fussé

Voir aussi : fusse, fussè

Français

Forme de verbe

fussé \fy.sɛ\ (orthographe traditionnelle)

  1. Du verbe être : première personne du singulier de l’imparfait du subjonctif, lors de la postposition du sujet.

Variantes orthographiques

Notes

Dans les phrases avec inversion du sujet je (surtout interrogatives ou interronégatives), le verbe qui se termine par la lettre e (à la première personne du singulier du présent de l’indicatif ou de l’imparfait (et plus-que-parfait conjugé avec avoir dans « eussé-je + participe passé ») du subjonctif) change sa finale en é (ou en è, selon les rectifications orthographiques de 1990) pour l’e caduc accentué.
  • Dansé-je aussi bien que lui ?
  • Depuis quand aimé-je tant la discrète présence de Marie ?
  • Je ne renierai point mes principes, fussé-je le seul à les défendre.
  • Pourquoi eussé-je cru qu’Albertine n’aimait pas les femmes ?  (Proust, À la recherche du temps perdu)
  • Coûtât-il tout le sang qu’Hélène a fait répandre,
    Dussé-je après dix ans voir mon palais en cendre,
    Je ne balance point, je vole à son secours.
     (Jean Racine, Andromaque, acte I, scène 4, 1667)
  • Que ne puissé-je être alors un Pholégandrien ou un Sicinite et non plus un Athénien ! Que ne puissé-je avoir changé de patrie !  (Alexis Pierron, Histoire de la littérature grecque, Chapitre VIII, 1875)
  • Or veuillé-je raconter et retourner aux messages d’Angleterre.  (source à préciser)
Cette règle est optionnelle lorsque le e final est précédé d’une voyelle.
  • Prié-je ? Prie-je ?
Dans le cas des verbes du premier groupe présentant au présent de l’indicatif une altération du radical, la forme postposée est égale au participe passé.
  • Mené-je ? Espéré-je ? Appelé-je ? Employé-je
Entre le XVe et le XVIIIe siècles (en moyen français), on a également utilisé des formes en -ai ou -ay au lieu de , et parfois jusqu’au XXe siècle par archaïsme.
  • espérai-je, puissai-je, dussai-je, dussay-je
Avant le XVe siècle, cette terminaison était en -oy dans les langues d’oïl (dont le vieux français, ainsi que le vieux picard, le picard actuel ayant conservé la trace de cette ancienne prononciation), à une époque où on n’écrivait pas encore les accents pour différencier les sons effectivement prononcés.
  • esperoy-je (vieux français, ou françoys) → esperay-je (français moyen archaïque ou françois) → espéray-je (français moyen ou françays) → espérai-je (français moyen vers 1450 ou français) → espéré-je \ɛs.pe.ʁeʒ\ (français moderne vers 1750, orthographe normalisée par l’Académie française) puis souvent \ɛs.pe.ʁɛʒ\ avec la même orthographe (vers 1970) → espérè-je \ɛs.pe.ʁɛʒ\ (orthographe rectifiée de 1990). Les dates de transition varient suivant les régions, et les accents régionaux d’origine des auteurs ou leur âge d’apprentissage de la grammaire française dans l’enseignement officiel en France.
Une forme postposée spécifique existe aussi pour les verbes conjugués à la troisième personne du singulier (dans plusieurs temps et plusieurs modes) terminés par un e muet (sans accent mais suivi alors par t-il, t-elle ou t-on).

Anagrammes

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