oracle

Français

Étymologie

(XIIe siècle) Du latin oraculum  parole d’un dieu »), lui-même dérivé de orare  parler »).

Nom commun

SingulierPluriel
oracle oracles
\ɔ.ʁɑkl\
ou \ɔ.ʁakl\

oracle \ɔ.ʁɑkl\ ou \ɔ.ʁakl\ masculin

  1. (Antiquité) Selon la croyance des Anciens, réponse d’une divinité que l’on venait consulter en un lieu sacré, et dont un interprète inspiré devait dévoiler le sens, sans parvenir toujours à l’éclairer.
    • Rendre des oracles.
    • Pour recevoir des oracles, on recourait à divers procédés, tels que l’observation du vol des oiseaux, le son rendu par un bassin en bronze, ou encore le bruissement du feuillage des arbres.
  2. (Antiquité) (Par métonymie) Le sanctuaire dans lequel on interrogeait la divinité, selon des formules rituelles.
    • L’oracle de Zeus à Olympie, à Dodone.
    • L’oracle d'Apollon à Delphes, à Didyme.
  3. (Religion) La parole de Dieu, telle qu’elle s’exprime par la bouche des prophètes.
    • Oracle de Yahvé.
  4. (Par extension) (Antiquité) La divinité elle-même ; celui ou celle qui parlait en son nom.
    • Consulter l’oracle.
    • L’oracle est muet.
    • L’oracle avait prédit la victoire.
  5. (Figuré) (Parfois ironique) Les avis d’une personne considérée comme infaillible, que l’on suit sans réserve.
    • On voit sans doute que je ne prononce pas des oracles, mais que je propose des doutes.  (Comte de Sanois, Questions proposées à toutes les assemblées, par un membre de la noblesse de celle de Meaux, 13 mars 1789)
    • J’ai connu le temps où […] les Hommes-sans-Cou, à la face forte, capitaines d’industrie pour Hollywood, ne pouvaient ouvrir la bouche sans que leurs prédictions fussent considérées comme des oracles.  (André Maurois, Chantiers américains, 1933)
    • Une soirée a suffit pour les faire dégringoler du trépied, ou plutôt du perchoir, d’où ils rendaient leurs oracles  dans quel baragouin, dieux du ciel!  (Anatole Claveau, Les snobs, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e éd., p. 39)
  6. (Par extension) Cette personne elle-même.
    • […] tout l’empire était rempli de son nom; toutes les femmes le lorgnaient; tous les citoyens célébraient sa justice ; les savants le regardaient comme leur oracle.  (Voltaire, Zadig ou la Destinée, VII. Les disputes et les audiences, 1748)

Dérivés

  • avoir le ton d’un oracle (affecter un ton décisif et sentencieux, prendre des airs de mystère pour faire connaître ses vues)
  • être écouté comme un oracle (se dit d'une personne à laquelle on reconnaît la plus grande autorité, en qui l'on place une confiance aveugle)
  • oracles sibyllins (prédictions des sibylles, en particulier celles de la sibylle de Cumes)
  • oraculaire
  • parler comme un oracle (affecter un ton décisif et sentencieux, prendre des airs de mystère pour faire connaître ses vues)

Traductions

Prononciation

Voir aussi

  • oracle sur l’encyclopédie Wikipédia

Références

  • « oracle », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (oracle), mais l’article a pu être modifié depuis.
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