défendre

Voir aussi : defendre

Français

Étymologie

(ca. 1100) Du latin defendere  repousser, défendre »).

Verbe

défendre \de.fɑ̃dʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison) (voix pronominale : se défendre)

  1. Protéger, soutenir, quelqu'un ou quelque chose contre une attaque, une agression.
    • Défendre quelqu’un au péril de sa vie. — Défendre ses concitoyens, sa patrie.
    • Quand votre société sera mieux faite, nous n'aurons pas si souvent à la défendre.
       (Alphonse de Lamartine, Discours du 13 mai 1834)
    • La société existe. Elle veut vivre. Donc elle réagit. Supposez qu’elle ne se défende pas : elle serait en quelques heures la proie d’innombrables fripouilles. Tout s’écroulerait.  (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Portalis, quelque temps après, trouve de l’argent et lance un nouveau journal où il se met à défendre les communards arrêtés et condamnés.  (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 101)
    • À cette nouvelle, femmes et filles se placèrent autour du cercueil du bienheureux, s’entr’exhortant à le défendre vaillamment.  (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1923)
  2. (Par extension) (Militaire) Résister à ceux qui veulent se rendre maîtres d’une position militaire, s’opposer aux ennemis qui l’attaquent.
    • Le 16 mars, pendant qu'on se fusillait à Léchelle, le duc de Reggio, qui devait défendre le passage du ravin de Richebourg et le duc de Tarente, qui commandait (ou devait commander en chef de bataille), jouaient au « trente et quarante » dans la chambre de M. Saussier, fermier à Cormeron.  (Louis Rogeron, Les Cosaques en Champagne et en Brie : Récits de l'invasion de 1814, racontés d'après les contemporains, les auteurs modernes, des documents originaux et des notes inédites de témoins oculaires, Émile Gaillard, 1905, p. 155)
    • Hilperik entra à Paris sans aucune opposition, et logea ses guerriers dans les tours qui défendaient les ponts de la ville, alors environnée par la Seine.  (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 1er récit : Les Quatre Fils de Chlother Ier — Leur caractère — Leurs mariages — Histoire de Galeswinthe (561-568), 1833–1837)
  3. Prohiber, interdire quelque chose.
    • […] je ne voulais pas me faire à l’idée que mon père fût mort, et que plus jamais il ne reviendrait. Durant sa maladie, on m’avait défendu de pénétrer dans sa chambre, et il était parti sans que je l’eusse embrassé.  (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
    • Saint Louis […] défendit aux gens du faubourg de Graveillant de rebâtir leurs maisons et fit évacuer le faubourg de la Trivalle. Ces malheureux durent s’exiler.  (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
    • En effet, le Marquisien se soucie peu de l’argent et, pour obtenir son copra, certains capitaines exploitent son goût pour l’alcool, ce qui est défendu par la loi mais très difficile d’empêcher.  (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Charles Schweitzer jouissait fièrement de la considération qu’on témoignait à son grand âge, à sa culture, à sa beauté, à ses vertus, ce luthérien ne se défendait pas de penser, très bibliquement, que l’Éternel avait béni sa Maison.  (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, p. 55)
  4. (Droit) Tâche de l'avocat de la partie accusée durant un procès.
    • Cet avocat a très habilement défendu son client.
  5. (Par extension) Se disculper, nier quelque chose qu’on vous reproche.
    • On l’accuse de telle chose, mais il s’en défend.
  6. (Sport) Empêcher un opposant de marquer un but.
    • Le gardien a défendu son filet contre ce redoutable adversaire.
  7. (Familier) Faire preuve de qualités, de compétences, réussir dans un domaine.
    • En conséquence, la Belgique ne se défend pas mal du tout comparé aux autres pays européens: 25 donateurs par million d'habitants, ce qui représente le double du chiffre des Pays-Bas.  (Marc Sertyn, Le don d’organes ne se défend pas mal dans notre petit pays, e-sante.be, 10 décembre 2001)
  8. (Argot) Gagner de l’argent, exercer une activité rentable.
    • On n’avait jamais vraiment bossé ensemble comme associés, vu que lui s’était vite fait une spécialité comme casseur de lourdes et moi je m’étais toujours plutôt défendu dans la fausse mornifle.  (Zep Cassini, Mollo sur la joncaille, Fleuve noir, 1955)
    1. (En particulier) Se prostituer.
      • On s’est expliqué, il voulait en effet un garçon et je suis allée chercher pour lui un jeune Lorrain qui se défendait avec le marché noir et avec son cul.  (Marie-Thérèse, Vie d'une prostituée, 1948)
      • D’ailleurs, moi j’ai jamais été barbot. Si elle se défendait c’est qu’elle le voulait bien.  (Victor Victus, De la boue et des roses, éditions de la Flamme d’or, 1953)
      • Madame Rosa était née en Pologne comme Juive mais elle s’était défendue au Maroc et en Algérie pendant plusieurs années et elle savait l’arabe comme vous et moi.  (Émile Ajar (Romain Gary), La Vie devant soi, Mercure de France, 1975)

Synonymes

Antonymes

Dérivés

Apparentés étymologiques

Proverbes et phrases toutes faites

  • bien attaqué, bien défendu

Traductions

Traductions à trier

Prononciation

Références

  • « défendre », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
  • Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (défendre)
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