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Annexe:Formes verbales arabes/Forme verbale 4

La valeur factitive est la valeur fondamentale de la (iv), les autres valeurs répertoriées découlant de cette dernière. Le sujet est désigné comme cause de l’action effectuée par un tiers. Si la forme (i) est « il a fait X », la forme (iv) est « il a fait faire X à » ; si (i) est « il est X » la forme (iv) est « il a fait que (qqn) est X ».

La forme (iv), de forme أَ٭٭َ٭َ (a**a*a), utilise la première radicale pour fermer la première syllabe. Elle porte alors un sukûn ْ, et la structure syllabique de l’arabe impose alors quand c’est nécessaire la présence d’une hamza instable, dans ce cas portée par un « a » : ‘ak-taba.

Morphologie

  • Accompli ʾa(**a*) : la première consonne est précédée d’un « a » (éventuellement porté par une Hamzah أَ) et n’est pas suivie de voyelle ; la seconde consonne est suivie d’un « a ».
  • Inaccompli -u(**i*) : la première consonne n’est pas suivie de voyelle ; la seconde consonne est suivie d’un « i ». Dans le préfixé de conjugaison, le « a » précédant l’infixe se transforme en « u ».

La suppression de la voyelle sur la première consonne impose l’apparition d’une hamza instable à l’accompli, qui n’a pas de préfixe.

Étymologie

(Wright 45d) L'hébreu a conservé dans cette forme une consonne préfixée هَـ (ha-), que l'on retrouve dans quelques termes arabes :

  • هَرَاحَ (harâHa) mis pour أَرَاحَ ('arâHa) : donner du repos, laisser se reposer.
  • هَرَادَ (harâda) mis pour أَرَادَ ('arâda) : souhaiter.
  • هَرَاقَ (harâqa) mis pour أَرَاقَ ('arâqa) : verser.
  • هَنَارَ (hanâra) mis pour أَنَارَ ('anâra) : marquer un vêtement.

Les formes comme هَرَاقَ (harâqa) sont en arabe traitées comme des forme quadrilitères, avec l'inaccompli en يُهَرِيقُ (yuharîqu) ou يُهْرِيقُ (yuhrîqu), participe passif مُهَرَاقٌ (muharâqũ).

Comparaison entre la (ii) et la (iv)

Etant donné que la (ii) peut être aussi factitive, nous pouvons nous demander ce qui la différencie de la (iv) en synchronie, et dans une même variété d’arabe. Il apparaît, au regard des exemples analysés, que :

  • La (iv) reste la véritable factitive à sens général, tandis que la (ii) acquiert un sens particulier.
  • La (iv) peut être dérivée du sens abstrait du verbe de base, et la (ii) du sens concrêt.
  • La forme (iv) admet l'idée d'une action spontanée, et la (ii) celle d'une action attentive et minutieuse.
  • Les deux formes peuvent également être synonymes.

Quelquefois un verbe à la quatrième forme a un sens tout différent de celui de la seconde.Cela tient à ce que la racine a deux ou plusieurs significations primitives distinctes, dont les unes admettent la seconde forme, les autres la quatrième. La (ii) et la (iv) peuvent être dérivées chacune d’un sens différent du verbe de base. Il se peut également, si l’on approfondit l’étude des formes mixtes de l’arabe, qu’une (ii) factitive d’origine dialectale coexiste avec une (iv) factitive classique. C'est pourquoi elles ne doivent pas être confondues entre elles dans les verbes où l'une et l'autre sont employées.

Sens factitif

Factitif ou causatif : faire faire une action à quelqu’un ou quelque chose.

