Méthylamine
La méthylamine est la plus simple des amines primaires ; sa formule semi-développée est CH3NH2. Ce gaz incolore dérive de l'ammoniac où un atome d'hydrogène a été remplacé par un groupe méthyle. Elle a une forte odeur ressemblant à celle du poisson. Elle est vendue sous forme de solution dans le méthanol ou dans l'éthanol, le tétrahydrofurane ou l'eau, ou sous forme gazeuse anhydre sous pression dans des containers métalliques. La méthylamine industrielle est vendue et transportée par camions citernes ou trains citernes. Elle sert de « brique de construction » dans la synthèse de très nombreux composés chimiques commerciaux. Des centaines de milliers de tonnes sont produites chaque année.[réf. nécessaire]
Méthylamine | |||||
Structure de la méthylamine |
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Identification | |||||
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Nom UICPA | aminométhane | ||||
Synonymes |
Méthanamine |
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No CAS | |||||
No ECHA | 100.000.746 | ||||
No EC | 200-820-0 | ||||
SMILES | |||||
InChI | |||||
Apparence | gaz comprimé liquéfié incolore, d'odeur caractéristique. (anhydre) Ou solution incolore dans l'eau, d'odeur âcre. (solution aqueuse à 40 %)[1] |
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Propriétés chimiques | |||||
Formule brute | CH5N [Isomères] |
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Masse molaire[2] | 31,0571 ± 0,0014 g/mol C 38,67 %, H 16,23 %, N 45,1 %, |
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pKa | 10,63 | ||||
Moment dipolaire | 1,31 ± 0,03 D [3] | ||||
Propriétés physiques | |||||
T° fusion | −93 °C (anhydre)[1], −39 °C (solution à 40 %)[1] |
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T° ébullition | −6 °C (anhydre)[1], 48 °C (solution à 40 %)[1] |
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Solubilité | 1 080 g·l-1 (20 °C) | ||||
Paramètre de solubilité δ | 22,9 MPa1/2 (25 °C)[4] | ||||
Masse volumique | 0,89 g·cm-3 (solution à 40 %)[1], 0,699 g·cm-3 (−10,8 °C)[5] |
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T° d'auto-inflammation | 430 °C[1] | ||||
Point d’éclair | −10 °C[1] | ||||
Limites d’explosivité dans l’air | 4,9–20,7 % vol[1] | ||||
Pression de vapeur saturante | à 20 °C : 304 kPa[1]
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Point critique | 74,3 bar, 156,85 °C [7] | ||||
Thermochimie | |||||
S0liquide, 1 bar | 150 J/mol.K | ||||
ΔfH0liquide | -47 kJ/mol | ||||
Cp | 101,8 J/mol.K (−14 °C)
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Précautions | |||||
SGH[9] | |||||
Danger Danger |
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SIMDUT[10] | |||||
A, B1, D1A, E, |
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NFPA 704 | |||||
Transport | |||||
Écotoxicologie | |||||
LogP | -0,71 (anhydre)[1], -0.6 (solution à 40 %)[1] |
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Seuil de l’odorat | bas : 0,0009 ppm haut : 4,68 ppm[11] |
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Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |||||
Production
La méthylamine a été préparée pour la première fois par Charles Adolphe Wurtz grâce à l'hydrolyse de l'isocyanate de méthyle et de composés voisins[12].
La méthylamine est préparée commercialement par réaction entre l'ammoniac et le méthanol en présence d'un catalyseur silico-aluminate. La diméthylamine et la triméthylamine sont coproduites. Les paramètres cinétiques de la réaction et le ratio des réactifs détermine la proportion de ces trois produits[13] :
- CH3OH + NH3 → CH3NH2 + H2O
De cette façon, plus de 400 K tonnes sont produites annuellement.
