Methanobrevibacter smithii

Methanobrevibacter smithii est une espèce d'archées méthanogènes. Ce microorganisme anaérobie obligatoire est la principale espèce d'archées de la flore intestinale humaine. Il s'agit d'une archée hydrogénotrophe, c'est-à-dire qu'elle absorbe l'hydrogène H2 et le dioxyde de carbone CO2, produits notamment par la fermentation bactérienne des polysaccharides, pour former du méthane CH4 et de l'eau H2O, ce qui augmente globalement la quantité d'énergie libérée par l'absorption des aliments[2].

Methanobrevibacter smithii
Classification
Règne Archaea
Embranchement Euryarchaeota
Classe Methanobacteria
Ordre Methanobacteriales
Famille Methanobacteriaceae
Genre Methanobrevibacter

Nom binominal

Methanobrevibacter smithii
Balch et Wolfe, 1981[1]

L'accumulation d'hydrogène dans l'intestin réduit l'efficacité de la fermentation microbienne ainsi que le rendement énergétique global de l'absorption des aliments. Les microorganismes qui absorbent l'hydrogène sont donc essentiels pour optimiser les processus de digestion. La flore intestinale humaine est dominée par les embranchements Bacteroidetes et Firmicutes. Elle contient essentiellement trois groupes de microorganismes absorbant l'hydrogène : les méthanogènes, dont M. smithii est la plus abondante, un groupe polyphylétique d'acétogènes, et des bactéries sulfato-réductrices. Elle présente une adaptation enzymatique à la flore intestinale, et notamment aux métabolites produits par Bacteroides thetaiotaomicron, une bactérie saccharolytique très abondante dans l'intestin[3]. Bien que M. smithii soit bien représentée dans le tube digestif, elle l'est relativement peu dans la matière fécale humaine[4].

Les méthanogènes peuvent représenter jusqu'à 10 % des microorganismes de la flore intestinale d'un homme adulte en bonne santé, mais cette proportion peut s'accroître chez les anorexiques, ce qui témoignerait d'une adaptation visant à optimiser l'absorption des aliments et notamment leur conversion en énergie métabolique par l'organisme ; M. smithii pourrait également être liée à la constipation, une affection fréquente chez les patients anorexiques[2].

Notes et références

  1. (en) Référence NCBI : Methanobrevibacter smithii
  2. (en) Fabrice Armougom, Mireille Henry, Bernard Vialettes, Denis Raccah et Didier Raoult, « Monitoring Bacterial Community of Human Gut Microbiota Reveals an Increase in Lactobacillus in Obese Patients and Methanogens in Anorexic Patients », PLoS ONE, vol. 4, no 9, , e7125 (lire en ligne) DOI:10.1371/journal.pone.0007125
  3. (en) Buck S. Samuel, Elizabeth E. Hansen, Jill K. Manchester, Pedro M. Coutinho, Bernard Henrissat, Robert Fulton, Philippe Latreille, Kung Kim, Richard K. Wilson et Jeffrey I. Gordon, « Genomic and metabolic adaptations of Methanobrevibacter smithii to the human gut », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 104, no 25, , p. 10643-10648 (lire en ligne) DOI:
  4. (en) Bédis Dridi, Mireille Henry, Amel El Khéchine, Didier Raoult et Michel Drancourt, « High Prevalence of Methanobrevibacter smithii and Methanosphaera stadtmanae Detected in the Human Gut Using an Improved DNA Detection Protocol », PLoS ONE, vol. 4, no 9, , e7063 (lire en ligne) DOI:10.1371/journal.pone.0007063
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