  • Les verbes intransitifs dans la forme 1 deviennent transitifs dans la forme 2 : « Il a été Xé » donne « Il a fait que qq a été Xé ».
  • De transitif le verbe devient doublement transitif : « Il a fait X sur qqch » donne « Il a fait que qq a fait X » ou « il a fait (faire) X à qq ».
سَلِمَ ( salima )il est en paix, soumisأَسْلَمَ ( aslama)il a fait que quelqu'un est soumisil a soumis (qqun)
كَتَبَ ( kataba )il a écritأَكْتَبَ ( aktaba )il a fait que quelqu'un a écritil a fait écrire, il a dicté
جَلَسَ ( jalasa )il s’est assisأَجْلَسَ ( ajlasa )il a fait que quelqu'un est assisil a assis / fait asseoir (qqun)
سَمَعَ ( sama3a )écouter, entendreأَسْمَعَ ( asma3a)il a fait que quelqu'un a entenduil a fait écouter
  • Le sens factitif peut conduire à une valeur déclarative ou estimative, comme la (ii), ou signifier que l’objet est présenté ou physiquement exposé dans ce but (il a mis en vente), ou se transforme en cet objet.
حَمِدَ ( Hamida )il a louéأَحْمَدَ ( aHmada )il a fait que quelqu'un a louéil a déclaré louable
بَخِلَ ( baxila)il est avareأَبْخَلَ ( abxala )il a fait que quelqu'un est avareil a déclaré avare
بَاعَ ( bâ3a)il contractualise, il vendأَبَاعَ ( abâ3a)il a fait que quelque chose est venduil a mis en vente

Sens dénominatif

La fonction dénominative permet de dériver un verbe à partir d’un nom ; l'action signifie faire ou produire la chose correspondante, ou avoir une activité en rapport avec cet objet.

Production d'un objet

La forme (iv) présente un grand nombre de dénominative, dont beaucoup sont apparemment intransitive, parce que l'Arabe considère souvent comme une action ce que nous comprenons comme un état. De tels verbes combinent à la fois l'idée du nom dont ils sont dérivés, et l'idée d'un verbe transitif dont ils seraient l'objet. La paraphrase d'un dénominatif d'un objet X sera souvent sous forme impersonnelle, « il se produit du X », ou « ça va vers du X ».

بَقْلٌ ( baqlũ )légume, plante que l'on fait pousserأَبْقَلَ ( abqala)ça va vers la plantese couvrir d'herbes, de plantes, de légumes (se dit du sol).
وَرَقٌ ( waraqũ )le feuillageأَوْرَقَ ( awraqa )il se produit du feuillagese ramifier, avoir des branches
ثَمْرٌ ( Famrũ )un fruitأَثْمَرَ ( aFmara )ça va vers le fruitporter des fruits
ضَبٌّ ( Dabbũ)un lézardأَضَبَّ ( aDabba)il se produit du lézardabondant en lézards

Diriger le sujet suivant l'objet

La forme dénominative peut indiquer un mouvement vers un objet ou une direction, comme dans la forme (ii), intermédiaire entre dénominative et factitive, lorsque elle dérive d'un mot indiquant une direction. La quatrième forme peut dériver d’un nom qui par nature ne traduit pas une action de la part du sujet. Une forme dénominative transitive n'est pas directement possible dans ce cas (on ne peut pas « faire ce qu'on fait avec l'Ouest » sur quelque chose) cette forme est alors intransitive et réfléchie.

Dans ce cas, la valeur factitive s'applique au sujet lui-même et la forme (iv) va avoir une valeur intransitive, décrivant le mouvement d’une personne vers une situation, le mouvement ou le transport vers un certain lieu. Dérivant d’un nom de période temporelle, elle signifie que la chose se trouve ou se manifeste à cette époque-là.

Les (iv) dénominatives de la langue classique se paraphrasent par « entrer dans, arriver à, atteindre ce N[om] ». Ce peut être entrer dans une période temporelle où l'on subit ou fait quelque chose, où l'on est quelque chose, où on atteint ou acquiert une condition ou quelque chose, ou où l'on fait mouvement vers un lieu.

جَبَلٌ ( jabalũ )une montagneأَجْبَلَ ( ajbala )il s'est fait la montagneil est allé vers la montagne
ذَنْبٌ ( Vanbũ )péché, faute, crimeأَذْنَبَ (aVnaba )il s'est fait le péché / est entré dans le péchéil a péché
دُبُرٌ ( duburũ )derrière, dos, culأَدْبَرَ ( adbara )faire mouvement vers le culreculer
شَأَمُ ( ca'amu )la Syrie, la gauche, sinistreأَشْأَمَ ( ac'ama)faire mouvement vers...partir en Syrie / rendre sinistre / se placer à gauche
صُبْحٌ ( SubHũ )le matinأَصْبَحَ ( aSbaHa)entrer en matinéeil se fait matin
سَبُعٌ ( sabu3ũ)bête féroce, lionأَسْبَعَ ( asba3a )entrer en période de bêtes férocesse faire dévorer ses troupeaux

Voir aussi

  • modèle:ar-a**a*a
  • catégorie:ar-a**a*a
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