Gonarthrose

La gonarthrose est l'arthrose du genou. La gonarthrose est de loin l'étiologie la plus fréquente d'une douleur du genou après 50 ans.

Gonarthrose
Chondromatose synoviale avec chondromes multiples dans le kyste de Baker, liés à une gonarthrose.
Spécialité Rhumatologie
CIM-10 M17.0
CIM-9 715.16
MeSH D020370

Mise en garde médicale

Description

Son diagnostic est avant tout fondé sur un interrogatoire minutieux, un bon examen du genou et une lecture attentive des radiographies standards. L'arthrose du genou est la cause la plus fréquente de douleur du genou après 50 ans. Elle peut se définir comme un amincissement de l'interligne fémoro-tibiale ou fémoro-patellaire, associé à une ostéophytose (prolifération osseuse exubérante) marginale tibiale ou fémorale et accessoirement à une ostéosclérose. La gonarthrose est la plus fréquente des arthroses (3 fois plus fréquente que la coxarthrose (Arthrose de hanche)). Elle est bilatérale dans 2/3 des cas. Dans certains cas, il s'agit d'une atteinte fémoro-tibiale interne. L'atteinte est bi-compartimentale, fémoro-tibiale interne et fémoro-patellaire dans 15 à 20 % des cas. L'âge moyen de survenue des douleurs chroniques est d'environ 65 ans.

Traitement

Le traitement repose sur la rééducation, les antalgiques et les anti-inflammaoires à la demande, les anti-arthrosiques à action lente (tel que la chondroïtine sulfate ou les glucosamines[1] ...), les infiltrations de corticoïdes en cas de poussée congestive ainsi que les infiltrations d'acide hyaluronique.

Le traitement chirurgical peut être préventif (correction d'une déviation de genou tel qu'un genu varum, traitement d'une atteinte ligamentaire ou méniscale...) ou curatif. La prothèse du genou a une vie limitée (10 à 20 ans en moyenne) et la ré-intervention pour poser une deuxième prothèse est un acte plus lourd que le premier. L'infection des prothèses est une complication redoutable. La prothèse du genou peut aussi avoir d'autres complications (complication précoce tel que la dislocation ou tardive tel que les calcifications irrégulières).

Le meilleur résultat, pour les patients qui ont des douleurs modérées à sévères, est obtenu par la combinaison chondroïtine sulfate/glucosamine et qui voient une amélioration dans 79 % des cas contre 54 % pour le placebo : « For patients with moderate-to-severe pain at baseline, the rate of response was significantly higher with combined therapy than with placebo (79.2 percent vs. 54.3 percent, P equal 0.002)[2] », tandis que l'utilisation d'un seul (glucosamine ou chondroïtine) n'apporte qu'un gain modéré par rapport au placebo, voire faible si les douleurs sont faibles à modérées.

La revue Prescrire met en garde des effets indésirables de la glucosamine : troubles digestifs, maux de tête, réactions allergiques et saignements chez des patients traités par antivitamine K. Et elle déconseille l'utilisation de ce produit dont les gains sont faibles (si utilisé seul et si douleurs faibles à modérées, selon l'étude du New England journal of medicine) en le remplaçant par du paracétamol[3].

Cependant, l'autre anti-inflammatoire testé pour apaiser les douleurs articulaires (Celecoxil[1] ou Celebrex) dans l'étude du N Eng J Med, et qui se révèle bien moins efficace que le cocktail glucosamine/chondroïtine pour les patients atteints de douleurs modérées à fortes, a des effets indésirables bien plus dangereux que la glucosamine[4]. Dans cette autre étude, cet anti-inflammatoire était utilisé de façon préventive (pour prévenir le risque de cancer colorectal) mais menait à des problèmes cardiaques graves : risques de décès liés à des causes cardiovasculaires, infarctus... jusqu'à près de 4 % des patients traités sachant que l'âge moyen de la population testée - 60 ans - correspond aussi à l'âge où beaucoup de gens souffrent de gonarthose ( « A composite cardiovascular end point of death from cardiovascular causes, myocardial infarction, stroke, or heart failure was reached in 7 of 679 patients in the placebo group (1.0 percent), as compared with 16 of 685 patients receiving 200 mg of celecoxib twice daily (2.3 percent; hazard ratio, 2.3; 95 percent confidence interval, 0.9 to 5.5) and with 23 of 671 patients receiving 400 mg of celecoxib twice daily (3.4 percent; hazard ratio, 3.4; 95 percent confidence interval, 1.4 to 7.8). »).

On ne peut donc que déconseiller l'utilisation du Celecoxib comme traitement régulier de la gonarthrose. Alors que les personnes touchées par des douleurs modérées à sévères et qui ne sont pas sensibles aux effets indésirables de la Glucosamine trouveront une amélioration sensible en prenant le cocktail Glucosamine/Chondroitin maintenant considéré comme "complément alimentaire" et qu'on trouve chez des fabricants agréés par la FDA pour bien moins cher que dans les pharmacies.

Notes et références

  1. (en) Xu Feng, Li Beiping, « Therapeutic Efficacy of Ozone Injection into the Knee for the Osteoarthritis Patient along with Oral Celecoxib and Glucosamine », Journal of Clinical and Diagnostic Research, Department of Anaesthesiology, Xuzhou First People’s Hospital, Xuzhou, Jiangsu, China, vol. 11 « KOA is a common disabling and degenerative disease leading to painful joints, articular stiffness, and decreased function », (ISSN 0973-709X, PMCID PMC5713831, DOI 10.7860/JCDR/2017/26065.10533)
  2. (en) Clegg DO et al. « Glucosamine, chondroitin sulfate, and the two in combination for painful knee osteoarthritis » N Engl J Med 2006;354(8):795-808. PMID 16495392
  3. Revue Prescrire, 285, juillet 2007
  4. (en) Scott D. Solomon et al. « Cardiovascular Risk Associated with Celecoxib in a Clinical Trial for Colorectal Adenoma Prevention » N Eng J Med March 2005;352(11):1071-80. PMID 15713944

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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