tyrannie

Français

Étymologie

Du grec ancien τύραννος, týrannos  tyran »)

Nom commun

SingulierPluriel
tyrannie tyrannies
\ti.ʁa.ni\

tyrannie \ti.ʁa.ni\ féminin

  1. Domination usurpée et illégale.
    • Allons enfants de la Patrie
      Le jour de gloire est arrivé !
      Contre nous de la tyrannie
      L'étendard sanglant est levé.
       (La Marseillaise)
    • Cromwel n'étoit pas moins agité des terreurs de la tyrannie. Il étoit toujours couvert d'une cuirasse, chargé d'armes offensives, et environné de satellites : […].  (Étienne-François de Lantier, Voyages d’Anténor en Grèce et en Asie avec des notions sur l’Égypte, Paris : Belin & Bernard, an VI, 2e édition, t.1, p.18 (note de bas de page))
    • À peine l’indépendance de l’Amérique du Nord fut-elle proclamée, la paix conclue avec l’ancienne métropole, que ces hommes qui criaient si haut à la tyrannie, à l’oppression, qui réclamaient contre la violation du droit des gens, dont, disaient-ils, ils étaient victimes, organisèrent avec cet implacable sang-froid qu’ils tiennent de leur origine une chasse aux Indiens.  (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
  2. Gouvernement légitime, mais injuste et cruel.
    • Être prudemment barbare et exercer la tyrannie conséquemment signifie, selon ce politique abominable, exécuter tout d'un coup toutes les violences et tous les crimes que l'on juge utiles à ses intérêts.  (Frédéric II & Voltaire, L'anti-Machiavel - 1739 - (édition de 1947))
  3. Toute sorte d’oppressions et de violences.
    • Une circonstance, qui tendait surtout à rehausser la tyrannie de la noblesse et à doubler les souffrances des classes inférieures, dérivait particulièrement de la conquête de Guillaume, duc de Normandie.  (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Mais ce n'est pas seulement par goût de la tyrannie que les policiers agissaient ainsi, c'est aussi par goût du lucre. Les tracasseries, le « chantage » qu'ils exerçaient sur les juifs apeurés avaient pour but de leur extorquer de fréquentes « étrennes ».  (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
  4. (En particulier) (Par hyperbole) Comportement capricieux et égoïste.
    • D'Aiglemont a été gâté par ses parents, de même que tu l'as été par ta mère et par moi. Comment espérer que vous pourrez vous entendre tous deux avec des volontés différentes dont les tyrannies seront inconciliables ? Tu seras ou victime ou tyran.  (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • L'habile mais féroce tyrannie du cœur exercée par Sand montre insensiblement ses limites; pourtant la “quarante-huitarde” qui se voudrait martyrisée n'en démord pas, solidement ancrée dans son égocentrisme paranoïaque: […].  (Thierry Ozwald, « La correspondance George Sand/Pauline Viardot ou les tribulations de Nimounne et Fifille », dans Literatura epistolar : Correspondències (s. XIX-XX), tome 7, Lleida, 2002, p. 126)
  5. (Figuré) Pouvoir que certaines choses ont ordinairement sur les hommes.
    • L’éloquence exerce une sorte de tyrannie sur les foules. - La tyrannie de la coutume, de l’usage, de la mode. - La tyrannie des passions.

Traductions

Prononciation

Voir aussi

  • tyrannie sur l’encyclopédie Wikipédia

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (tyrannie), mais l’article a pu être modifié depuis.
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