En laboratoire, l'hydrochlorure de méthylamine est préparé simplement par la réaction entre l'acide chlorhydrique et l'hexamine ou par traitement du formaldéhyde avec le chlorure d'ammonium[14]:
L'hydrochlorure incolore peut être converti en l'amine libre par addition d'une base forte, comme l'hydroxyde de sodium (NaOH):
- CH3NH2·HCl + NaOH → CH3NH2 + NaCl + H2O
Réactivité et applications
La méthylamine est un bon nucléophile parce qu'elle est bien basique et non encombrée. Son utilisation en chimie organique est très variée. Par exemple, des réactions qui impliquent des composés simples incluent la réaction avec le phosgène (Cl2C=O) vers l'isocyanate de méthyle (CH3NCO), avec le disulfure de carbone (CS2) et l'hydroxyde de sodium (NaOH) vers le N-méthyl-dithiocarbamate de sodium (CH3NC(=S)-S-Na+), avec le chloroforme (CHCl3) et une base vers l'isocyanure de méthyle (CH3-NC) et avec l'oxirane vers la N-méthyl-éthanolamine.
Des produits chimiques parmi ceux d'une importance commerciale, produits de la méthylamine, incluent des médicaments comme l'éphédrine, la théophylline, des pesticides comme le carbofuran, le carbaryl et le N-méthyl-dithiocarbamate de sodium (Métham sodium) et des solvants comme le N-méthylformamide, la N-méthyl-2-pyrrolidone. La préparation de certains surfactants et de réactifs de développement photographique nécessite de la méthylamine[12].
La méthylamine liquide peut être utilisée comme solvant analogue à l'ammoniac liquide dont elle partage certaines des propriétés mais elle dissout bien mieux les molécules organiques apolaires de la même façon que le méthanol le fait mieux que l'eau[15].
Biologie
La méthylamine apparaît naturellement dans les processus de putréfaction et est un substrat de méthanisation[16]. Elle est aussi un agent tampon dans le lumen thylakoïdal des chloroplastes des plantes, siphonnant efficacement les protons nécessaires à l'ATP synthase.
Sécurité
Le CL50 pour la souris est de 2,4 mg·kg-1. La méthylamine est aussi inscrite sur la "List 1 substance" de la DEA aux États-Unis car elle est considérée comme un précurseur de la méthamphétamine.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Methylamine » (voir la liste des auteurs).
- METHYLAMINE et METHYLAMINE (solution aqueuse à 40 %), fiche(s) de sécurité du Programme International sur la Sécurité des Substances Chimiques, consultée(s) le 9 mai 2009
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- (en) David R. Lide, Handbook of chemistry and physics, CRC, , 89e éd., 2736 p. (ISBN 978-1420066791), p. 9-50
- (en) James E. Mark, Physical Properties of Polymer Handbook, Springer, , 2e éd., 1076 p. (ISBN 0387690026, lire en ligne), p. 294
- (en) J. G. Speight et Norbert Adolph Lange, Lange's handbook of chemistry, McGraw-Hill, , 16e éd., 1623 p. (ISBN 0071432205), p. 2.289
- (en) Robert H. Perry et Donald W. Green, Perry's Chemical Engineers' Handbook, USA, McGraw-Hill, , 7e éd., 2400 p. (ISBN 0-07-049841-5), p. 2-50
- « Properties of Various Gases », sur flexwareinc.com (consulté le 12 avril 2010)
- (en) Carl L. Yaws, Handbook of Thermodynamic Diagrams, vol. 1, 2 et 3, Huston, Texas, Gulf Pub. Co., (ISBN 0-88415-857-8, 0-88415-858-6 et 0-88415-859-4)
- Numéro index règlement CE N° 1272/2008 (16 décembre 2008) dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du
- « Méthylamine » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
- « Methylamine », sur hazmap.nlm.nih.gov (consulté le 14 novembre 2009)
- Amines, Aliphatic, Karsten Eller et al.; Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry, Wiley-VCH, Weinheim, 2005.
- Methylamines synthesis: A review, Corbin D.R., Schwarz S., Sonnichsen G.C.; Catalysis Today, 1997, vol. 37(2), p. 71–102. DOI:10.1016/S0920-5861(97)00003-5 .
- Methylamine Hydrochloride, Marvel, C. S.; Jenkins, R. L.; Org. Synth., 1941, vol. 1, p. 347.
- Liquid methylamine as a solvent, and a study of its chemical reactivity, H. D. Gibbs; J. Am. Chem. Soc., 1906, vol. 28, p. 1395–1422. DOI:10.1021/ja01976a009.
- Biochemistry of Methanogenesis: a Tribute to Marjory Stephenson, Thauer, R. K.; Microbiology, 1998, vol. 144, p. 2377-2406.
Voir aussi
- méthanol
- amine (chimie)
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