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L'historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France

Rappel de la méthode de l'analyse de doc(s).

Sujet

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Annale de sujet d'examen
Cet exercice est tombé au centre d'examen de Pondichéry lors de l'épreuve du bac du 17 avril 2015[1].

Consigne : à partir de l'analyse du document montrez l'évolution des relations entre les travaux de l'historien et les différentes mémoires du régime de Vichy et de l'Occupation.

Extrait issus de l'avant-propos de l'ouvrage, La France de Vichy 1940-1944, paru pour la première fois en 1973

À l'automne 1960, étudiant à Harvard, j'arrivais à Paris pour entamer ma thèse d'histoire sur le corps des officiers dans la France de Vichy. Bien que seize ans seulement se soient écoulés depuis la Libération, je croyais naïvement qu'un historien pouvait étudier la France de l'Occupation avec la même liberté que la guerre de Sécession. [...]
Il a suffi d'une visite au Service historique de l'armée de terre (château de Vincennes), où je comptais consulter les archives de l'armée d'armistice (celle que Vichy avait été autorisé à conserver), pour que la réalité me rattrape brutalement. Les blessures de l'Occupation étaient encore si douloureuses que, loin de stimuler la recherche historique, elles l'inhibaient : on m'informa que les archives devaient rester closes cinquante ans. [...]
J’ai tout de même réussi à trouver des archives sur la question, celles des Allemands. Quand je me suis plongé dans les télégrammes et les notes envoyés quotidiennement à Berlin [...], je me suis aperçu que les postulats que soutenait L'Histoire de Vichy de Robert Aron, l'ouvrage de référence dans ces années là ne correspondaient pas à ce que j'étais en train de lire. [...]
Henry Rousso1 a fort bien décrit les doutes que mon livre a suscités dans une grande partie du public et chez quelques universitaires. Certains esprits l'ont accueilli favorablement, soit qu’ils fussent déjà prédisposés à condamner Vichy, soit que 1968 les eût préparés à remettre en question les comportements des générations antérieures, soit que le film de Marcel Ophüls (1970) les eût sensibilisés aux complexités et aux ambiguïtés des années d'Occupation. Ceux qui l'ont rejeté étaient non seulement les apologistes2 de Vichy mais aussi une large fraction de l'opinion, qui sans être pétainiste, croyait ce que Pétain avait dit à son procès sur son appui secret aux Alliés et sur sa stratégie du « bouclier » pour protéger le peuple français du mieux qu’il le pouvait.

Robert O. Paxton, La France de Vichy 1940-1944, nouvelle édition de 1999.
1 Henry Rousso est un historien français, qui dirige l'Institut d'histoire du temps présent. Il est notamment l'auteur de l'ouvrage Le syndrome de Vichy de 1944 à nos jours, 1987.
2 Personnes qui glorifiaient le régime de Vichy.

Analyse

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Notes et références

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