Exercice 1
Sur l'espace vectoriel E des suites réelles convergentes, soit la famille de formes linéaires définie par si et .
- Vérifier que cette famille est libre.
- Donner un exemple de famille de réels telle qu'il n'existe aucune suite vérifiant .
- La sous-famille est libre d'après la remarque préliminaire de ce chapitre, puisque . Elle n'engendre pas car la donnée d'un nombre fini de termes d'une suite convergente ne détermine pas sa limite.
- convient, puisque la suite réelle nulle n'a pas pour limite .
Exercice 2
- Montrer (par récurrence sur ) que si est une famille libre finie de formes (linéaires) sur un K-espace vectoriel E, il existe des vecteurs tels que (autrement dit : l'application linéaire est surjective).
- Retrouver ainsi (cf. Application linéaire/Exercices/Rang#Exercice 3-2) qu'une forme est combinaison linéaire d'un ensemble fini de formes données si (et seulement si) son noyau contient l'intersection des leurs.
- Pour , il n'y a rien à faire. Supposons donc, pour un certain , déjà construite (et vérifiant les équations jusqu'à ) et construisons une nouvelle famille vérifiant les équations jusqu'à . Puisque la forme est non nulle, il existe un vecteur tel que . Les vecteurs et vérifient alors les équations voulues.
- Soient telles que , montrons que est combinaison linéaire de la famille . Quitte à ôter de cette famille chaque forme qui est combinaison linéaire des précédentes (ce qui ne modifie pas l'intersection des noyaux), on peut la supposer libre. D'après la question 1, si n'était pas combinaison linéaire de cette famille libre, il existerait tel que , ce qui contredirait l'hypothèse .
Référence : Helmut H. Schaefer, Topological Vector Spaces, coll. « GTM » (no 3), 1999, 2e éd. (1re éd. 1966) [lire en ligne], p. 124.
Voir aussi :
- Dany-Jack Mercier, Cours de géométrie: préparation au CAPES et à l'agrégation, Publibook, 2005 [lire en ligne], p. 54, th. 25 ;
- Claude Chevalley, Fundamental Concepts of Algebra, Academic Press, 1957 [lire en ligne], p. 109, th. 60.
Exercice 3
1. Montrer que les trois vecteurs , et forment une base de et trouver la base duale.
Il suffit de trouver trois formes linéaires , et telles que : cela prouvera que les trois vecteurs sont linéairement indépendants donc forment une base de , et cela fournira en même temps la base duale.
[ avec tels que , et ] équivaut à : [, et ], soit .
Par la même méthode, on trouve et .
2. Soient un -espace vectoriel de dimension 3 et une base de et la base duale de . Soient
- .
Montrer que est une base de et déterminer sa base préduale, c.-à-d. la base de dont elle est la base duale.
Par le même raisonnement que dans la première partie de l'exercice, il suffit — puisque — de construire trois vecteurs tels que .
[ avec tels que , et ] équivaut à : [, et ], soit .
Par la même méthode, on trouve et .
3. Sur , on considère les cinq formes linéaires , , , et définies par :
- (pour tout ).
- Montrer que est une base de et déterminer sa base préduale .
- Déterminer les coordonnées de dans la base .
- Même raisonnement que ci-dessus.
[ avec tels que , , et ] équivaut à : [, , et ], soit .
Par la même méthode, on trouve , et . - Soit tel que Alors,
.
Exercice 4
Soient et pour tout et , .
- Justifier que pour tout , est une forme linéaire sur .
- Montrer que la famille est la base duale de la base canonique de .
- L'application est linéaire donc par composition, aussi. De plus, l'évaluation en et la division par une constante () sont linéaires donc (à nouveau par composition) est linéaire. Puisqu'elle va de dans , c'est donc une forme linéaire sur .
- Si , s'annule en . Si , est le polynôme nul. Donc si , . Quant à , il vaut bien car est le polynôme constant .