soutane

Voir aussi : Soutane

Français

Étymologie

(XVIe siècle) Apparaît en 1550, sous la plume de François Rabelais et la forme sottane et le sens de « longue robe, portée par une femme ». Puis, en 1553-57 sous la forme soutane et le sens actuel de « longue robe portée par un prêtre » chez Joachim Du Bellay.
Emprunté à l’italien sottana (« jupe »), féminin de sottano (« vêtement de dessous »), substantif de l’adjectif sottano (« inférieur, mis dessous »), du latin vulgaire *subtanus, dérivé de subtus (« en dessous »).

Nom commun

SingulierPluriel
soutane soutanes
\su.tan\
Prêtres en soutane.

soutane \su.tan\ féminin

  1. (Habillement) (Religion) Vêtement boutonné du haut en bas et tombant jusqu’aux pieds, que portent les ecclésiastiques.
    • Il négligeait la propreté à un degré tout à fait choquant. Dans son cours, son vieux manteau et les manches de sa soutane servaient à essuyer les instruments et en général à tous les usages du torchon ; sa calotte, rembourrée pour préserver son vieux crâne des névralgies, formait autour de sa tête un bourrelet hideux.  (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 137.)
    • […] il n’eut que le temps de réendosser prestement sa soutane et de filer en hâte à la sacristie pour revêtir les habits sacerdotaux.  (Louis Pergaud, « Le Sermon difficile », dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Le clergé, en soutane, grand manteau, bonnet carré, ou en robe violette et en rochet, occupait la première place.  (François-Auguste Mignet, Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu’en 1814)
    • Les oreilles durcies par le froid et le soleil, des yeux bleus d'enfant roué, le visage fleuri d'une fièvre de gloire un peu tardive, sa soutane si crasseuse qu'on eût dit un manteau de cuir exotique, le Curé de Saint-Goussaud ne nous avait jamais vus, mais il est si poli qu'il nous a reconnus quand même tout de suite, parce que nous descendions d'une fière voiture.  (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 224.)
    • Les fumiers de Domremy ne suscitaient guère la sympathie du sous-préfet de Neufchâteau. Plus il les considérait, plus il lui paraissait inconcevable d'y aventurer la cappa magna de S. Em. le cardinal Nonce apostolique, les soutanes violettes des évêques et archevêques, et l'épée du représentant de l'Académie française.  (Maurice Lelong, Célébration du fumier, Le Jas du Revest-Saint-Martin (Haute-Provence) : chez Robert Morel éditeur, 1966, p. 158)
  2. (Par métonymie) État ecclésiastique.
    • Il a pris la soutane.
    • Il quitta la soutane, prit pendant quelques années l’habit gris comme on disait, alla vivre en province sous un autre nom, et put à ce prix éviter la Bastille.  (Charles-Augustin Sainte-Beuve, Port-Royal, 1840–1859)
  3. (Par métonymie) Représentant de l’autorité ecclésiastique catholique.
    • Un petit peuple serré de près aux soutanes restées les seules dépositaires de la foi, du savoir, de la vérité et de la richesse nationale.  (Refus global, 1948)

Synonymes

Apparentés étymologiques

Traductions

Voir aussi

  • soutane sur l’encyclopédie Wikipédia

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (soutane), mais l’article a pu être modifié depuis.
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