moraliste

Français

Étymologie

→ voir morale et -iste.

Nom commun

SingulierPluriel
Masculin
et féminin
moraliste moralistes
\mɔ.ʁa.list\

moraliste \mɔ.ʁa.list\ masculin et féminin identiques

  1. Écrivain qui traite des mœurs.
    • Remarquons d'abord que les moralistes ne raisonnent presque jamais sur ce qu'il y a de vraiment fondamental dans notre individu ; ils cherchent d'ordinaire à projeter nos actes accomplis sur le champ des jugements que la société a rédigés d'avance pour les divers types d'action qui sont les plus communs dans la vie contemporaine.  (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, 1908, p.34)
    • La France n'aime plus les moralistes : ils posent des problèmes qui n'existent pas. Elle n'aime plus les satiriques : ils dérangent l'ordre présent des valeurs. Approfondir, soit, contester, non.  (Philippe Tesson, en avant-propos de André Malraux ou le temps du silence par André Brincourt, 1966)
    • En ce qui regarde le moraliste allemand, il a pu constater, le jour où les soldats de la Révolution ont anéanti à Iéna l’armée de sa nation, que des hommes pouvaient croire à des principes immuables et se trouver singulièrement loin d’être pour cela « morts eux-mêmes ».  (Julien Benda, La trahison des clercs : Appendice des valeurs cléricales, 1927, éd. 1946)
    • Confucius était un moraliste qui se méfiait de l’intelligence ; le terre à terre des relations humaines lui plaisait mieux que la spéculation ondoyante.  (Paul Demiéville, La montagne dans l'art littéraire chinois, dans Choix d'études sinologiques (1921-1970), p.364, BRILL, 1973)
  2. (Figuré) (Péjoratif) Personne qui prêche sa morale pour les autres.
    • Les moralistes ne redoutent jamais de se monter contradictoires. Ils pensent à bon droit qu'ils ont assez fait en prêchant la bonne parole et que l'exemple personnel n'est pas un adjuvant nécessaire à l'influence de leurs idées.  (Pierre Louÿs, Les aventures du roi Pausole, 1901)
    • Les détracteurs du nudisme - les moralistes ou hygiénistes conservateurs d’État ou d’Église - prétendent que la vue du nu, que la fréquentation entre nudistes des deux sexes exaltent le désir érotique.  (Émile Armand, Le nudisme révolutionnaire, dans L’Encyclopédie anarchiste, 1934)
    • J'offre ici aux moralistes une occasion facile de triompher de moi. Mes censeurs s'apprêtent à montrer dans mon malheur les suites d'un égarement, le résultat d'un excès : il m'est d'autant plus difficile de les contredire que je vois mal en quoi consiste l'égarement, et où se situe l'excès. Je m'efforce de ramener mon crime, si c'en est un, à des proportions justes : […].  (Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien, éditions Plon, 1951)
    • Un homme moral dit oui à la vie dans toutes ses manifestations; il les accepte, les intègre, les transforme, les assimile et sait en bâtir tout un équilibre. Un homme moraliste dit non à beaucoup de choses, à trop de choses bien souvent.  (Irène de Buisseret, Deux langues, six idiomes, Ottawa, Carlton Green, 1975, p. 379)

Traductions

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (moraliste), mais l’article a pu être modifié depuis.

Italien

Forme de nom commun

moraliste \mo.ra.ˈli.ste\ féminin

  1. Pluriel de moralista.
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