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L'essentiel de ce chapitre est détaillé dans les leçons « Axiomes de Peano » et « Arithmétique ».

Axiomatique de Peano

Définition

L'ensemble des entiers naturels, noté , est défini par les axiomes de Peano :

  1. L'ensemble possède un élément particulier que l'on note 0 ;
  2. Chaque élément n possède un successeur que l'on note S(n) ;
  3. 0 n'est le successeur d'aucun élément ;
  4. si deux éléments ont le même successeur, ils sont égaux ;
  5. Toute partie de contenant 0 et stable par S est égale à tout entier.

Suite définie par une relation de récurrence

Grâce à l'axiome 5, on démontre :

Théorème

Soient et .

Alors il existe une unique suite d'éléments de vérifiant

  • ,
  • .
Fin du théorème

Addition et multiplication dans

On note , puis les neufs premiers itérés de . Pour ne pas à avoir recours à une infinité de symboles, on a trouvé un moyen plus malin, que vous connaissez depuis l'école élémentaire. On a bien sûr reconnu en notre ensemble usuel pour compter ; ceci fera l’objet du prochain chapitre, mais avant cela il nous faut donner un sens à l’addition et à la multiplication.

Le théorème ci-dessus permet de définir l'addition et la multiplication dans par :

Remarques
  • .
  • L'entier est également noté .
Proposition
  • L'addition et la multiplication sur sont associatives et commutatives.
  • est neutre pour l'addition et est neutre pour la multiplication.
  • La multiplication est distributive par rapport à l'addition.
  • Tout élément est régulier pour l'addition, c'est-à-dire : .

Ordre sur

On définit ≤ à partir de l'addition :

(l'entier est alors unique et noté ).

Alors :

  • ≤ est une relation d'ordre sur ;
  • toute partie non vide de admet un plus petit élément (en particulier, l'ordre est total) ;
  • lui-même a 0 pour plus petit élément ;
  • le successeur d'un entier est son plus petit majorant strict.

De plus (exercice), ≤ est compatible avec l'addition et la multiplication, au sens où

Division euclidienne

On note .

Théorème

Soit . Il existe un unique couple , tel que et .

L'entier (resp. ) est appelé le quotient (resp. le reste) de la division euclidienne de par .

Fin du théorème
Remarque
On a alors : . En particulier, . On résume ce fait en disant que l'ordre sur est archimédien.
Définition et proposition : divisibilité, nombres premiers

On définit sur une relation binaire, la divisibilité par . Dans ce cas, on dit que divise ou que est un multiple de . C'est une relation d'ordre. L'élément minimal est et maximal est . On appelle nombre premier tout entier naturel admettant exactement deux diviseurs : et lui-même.

Récurrences

On déduit immédiatement du cinquième axiome de Peano (voir supra), et de l'expression de sous la forme :

Si est une propriété telle que :

  • est vraie — c'est l'initialisation de la récurrence,
  • — c'est l'hérédité,

alors est vrai.

Fin du théorème

En appliquant ce théorème à , on obtient :

Corollaire 1

Soient et une propriété telle que :

  • est vraie ;
  • .

Alors est vrai.

En appliquant le théorème à , que l'on écrit moins formellement , on obtient un autre corollaire :

Corollaire 2 : récurrence forte

Soit une propriété telle que :

  • est vraie — c'est l'initialisation de la récurrence ;
  • — c'est l'hérédité.

Alors est vrai.

Par contraposition, on déduit du corollaire précédent ou, directement, du cinquième axiome de Peano :

Corollaire 3 : descente infinie

Soit une propriété telle que :

(où est le symbole de négation).

Alors est vrai.

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