Sinusite aspergillaire
Une sinusite aspergillaire est une infection chronique des sinus (le plus souvent le sinus maxillaire) causée par un champignon du genre des Aspergillus. Aspergillus fumigatus est l'espèce la plus souvent mise en cause.
Le genre Aspergillus a été décrit en 1729 par le botaniste italien Pier Antonio Micheli[1].
Anatomie
Les sinus sont des cavités aériques au sein des os de la face. Le sinus maxillaire est développé au sein de l'os maxillaire, sous l'orbite et au-dessus des dents supérieures ; il est le siège de la majorité des sinusites aspergillaires.
Germes en cause
Aspergillus fumigatus est un champignon saprophyte du sol, très courant, et l'un de ceux relargant le plus de spores dans l'air[2]. Les spores, de 2 à 3 µm de diamètre, sont suffisamment petits pour progresser dans l'arbre respiratoire jusqu'aux alvéoles pulmonaires, et assez nombreux pour qu'un être humain en inhale plusieurs centaines par jour[2]. Les spores sont normalement éliminées par le système immunitaire et ne sont pathogènes que dans certains cas.
Si tous les champignons du genre Aspergillus sont potentiellement pathogènes (notamment A. flavus, A. terreus, A. niger et A. nidulans), Aspergillus fumigatus est responsable de 90 % des infections pulmonaires chez l'humain[2] et de la plupart des sinusites aspergillaires chez les patients immunocompétents. A. flavus est cependant plus fréquent dans les sinusites des patients immunodéprimés[3]. On en distingue plusieurs types : aspergillose bronchopulmonaire allergique, aspergillose invasive et aspergillome. Au contraire des infections diffuses comme l'aspergillose invasive et l'aspergillose bronchopulmonaire allergique, les sinusites aspergillaires sont une infection locale caractérisée par le développement du champignon dans la cavité sinusienne. Les aspergillomes en sont une autre forme, où le champignon se développe dans une cavité pulmonaire pathologique.
Manifestations cliniques
Les sinusites aspergillaires maxillaires peuvent être d'origine dentaire (environ 30 % des cas)[4], par une fistule bucco-sinusienne, mais la contamination par Aspergillus peut également se faire par l'air inhalé. La déviation de la cloison nasale et la présence de polypes sont des facteurs de risque de sinusite aspergillaire.
La gravité varie avec l'état général du patient, et notamment la présence d'une immunodépression. On distingue plusieurs formes cliniques, qualifiées d'invasives (fulminante ou pseudo-tumorale) ou de non-invasives.
Les signes cliniques sont ceux d'une sinusite chronique, avec une douleur à la palpation du sinus et une rhinorrhée parfois fétide.
Références
- (la) Pier Antonio Micheli, Nova plantarum genera, Florence, (lire en ligne), p. 212
- Latgé et coll 2002.
- (en) Marcia Ramos-e-Silva, Cíntia Maria Oliveira Lima, Regina Casz Schechtman, Beatriz Moritz Trope et Sueli Carneiro, « Systemic mycoses in immunodepressed patients (AIDS) », Clinics in Dermatology, Elsevier BV, vol. 30, no 6, , p. 616-627 (ISSN 0738-081X, DOI 10.1016/j.clindermatol.2012.01.008, lire en ligne).
- L. Naha, K. Nadour, B. Hemmaoui, N. Errami, I. En-Nafaa, B. Bouaity et B. Lmimouni, « Sinusite aspergillaire d’origine dentaire dans sa forme pseudo-tumorale », Journal de Mycologie Médicale / Journal of Medical Mycology, Elsevier BV, vol. 24, no 2, , p. 171-174 (ISSN 1156-5233, DOI 10.1016/j.mycmed.2014.01.061, lire en ligne).
Bibliographie
- (en) Jean-Paul Latgé, « Aspergillus fumigatus and Aspergillosis », Clinical Microbiology Reviews, American Society for Microbiology, vol. 12, , p. 310-350 (ISSN 0893-8512, lire en ligne).
Liens externes
- « Aspergillose », sur Institut Pasteur, (consulté le 16 mai 2016).
- Association Française des Enseignants de Parasitologie et Mycologie (ANOFEL), « Aspergilloses et autres champignons filamenteux opportunistes », sur Campus de Parasitologie-Mycologie (consulté le 16 mai 2016).
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