrid à l'âge de 101 ans.

Œuvre

Un monde (1929) au Musée Reina Sofía de Madrid.

Ses tableaux d'avant-garde, créés sur l'espace de trois ans entre 1928 et 1930, comptent parmi les meilleurs exemples de l'influence du réalisme magique et de la Nouvelle Objectivité dans la peinture espagnole des années 1920. Chargés de mystères glacés, ils accompagnent l'éclosion du surréalisme dans son pays et anticipent l'œuvre de deux femmes peintres compatriotes : Maruja Mallo et Remedios Varo.

Le Musée Reina Sofía de Madrid réunit sept toiles d'Ángeles Santos, dont les plus importantes :

  • 1928 Autoportrait
  • 1929 Un monde, huile sur toile, 290 × 310 cm[3]
  • 1929 Tertulia (Le Cabaret)
  • 1930 Dîner familial
  • 1930 Deux frères
  • 1930 Enfants et plantes
  • 1930 Lilas et crâne

Notes et références

  1. (es) http://www.abc.es/cultura/arte/20131003/abci-fallece-anos-pintora-angeles-201310031157.html
  2. (es) Ángeles Santos sur le dictionnaire biographique de l'Académie royale d'Histoire.
  3. (es) « Fiche de Un mundo », sur Musée Reina Sofía (consulté le ).
  4. Il figure sur le site du musée parmi les 80 œuvres indispensables (lien) et les 9 tableaux consultables en haute résolution (lien), aux côtés de tableaux de Picasso, Miró et Dalí.
  5. (es) « Relación de premiados del año 2003 », sur Ministère de la Culture, (consulté le ) [PDF].

Liens externes

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