Fissure anale
La fissure anale est une affection courante, qui touche plus souvent les femmes d'âge jeune. C'est une affection douloureuse de la marge anale.
Spécialité | Gastro-entérologie |
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CISP-2 | D95 |
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CIM-10 | K60.0-K60.2 |
CIM-9 | 565.0 |
DiseasesDB | 673 |
MedlinePlus | 001130 |
eMedicine | 196297, 934952 et 776150 |
eMedicine | med/3532 ped/2938 emerg/495 |
MeSH | D005401 |
Diagnostic
Il existe une triade diagnostique :
- douleurs intenses à l'exonération des selles ; sédation des douleurs après une quinzaine de minutes ;
- rectorragies ou anorragies d'essuyage ;
- ulcération superficielle en forme de raquette (bord externe élargi) qui suit les plis radiaires de la muqueuse, parfois surmonté d'une marisque.
La fissure anale est dans la majorité des cas postérieure. Une fissure anale antérieure n'est pas rare et se retrouve souvent chez les femmes en période post-natale. La présence de fissure latérale est en faveur d'une pathologie inflammatoire (rectite, maladie de crohn…).
Il est primordial de se soigner dès les premiers signes pour permettre une cicatrisation en phase aiguë, et éviter une prise en charge chirurgicale. Il est donc fortement recommandé de se faire examiner par un médecin.
L'examen proctologique est simple, il se fait en position genu pectoral. Un anuscope (jetable ou stérilisé) est parfois employé afin de visualiser les berges de la fissure et de rechercher d'éventuelles complications. L'introduction de l'anuscope peut entrainer une certaine douleur mais cette étape reste primordiale.
Il n'est pas rare en cas de diagnostic tardif, de se retrouver avec une fissure anale infectée (infection bactérienne à staphyloccoque, infection fongique à Candida Albicans). En cas d'infection fongique, une inspection du périnée et des organes génitaux externes permet de faciliter le diagnostic.
Étiologie
Deux grandes causes sont à connaître, responsable de la majorité des syndromes fissuraires :
- la constipation ;
- le stress.
On trouve aussi :
- traumatisme anal répété (prise répétée de la température par voie anale, corps étrangers, sodomie...) ;
- maladie de Crohn ;
- ulcération infectieuse (syphilis, infections opportunistes dans le VIH...) ;
- cancer de l'anus ;
- maladies dermatologiques (psoriasis...) ;
- …
Il est déconseillé de pratiquer des traumatismes anaux répétés chez les personnes souffrant de syndrome fissuraire à répétitions. La sodomie, en particulier les pénétrations anales brutales ou non lubrifiées doivent être évitées dans la mesure du possible.
La récidive des fissures anales n'est pas un fait rare, il est donc primordial d'adapter une bonne hygiène de vie. La constipation est souvent citée comme facteur de récidive. Une alimentation riche en fibres permet en partie d'intervenir à ce niveau. La prise de laxatifs au besoin est conseillée afin d'éviter toutes récidives.
Aussi, il arrive parfois que la fissure anale soit confondue avec l'hémorroïde. Pour les distinguer facilement, les hémorroïdes saignent davantage que la fissure anale et elles sont moins douloureuses. De plus, les hémorroïdes sont accompagnées d’un œdème qui provoque une boule parfaitement détectable au toucher, ce qui n'est pas le cas de la fissure anale. Généralement, les personnes victimes de fissures associent cela à une sensation de déchirure à chaque passage de selle[1].
Traitement
Le traitement d'une fissure anale reste avant tout au stade aigu, un traitement médical.
Cela doit consister avant tout par une régulation du transit, à l'aide de divers laxatifs, tels que le Lactulose, Macrogol.
Il faut également traiter la cause : stress et hypertonicité sphinctérienne. Une prise d'antispasmodiques peut être conseillée. Certains antispasmodiques vendus en pharmacie permettent d'agir sur la tonicité sphinctérienne. Le phloroglucinol n'a pas montré de réels avantages.
L'éviction du stress est nécessaire.
L'hygiène locale reste primordiale. Privilégier les gels gynécologiques afin de nettoyer jusqu'à 1 cm de l'extrémité de l'anus.
Malheureusement, une fois passé ce stade aigu, les berges ne cicatriseront pas. Une prise en charge chirurgicale est nécessaire afin de raviver la plaie et permettre une guérison.
La prise en charge chirurgicale est une opération des plus courantes se faisant en ambulatoire.
Cela consiste en une exérèse de la plaie et à une sphinctérotomie latérale extra-muqueuse. L'opération peut-être assez douloureuse. Le patient reçoit de la morphine à la sortie du bloc opératoire.
En l'absence de maladie inflammatoire, les AINS ont montré une réelle efficacité dans les douleurs en post-opératoire. Ils peuvent être pris pendant plusieurs jours.[réf. nécessaire]
Les soins en post-opératoire sont assez simples. Cela consiste en des bains de sièges avec 1/10 de povidone iodée. Il est primordial d'assurer une hygiène correcte malgré la douleur, sinon une absence de cicatrisation et une infection peuvent se produire. Il est possible de demander l'aide d'une infirmière dans les premiers jours en l'absence d'efficacité des bains de siège. L'utilisation de produit iodé ou antiseptique peut irriter et fragiliser le scrotum lors des bains de siège. La prescription d'une crème protectrice est recommandée. Il est préférable dans la mesure du possible d'éviter un contact prolongé avec les muqueuses génitales.
Notes et références
- http://www.urgencehemorroides.com/fissure-anale/ - "Ne pas confondre Hémorroïde et Fissure anale"
Voir aussi
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