Syndrome de Tietze

Le syndrome de Tietze — découvert par le médecin allemand Alexander Tietze (en) (1864-1927) — se caractérise par la survenue brutale (en quelques minutes) de douleurs thoraciques aiguës ou suraiguës, qui siègent en règle générale au niveau des 2e ou 3e articulations chondro-costales ou chondro-sternales (à droite ou à gauche de la partie haute du sternum). Les douleurs sont en général très vives, évoquant un « broiement » des tissus concernés, et sont majorées par la moindre mobilisation, comme le fait de bouger un bras ou même d'inspirer profondément. La douleur peut s'accompagner de rougeur et de tuméfaction au niveau de la zone douloureuse.

Syndrome de Tietze
Articulations sternocostales et interchondrales. Vue de front. Les cartilages costaux sont réhaussés sur le dessin.
Spécialité Rhumatologie
CIM-10 M94.0
CIM-9 733.6
DiseasesDB 13112
MeSH D013991

Mise en garde médicale

Causes

La plupart du temps, la cause est inconnue. Il peut s'agir d'un hématome intercostal, provoqué par un choc tel qu'un faux mouvement. C'est le syndrome caractéristique des joueurs de guitare ou d'une personne qui secoue son tapis. Ou bien dans le cadre sportif, de mouvements brutaux répétés créant un traumatisme.

Traitement

Il n'existe pas de protocole de traitement systématisé, tant les manifestations cliniques (et notamment la douleur) peuvent être différentes selon les patients. Par ailleurs, la cause du syndrome de Tietze reste inconnue, même si dans les « facteurs de risques » on évoque parfois la notion d'un traumatisme antérieur de la région sterno-costale (trauma professionnel ou sportif), soit la notion de micro-traumas répétés. Enfin, les douleurs de la région sterno-costale pouvant à priori égarer le diagnostic vers une pathologie cardiaque (insuffisance coronarienne ou péricardite) ou respiratoire aiguë et les signes locaux (tuméfation, rougeur) pouvant rester discrets, le diagnostic de syndrome de Tietze est pour beaucoup un « diagnostic d'exclusion ». De fait le traitement est, initialement, purement symptomatique.

D'emblée, après l'établissement du diagnostic il s'agit surtout de soulager la douleur qui peut être très intense voire extrême dans certains cas (avec malaise voire syncope lors de la mobilisation du malade). On utilise les antalgiques classiques et un AINS (anti-inflammatoire non stéroïdien). En cas de syndrome hyperalgique résistant, il faut alors passer aux dérivés morphiniques, voire à la morphine en patch cutané. La prescription des AINS, très ulcérogènes au niveau du tube digestif, implique parfois d'associer un anti-acide de type IPP (inhibiteur de la pompe à protons), notamment chez les sujets présentant des antécédents d'ulcères ou de mauvaise tolérance digestive aux AINS. Certains thérapeutes sont amenés enfin à administrer des corticoïdes en injections intra- ou péri-articulaires, lesquels peuvent grandement soulager le patient dans les syndromes rebelles ou trainants.

Autres

La douleur thoracique est souvent anxiogène car interprétée comme un signe d'infarctus du myocarde. Un élément qui permet d'affirmer le syndrome est le fait que la douleur est brutalement exacerbée par une palpation douce de la zone sensible (symptôme dit de la « douleur exquise »). Il convient néanmoins d'effectuer un ECG, une radiographie du thorax ainsi qu'un dosage de troponine afin d'éliminer les autres diagnostics concernant les pathologies se révélant par des douleurs thoraciques aiguës.

Le syndrome de Tietze est aussi connu sous le nom de costochondrite tubéreuse.

Notes et références

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