Sofosbuvir
Le sofosbuvir (commercialisé sous la marque Sovaldi par la firme américaine pharmaceutique Gilead Sciences) est une molécule, inhibiteur de la polymérase NS5B, analogue de nucléotides, développé comme médicament dans le traitement de l'hépatite C.
Historique
En 2005, la société Pharmasset basée à Princeton a effectué un screening d'analogues nucléosidiques inhibant préférentiellement le virus de l'hépatite C et a notamment sélectionné le PSI-6130 (en). À partir de ce composé, des modifications ont été apportées (changement de la cytidine en uridine) et un design de prodrogue permettant une meilleure efficacité a été réalisé. Le composé obtenu testé en clinique a été baptisé GS-7977 puis sofosbuvir. La firme californienne Gilead a racheté Pharmasset en 2011 pour 11 milliards de dollars[1].
En décembre 2015, un laboratoire générique algérien, Laboratoires BEKER, a lancé le générique du sofosbuvir, Sofos® 400
Sofosbuvir | |
Identification | |
---|---|
Nom UICPA | (2S)-2-[[[(2R,3R,4R,5R)-5-(2,4-dioxopyrimidin-1-yl)-4-fluoro-3-hydroxy-4-méthyl-tétrahydrofuran-2-yl]méthoxy-phénoxy-phosphoryl]amino]propanoate d'isopropyle |
Synonymes |
PSI-7977, GS-7977 |
No CAS | |
No ECHA | 100.224.393 |
Code ATC | |
SMILES | |
InChI | |
Propriétés chimiques | |
Formule brute | C22H29FN3O9P [Isomères] |
Masse molaire[2] | 529,4525 ± 0,0229 g/mol C 49,91 %, H 5,52 %, F 3,59 %, N 7,94 %, O 27,2 %, P 5,85 %, |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
[3]. Ce produit a fait l'objet d'études in vivo et in vitro validées par le centre de renommée internationale et nationale : le LNCPP (Laboratoire National de Contrôle des Produits Pharmaceutiques).
Mode d'action
Il s'agit d'une prodrogue se transformant en béta-D-2′-déoxy-2′-fluoro-2′-C-méthyluridine monophosphate. Il inhibe la polymérase NS5B du virus de l'hépatite C[4] et ne semble pas jouer sur l'ADN ou l'ARN polymérase humaine[5].
Efficacité
En association avec la ribavirine, il semble efficace dans le traitement de l'hépatite C avec une cure de 12 semaines[6]. Elle semble moindre dans les infections à génotype 3, surtout en cas de cirrhose, imposant un traitement plus prolongé (24 semaines)[7].
Le générique du sofosbuvir, Sofos®, répond aux mêmes spécificités que la molécule mère avec une efficacité prouvée de plus de 95 % pour les patients de tout génotype[8]
Effets secondaires
Les plus fréquents sont les maux de tête, l'asthénie, l'insomnie, les nausées, la survenue d'un rash ou d'une anémie[6].
Le , des cas d’arythmies cardiaques ont été portés à la connaissance du Comité d'évaluation des risques en pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne des médicaments (EMA) lors de l’association de daclatasvir avec le sofosbuvir chez des patients ayant des facteurs favorisants tels que la prise de médicaments bradycardisants — notamment l’amiodarone — ou des antécédents cardiaques. Des cas d’arythmies ont également été rapportés sous sofosbuvir en dehors de l’association avec daclatasvir[9].
Notes et références
- « Gilead | Investors | News Release », sur investors.gilead.com (consulté le 10 mars 2016)
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- « Une révolution dans la prise en charge de l'hépatite C », sur Djazairess (consulté le 15 juin 2016)
- (en) Sofia MJ, Bao D, Chang W. et al. « Discovery of a β-D-2'-deoxy-2′-α-fluoro-2′-β-C-methyluridine nucleotide prodrug (PSI-7977) for the treatment of hepatitis C virus » J Med Chem. 2010;53:7202-7218
- (en) Lam AM, Murakami E, Espiritu C. et al. « PSI-7851, a pronucleotide of beta-D-2′-deoxy-2′-fluoro-2′-C-methyluridine monophosphate, is a potent and pan-genotype inhibitor of hepatitis C virus replication » Antimicrob Agents Chemother. 2010;54:3187-3196
- (en) Gane EJ, Stedman CA, Hyland RH. et al. « Nucleotide polymerase inhibitor sofosbuvir plus ribavirin for hepatitis C » N Engl J Med. 2013; 368:34-44
- (en) Zeuzem S, Dusheiko GM, Salupere R. et al. « Sofosbuvir and ribavirin in HCV genotypes 2 and 3 » N Engl J Med. 2014;370:1993-2001
- « Un médicament miracle, selon des spécialistes - Horizons », sur www2.horizons-dz.com (consulté le 15 juin 2016)
- « Signal de sécurité concernant l’association daclatasvir et/ou sofosbuvir, deux antiviraux dans le traitement de l’hépatite C chronique, et/ou amiodarone et la survenue d’arythmies cardiaques », sur http://ansm.sante.fr, ANSM, (consulté le 27 février 2015).
- (en) Hoofnagle JH, Sherker AH, « Therapy for hepatitis C — The costs of success » N Engl J Med. 2014; 370:1552-1553
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