Stratum corneum

Le stratum corneum (SC) ou couche cornée, est la couche cellulaire la plus superficielle de l'épiderme, le tissu le plus superficiel de la peau. Elle est composée principalement de cellules mortes appelées cornéocytes dont la perte du noyau cellulaire résulte de la différenciation épidermique.

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coupe longitudinale de l'épiderme faisant apparaître la stratum corneum en haut.
Représentation schématique de la coupe ci-dessus.

Entre les cornéocytes, se trouve un domaine intercellulaire riche en lipides, en particulier des lipides de la famille des céramides.

Ces cellules sont continuellement éliminées et remplacées par les cellules d’une couche inférieure. Cette exfoliation appelée « desquamation » résulte de l'action de protéases - une quinzaine intervenant dans ce processus ont été identifiés - qui clivent les protéines constitutives des cornéodesmosomes reliant entre eux les cornéocytes ; ceux-ci ne sont alors plus solidaires du réseau de cornéocytes et tombent[1].

Elle s’organise en plusieurs couches. Le nombre de couches de cellules qui compose la couche cornée varie selon la région du corps observée. 4 à 8 assises cellulaires en moyenne, on en compte 15 à 20 au niveau de la peau du dos ou de l’abdomen, plusieurs centaines au niveau de la plante des pieds. L’épaisseur de la couche cornée varie donc avec les besoins. Le stratum corneum est constitué de deux sous-couches : le stratum compactum (couche compacte de cornéocytes) et le stratum disjonctum (couche desquamante, la plus superficielle)[2].

Fonctions

La couche cornée participe avec le film hydrolipidique à la constitution de la barrière cutanée.

La fonction protectrice de la peau est en grande partie due à la stratum corneum : un très faible contenu en eau, associé à un pH acide, la présence de protéases, de lipides à propriété antibactérienne et d'une flore bactérienne commensale en font une barrière efficace de première ligne contre les invasions bactériennes[3]. C'est dans cette couche par ailleurs que se retrouvent les pigments de mélanine qui donnent une tonalité plus ou moins foncée de la peau[4].

Localisés dans cette couche se trouvent des « facteurs d'hydratation naturels » (naturel moisturizing factors NMF - acides aminés, acide hyaluronique, glycérol…)[5] qui maintiennent le degré d'hydratation de la peau à un niveau optimal. Ces facteurs sont des molécules solubles et représentent entre 10 et 30 % du contenu des cornéocytes[1]. Une dérégulation de la proportion de ces facteurs, pour une raison ou une autre, peut entraîner des troubles de l'hydratation de la peau, comme la sécheresse. Ces NMF peuvent être perdus par effet mécanique, par exemple après de nombreux lavages de peau, et donc assécher la peau. Ce qui explique l'observation paradoxale qu'une exposition prolongée de la peau avec de l'eau a pour effet de dessécher celle-ci. Les lipides ont pour fonction, entre autres, de prévenir le lavage de ces facteurs.

Pharmacologie

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Un grand nombre de médicaments sont administrés par la peau, sous forme de crème. Il a été montré que les molécules actives rejoignent le flux sanguin en passant par la partie lipidique de la stratum corneum[6].

Pathologie

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Les lipides présents entre les cornéocytes sont activement transportés depuis la cellule productrice vers l'espace intercellulaire. L'ichtyose congénitale forme récessive est une maladie du nouveau né qui résulte d'un transport de lipide déficient provoqué par une mutation du gène produisant la protéine ABCA12, qui est une protéine de la famille des transporteurs ABC.

Notes et références

  1. « Stratum Corneum Moisturization at the Molecular Level: An Update in Relation to the Dry Skin Cycle » Journal of Investigative Dermatology 2005;124:1099–1110
  2. Alexandre Mélissopoulos, Christine Levacher, La peau, Lavoisier, , p. 10
  3. (en) PM Elias, « The skin barrier as an innate immune element », Semin Immunopathol, vol. 29, no 1, , p. 3-14. (PMID 17621950)
  4. (en) « Water Distribution and Related Morphology in Human Stratum Corneum at Different Hydration Levels » Journal of Investigative Dermatology 2003;120:750–758
  5. (en) Rawlings, Scott, Harding et Bowser, « Stratum Corneum Moisturization at the Molecular Level » Journal of Investigative Dermatology 1994;103:731–740
  6. (en) Mark R. Prausnitz, Samir Mitragotri et Robert Langer, « Current status and future potential of transdermal drug delivery », Nature Reviews Drug Discovery, vol. 3, no 2, , p. 115–124 (ISSN 1474-1784, DOI 10.1038/nrd1304, lire en ligne)
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