Thérapie helminthique

Les thérapies helminthiques sont des approches curatives utilisant des organismes parasites (helminthes) ; L'utilisation des sangsues médicinales est connue depuis l'antiquité, mais la thérapie helminthique n'a été initiée que récemment, mise au point par le docteur Joel Weinstock[1],[2], directeur du service de gastro-entérologie du Tufts Medical Center (en) de Boston, aux États-Unis.

Trichuris suis (en)

Utilisation de trichocéphales

L'ingestion d'une solution aqueuse contenant des ovules de trichocéphales de type trichuris suis (en)[2] permet d'amener ces helminthes à coloniser la paroi intestinale du patient.

Elle vise à contrer diverses poussées inflammatoires aiguës[3],[4] en régulant le système immunitaire. Les pathologies auto-immunes actuellement traitées par ce moyen sont la maladie de Crohn[2], la rectocolite hémorragique, le syndrome du côlon irritable, la sclérose en plaques[5],[6],[7],[8],[1], la polyarthrite rhumatoïde[3] ainsi que certains types d'allergies ou intolérances alimentaires dont la maladie cœliaque.

Provenance des helminthes

Les larves sont produites en Thaïlande à partir d’intestins de porc avant de transiter par l’Allemagne[9] pour assurer leur distribution et leur commercialisation.

Utilisation d'ankylostomes

Des recherches complémentaires portant sur l’asthme[10] ont été menées en Papouasie-Nouvelle-Guinée par le biologiste David Pritchard[10],[2] dans le cadre de l’université de Nottingham. Le protocole eut alors recours à des œufs d’ankylostomiase : ancylostoma duodenale et necator americanus[2].

La réitération ainsi délibérée d’ankylostomoses à visée thérapeutique — placées sous strict contrôle médical en raison des risques d'iatrogénèse — fut couronnée de succès.

Vers une production de médicaments ?

L’équipe travaille également à l’élaboration d’un médicament qui conglomérerait les sécrétions endogènes produites par les nématodes précités afin d’aboutir à un traitement plus conventionnel qui permettrait de contourner le préalable de l’infestation parasitaire.

Notes et références

  1. (en) Weinstock JV, Summers R, Elliott DE., « Helminths and harmony », Gut, vol. 53, no 1, , p. 7–9 (PMID 14684567, PMCID 1773927, DOI 10.1136/gut.53.1.7)
  2. (en) J Croese (Department of Gastroenterology, Townsville Hospital, Townsville, Australia), J O’Neil (Department of Gastroenterology, Royal Brisbane Hospital, Brisbane, Australia), J Masson (Department of Gastroenterology, Townsville Hospital, Townsville, Australia ), S Cooke & W Melrose (School of Public Health, Tropical Medicine and Rehabilitation Sciences, James Cook University, Townsville, Australia), D Pritchard (Boots Science Building, School of Pharmacy, University of Nottingham, Nottingham, UK), R Speare (School of Public Health, Tropical Medicine and Rehabilitation Sciences, James Cook University, Townsville, Australia), « A proof of concept study establishing Necator americanus in Crohn’s patients and reservoir donors », Gut, no 55, , pp. 136-137 (DOI 10.1136/gut.2005.079129, résumé)
    « The emergence of autoimmunity, including Crohn’s disease (CD) where the immune relationship with commensal bacteria is corrupted, has been linked to hygiene. A gradual decline in endoparasites is but one argument that might explain this phenomenon. Weinstock and colleagues have successfully tested the pig whipworm, Trichuris suis, in patients with inflammatory bowel disease (IBD). »
  3. (en) P Zaccone, * Z Fehervari, * J M Phillips, D W Dunne, and A Cooke, « Parasitic worms and inflammatory diseases », Parasite Immunol, vol. 28, no 10, , p. 515–523. (PMID 16965287, PMCID PMC1618732, DOI 10.1111/j.1365-3024.2006.00879.x)
  4. (en) Conor Finlay, Kevin Walsh et Kingston Mills, « Induction of regulatory cells by helminth parasites: exploitation for the treatment of inflammatory diseases », Immunological Reviews, vol. 259, , p. 206-230
  5. (en) J Fleming, A Isaak, J Lee, C Luzzio, M Carrithers, T Cook, A Field, J Boland et Z Fabry, « Probiotic helminth administration in relapsing–remitting multiple sclerosis: a phase 1 study », Multiple Sclerosis périodique, vol. 17, no 6, , p. 743-754.
  6. (en) Jorge Correale et Mauricio Farez, « Association Between Parasite Infection and Immune Responses in Multiple Sclerosis », Annals of Neurology, vol. 61, , p. 97-108.
  7. (en) Jorge Correale et Mauricio Farez, « The impact of parasite infections on the course of multiple sclerosis », périodique of Neuroimmunology, vol. 233, , p. 6-11.
  8. (en) Pugliatti M, Sotgiu S and Rosati G., « The worldwide prevalence of multiple sclerosis », Clin Neurol Neurosurg, vol. 104, no 3, , p. 182–191 (PMID 12127652, DOI 10.1016/S0303-8467(02)00036-7, lire en ligne [PDF])
  9. (en) « Ovamed » (consulté le 27 septembre 2013)
  10. (en) Lauren Cox, « Allergy Desperation: I'll Take a Parasite, Please », ABC News Medical Unit, (lire en ligne)
    « After purposely infecting himself with a hook worm, right, to treat asthma, Jasper Lawrence went into business selling therapeutic parasites online […] He got the idea from a documentary about a British researcher, David Pritchard, who has infected himself and spent decades researching why populations of people in the world where hookworm is common have virtually no hay fever, no allergies or asthma. »

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Bibliographie

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