Le jacobien est une généralisation de la dérivée et du gradient pour les fonctions de plusieurs variables. Cette notion a de nombreuses applications, en mathématiques mais aussi en robotique et en biologie.
Gradient d'une fonction
![](../../I/Tangent_to_a_curve.svg.png.webp)
![](../../I/Emblem-equal-defined.svg.png.webp)
On rappelle que, si f est une fonction réelle des variables , le gradient de f est la fonction vectorielle :
Une interprétation possible du gradient d'une nappe paramétrée est qu’il s'agit d'un vecteur normal à la nappe, c'est-à-dire orthogonal au plan tangent.
![](../../I/Emblem-equal-defined.svg.png.webp)
Si A est une matrice ou un vecteur, on note tA sa transposée. Notamment, on notera : la transposée du gradient de f.
Pour simplifier les notations, on notera : Le gradient, par exemple, s'écrira ainsi :
- .
![](../../I/Oxygen480-apps-preferences-desktop-icons.svg.png.webp)
Soit . Alors : .
Jacobien et matrice jacobienne
![](../../I/Emblem-equal-defined.svg.png.webp)
Soit une fonction , on définit la matrice jacobienne associée à f de la manière suivante :
Autrement dit :
- .
On suppose maintenant que m = n. On appelle jacobien de f le déterminant de sa matrice jacobienne :
- .
![](../../I/Oxygen480-apps-preferences-desktop-icons.svg.png.webp)
On prend l'exemple du changement de coordonnées cartésiennes-polaires : . Alors la matrice jacobienne de f est :
donc le jacobien de f est :
- .
![](../../I/Emblem-equal-defined.svg.png.webp)
Il existe de nombreuses notations pour le jacobien, qui ont chacune leur intérêt. Mise à part celle utilisée dans cet article, on trouve :
Propriétés
![](../../I/Emblem-important-blue.svg.png.webp)
Le jacobien d'une composée de fonctions est le produit des jacobiens individuels.
![](../../I/Emblem-important-blue.svg.png.webp)
Le jacobien de la réciproque d'une fonction est l'inverse du jacobien de la fonction.
On peut interpréter le jacobien d'une application en termes de « modification » des volumes. Lors d'une transformation, un volume élémentaire sera multiplié par la valeur absolue du jacobien de la transformation. En particulier, un jacobien identiquement égal à 1 conserve les volumes. On note cela de la manière suivante : .
Changement de variables
L'utilisation la plus courante du jacobien concerne le changement de variables dans les intégrales multiples.
![](../../I/Dobry_Artykul-MK.svg.png.webp)
De manière très informelle : il est possible d'effectuer des changements de variables dans les intégrales multiples. On utilise pour cela le jacobien.
Si l'on passe des variables aux variables par une bijection de classe C¹ d'un ouvert D₂ dans D₁, si f est une fonction continue de D₁ dans ou , alors :
![](../../I/Oxygen480-apps-preferences-desktop-icons.svg.png.webp)
On définit le domaine . On veut calculer l'aire de ce domaine (il s'agit d'un disque de rayon R) :
On effectue le changement de variable en coordonnées cartésiennes-polaires (cf. plus haut), qui donne :
Nous avons montré que ce jacobien valait r, donc :
Développements limités
Le jacobien permet d'effectuer l'équivalent des développements limités pour les fonctions réelles à l’ordre un. On a en effet :
![](../../I/Dobry_Artykul-MK.svg.png.webp)
Soit f une fonction dont les dérivées partielles d'ordre un sont toutes définies. Soit M un point dans l’ensemble de définition de f. Alors on a, à l’ordre un, le développement limité suivant :
On retrouve en quelque sorte l'interprétation « géométrique » que l’on avait pour la dérivée : la matrice jacobienne permet d'obtenir un objet « tangent » à la fonction.