quarteron
Français
Étymologie
- (Nom 1) (1244) Dérivés de « quartier » avec le suffixe -on. Le sens de « petit nombre » apparaît en 1616.
- (Nom 2) (1722) Emprunté à l’espagnol cuarterón (« enfant né d’une métisse et d’un Espagnol ou, bien plus rarement, l’inverse »). Dérive de l’espagnol « cuarto » (« quart »); le quarteron ayant un quart de sang indien.
Nom commun 1
Singulier | Pluriel |
---|---|
quarteron | quarterons |
\kaʁ.tə.ʁɔ̃\ |
quarteron \kaʁ.tə.ʁɔ̃\ masculin
- (Métrologie) (Vieilli) Quart d’une livre (soit 125 grammes) ; pour de petits aliments (framboises, fraises, beurre, etc.)
- Prenez demi-livre de miel de Narbonne, & au défaut de bon miel blanc, & un quarteron de fleur de soufre […] mêlez-les ensemble, & que le malade en prenne tous les jours […] — (L’Agronome ou dictionnaire portatif du cultivateur, Rouen, 1787)
- (Vieilli) Quart d’un cent, d’une centaine ; pour de grandes pièces (œufs, pommes…).
- Je m’établis au rez-de-chaussée, près de la fenêtre, je demande un litre et un quarteron de noix, disant que j’attends des amis. — (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, 1843)
- — Nous allons maintenant acheter nos œufs, déclare-t-elle. Il m’en faut un quarteron et demi... — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 214.)
- (Par extension) (Anthropologie) (Familier) Petit groupe de personnes, parfois employé péjorativement.
- À l’instar d’Henri IV, de Louis XV et d’un quarteron d’autres célébrités nationales, il avait été élevé par des femmes, n’avait jamais fumé de « première cigarette » avant sa majorité et retirait son chapeau avant de pénétrer dans un urinoir public. — (Francis Carco et Pierre Mac Orlan, Les Mystères de la morgue, ch. II, La Renaissance du livre, Paris, 1918, p. 18-19)
- Ce pouvoir a une apparence, un quarteron de généraux en retraite, il a une réalité, un groupe d’officiers partisans, ambitieux et fanatiques. — (Charles de Gaulle, Journal télévisé de l’O.R.T.F. du 23 avril 1961 à 20h00)
Traductions
- Wallon : cwåtron (wa) masculin
Nom commun 2
Singulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin | quarteron \kaʁ.tə.ʁɔ̃\ |
quarterons \kaʁ.tə.ʁɔ̃\ |
Féminin | quarteronne \kaʁ.tə.ʁɔn\ |
quarteronnes \kaʁ.tə.ʁɔn\ |
quarteron \kaʁ.tə.ʁɔ̃\ masculin (équivalent féminin : quarteronne)
- Personne née d’un homme blanc et d'une métis (une terceronne) ou dans le sens inverse d’un métis (terceron) et d’une femme blanche. (définition (mûlatre(sse) au lieu de terceron(ne) selon TLFi) à préciser ou à vérifier)
- Enfin la sans pareille quarteronne Violetta, surnommée avec raison La Miette à cause de sa gracieuse et mignonne petite taille, vient de se choisir un entreteneur dans la personne de M. P. S., le riche marchand de la rue Royale. L'acte de mariage - de la main gauche - a été passé par-devant notaire, d'après l'exigence d'une dame de couleur nommé Aspasie et tante de Mlle Violetta. — (Sidonie de La Houssaye, Les Quarteronnes de la Nouvelle-Orléans: Octavia La Quarteronne suivi de Violetta La Quarteronne, 1894, éd. Tintamarre, 2006, p. 213)
- Voilà un chef d'État dont le Gaston Gallimard se nommait Jean Malaurie, fondateur de la collection « Terre humaine » chez Plon. Voilà un hussard cambré qui organisa, panache au vent, le transfert des cendres du quarteron Alexandre Dumas au Panthéon. — (Marc Lambron de l'Académie Française), -Chirac, homme du monde- Journal Le Point, page 78-82, n° 2284, 16 juin 2016)
- (Figuré & par apposition) — Ce chapitre de chanoinesses, qui devait la former à la vie mystique, était une de ces institutions quarteronnes, ni tout à fait blanches, ni tout à fait noires, une métisse issue d’une religion profane et d’un laïquat pieux. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
Voir aussi
- quarteron sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (quarteron), mais l’article a pu être modifié depuis.
Ancien français
Dérivés dans d’autres langues
- Français : quarteron
Références
- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881-1902 → consulter cet ouvrage
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