Cyclopie
La cyclopie est une malformation génétique touchant les êtres humains et les autres animaux et se caractérisant par la fusion des deux orbites et la présence d’un seul œil au milieu du front[1],[2]. Cette malformation est associée à d’autres malformations du visage. Un être vivant atteint de cyclopie est dénommé cyclope. La cyclopie est peut-être à l'origine de plusieurs mythes de divers peuples, en particulier de celui des cyclopes dans la mythologie grecque.
Étymologie
Le terme de tératologie cyclopie est issu du grec kuklos : (« roue » ou « cercle ») et ôps : (« œil »). Le Larousse évoque le fait que le terme grec de Kuklopes (κύκλωψ / kýklôps) signifie « rouler son œil de manière terrifiante »[3].
Maladie génétique
La cyclopie est la forme la plus sévère des anomalies de la face qui sont associées à l'holoprosencéphalie alobaire ; elle est due à l'absence de développement du bourgeon frontal rentrant dans le cadre de l'ectroprosopie[4]. La cyclopie existe avec des degrés variables de dédoublement intrinsèque des structures oculaires internes (synophtalmie).
L'holoproencéphalie est une malformation congénitale du cerveau et de la face. Elle existe à des degrés divers et résulte en une séparation incomplète entre les deux hémisphères du cerveau et parfois entre les deux yeux. On parle alors de cyclopie. L'anomalie comporte aussi une arhinie (absence du nez), et la présence d'un proboscis sus-orbitaire localisé sur la ligne médiane, au-dessus de l'œil unique. C'est une anomalie de la famille des cyclocéphaliens.
Chez l'être humain
Bien que l'occurrence soit très rare, on a recensé de nombreux cas chez les êtres humains.
Historiquement, l'existence de cyclope humain est attestée au XVIIIe siècle, le « Journal de médecine, chirurgie, pharmacie, etc. » édité à Paris et datant de 1760 relate des cas de cyclopes humain, bien que le cas cité soit celui d'un agneau[5].
Autre exemple : dans la partie « De l'Homme » des Œuvres Complètes de Buffon (édition 1837 chez éditeurs Pourrat frères), on y parle d'un enfant (planche II figure 3) qui semble bien atteint de ce que l'on appelle « cyclopie ». Cet enfant est né durant l'année 1766, mais il « n'a vécu que quelques heures. »
La tête de cet enfant a été reproduite en cire par Marie Catherine Biheron. Cette tête en cire fut conservée par Dubourg, naturaliste et médecin à la faculté de Paris. Des détails sur cet événement figurent dans la revue Mercure de France.
En 2015, la presse évoque la naissance, dans un hôpital égyptien, d'un bébé né avec un œil unique, situé au milieu du front. Ce bébé cyclope est également dépourvu de nez et présente des malformations cardiaques[6].
Galerie
Enfant atteint de cyclopie, 1926 Enfant atteint de cyclopie, 1920 Sujet atteint de cyclopie en 1900 Sujet atteint de cyclopie mis dans du formol
Chez les animaux
On retrouve cette maladie génétique aussi chez des animaux très divers : agneaux, chats, requins… Ainsi, un spécimen extrêmement rare de requin cyclope a été découvert à proximité de l'île Cerralvo, dans le golfe de Californie au Mexique en juillet 2011. Il a été péché dans le golfe de Californie. En ouvrant l'abdomen d'un requin de sable en gestation, le pêcheur a découvert dix petits fœtus dont un petit requin albinos muni d'un unique œil au milieu du rostre[7].
Mythologie grecque
La cyclopie est peut-être à l'origine des mythes liés aux cyclopes dans la mythologie grecque. D'autres explications ont cependant été données, telle que la découverte de crânes d'éléphants par les Grecs anciens et dont la cavité nasale de cet animal de grande taille (les cyclopes sont généralement présentés comme des géants) a pu être interprétée comme l'œil unique d'un être de grande taille[8].
Notes et références
- Wikitionaire
- Site Internet médical
- Site de l'encyclopédie Larousse, page sur le cyclope}
- Article sur la cyclopie
- Googble Books, livre 'Journal de médecine, chirurgie, pharmacie, etc." juillet 1760, page 250
- Site Linfo-réunion, article "Égypte : naissance d’un bébé cyclope"
- Article sur un requin cyclope
- C'est peut-être là l'origine de ce mythe selon le Musée d'histoire naturelle de Londres ; Source : Linda Gamlin, L'évolution, collection « La passion des sciences », Gallimard, 1994.