Carcinome lobulaire in situ
Un carcinome lobulaire in situ ou CLIS est une zone de croissance anormale des cellules épithéliales d'un lobule du sein[1]. Il peut se résorber ou rester stable, ou quelquefois évoluer vers un cancer du sein de type canalaire ou lobulaire, mais n'est pas considéré comme étant un cancer ni même un état pré-cancéreux. C'est un facteur de risque de cancer du sein invasif[2], bien qu'il soit regroupé parmi les carcinomes in situ du sein[3]. C'est un indicateur de dépistage précoce du cancer du sein[4],[5]. Il représente ainsi 10 à 15 % des carcinomes du sein in situ soit moins de 4 % de l’ensemble des cancers du sein[6].
Diagnostic
Le carcinome lobulaire in situ est difficilement décelable à la mammographie ou lors d'examens cliniques. Sa présence est généralement révélée à l'occasion d'une biopsie effectuée pour d'autres raisons faisant suspecter un possible cancer[4].
Prise en charge
La conduite proposée va de l'absence de traitement avec une simple surveillance[7] à une gamme de traitement de type « tumorectomie simple sans curage et surveillance » jusqu'à une double mammectomie de précaution, selon la classification du carcinome et les facteurs de risques associés[8].
Aux États-Unis en 2015, une étude longitudinale constate le manque de connaissances sur le sujet, et analyse les modalités de prise en charge retenues et les évolutions sur une cohorte de 1060 patientes entre 1980 et 2009. Les femmes avaient choisi un simple suivi (78 %), un suivi avec hormonothérapie (16 %) ou une double mammectomie (5 %)[9].
Évolution
Dans les cas identifiés, l'évolution en cancer du sein invasif est de 10 à 30 % des cas selon les sources, avec une durée moyenne entre la détection et l'apparition du cancer supérieure à 15 ans[7], voire 25 ans[8].
L'étude longitudinale américaine déjà citée fait état des données suivantes : hors mammectomies, apparition de cancer chez 15 % des femmes avec un délai médian de 81 mois (risque annuel de 2 %), se répartissant à peu près également entre trois formes (carcinome canalaire in situ 35 %, carcinome canalaire invasif 29 %, carcinome lobulaire invasif 27 %, autres 9 %), touchant soit le sein initialement atteint (63 %), le sein opposé (25 %) ou les deux (12 %). Chez ces patientes, les seuls facteurs discriminants semblent être le suivi d'une hormonothérapie (risque cumulé à 10 ans d'une forme de cancer du sein de 7 % contre 21 % sans) et dans une moindre mesure l'étendue du carcinome initial, sans influence identifiée des facteurs de risque usuellement pris en compte, tels que l'âge ou les antécédents familiaux[9].
Correspondance entre classifications
Il ressortait des catégories LIN3 et quelquefois LIN2, classification abandonnée dans la classification 2012 de l'OMS des tumeurs du sein[7].
Références
- (en) NCCN Foundation, NCCN Guidelines for Patients, Stage 0 Breast Cancer, 2014, page 8
- (en) Hans-Peter Sinna, Hans Kreipeb « A Brief Overview of the WHO Classification of Breast Tumors, 4th Edition, Focusing on Issues and Updates from the 3rd Edition », Breast Care (Basel), mai 2013, volume 8, pages 149–154
- Haute autorité de santé, [PDF] Actualisation du référentiel de pratiques de l’examen périodique de santé - Dépistage et prévention du cancer du sein, 2015, page 8
- Carcinome lobulaire in situ (CLIS) sur le site de la Société canadienne du cancer, consulté le 13 janvier 2016
- Les types de cancer du sein sur le site de la Fondation canadienne du cancer du sein, consulté le 13 janvier 2016
- INCa [PDF] Recommandations professionnelles Cancer du sein in situ, 2009 page 5
- Cancers in situ du sein sur le site de l'association pour le dépistage des cancers en Meurthe et Moselle, consulté le 13 janvier 2016
- Eric Sebban, Prise en charge thérapeutique du carcinome lobulaire in situ sur revuegenesis.fr, septembre 2014
- (en) Tari. A. King et al., « Lobular Carcinoma in Situ: A 29-Year Longitudinal Experience Evaluating Clinicopathologic Features and Breast Cancer Risk », Journal of Clinical Ontology, (PMID 26371145, DOI 10.1200/JCO.2015.61.4743, résumé)
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