Candida (genre)
Candida est un genre de levures (dont l’espèce la plus importante est Candida albicans) qui est répandu dans tout le monde habité et forme normalement un commensal parfaitement toléré par l'homme sain dans la bouche, sur la peau, dans le système digestif et dans la flore vaginale, en fonction des espèces. Il devient pathologique et provoque parfois des mycoses (candidiase ou candidose) chez les humains et d'autres animaux quand l'organisme est affaibli.
Règne | Fungi |
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Division | Ascomycota |
Classe | Saccharomycetes |
Ordre | Saccharomycetales |
Famille | Saccharomycetaceae |
Genre
Berkhout, 1923
Espèces de rang inférieur
- Candida albicans
- Candida dubliniensis
- Candida glabrata
- Candida guilliermondii
- Candida kefyr
- Candida krusei
- Candida lusitaniae
- Candida parapsilosis
- Candida tropicalis
Au laboratoire médical, la culture en boîte de Petri des Candida donne des colonies qui sont grandes, rondes, de couleur blanche ou crème (d'où le choix par Christine Marie Berkhout du terme latin candidus qui signifie « blanc brillant »)[1]. C'est un champignon unicellulaire qui se trouve dans le tube digestif et dans la bouche de la plupart des humains. Il ne provoque cependant aucune pathologie chez les individus ayant un système immunitaire normal. Il peut se trouver sous plusieurs formes : levure, pseudohyphe ou hyphe.
Les espèces de Candida peuvent provoquer des infections assez bénignes, comme le muguet buccal chez l'enfant ou la candidose vulvo-vaginale chez la femme. Chez les patients dont le système immunitaire est affaibli, par exemple les patients recevant une chimiothérapie contre le cancer ou les patients atteint par le SIDA, les Candida peuvent provoquer des infections plus graves, comme des septicémies ou des candidoses digestives.
Dans l'immense majorité des cas pathologiques, c'est Candida albicans qui est en cause, mais sont également importants : Candida pseudotropicalis, cosmopolite comme le premier, Candida tropicalis plus fréquemment à l'origine des candidoses des zones intertropicales chaudes et humides, Candida parapsilosis et Candida guillermondii.
Morphologie
Dans les prélèvements pathologiques, les candida se présentent toujours comme de petites levures rondes ou ovalaires de 2 à 4 microns, bourgeonnantes, souvent accompagnées de filaments mycéliens ou pseudo-mycéliens.
En culture sur milieu de Sabouraud, on obtient en 24 ou 48 heures des colonies blanches, crémeuses, brillantes, ne contenant que la forme levure ; sur milieu P.C.B. ou R.A.T., on obtient du pseudo-mycélium, et, pour C. albicans, des chlamydospores.
Génétique
Candida est l'une des variantes du code génétique (avec la mitochondrie) c'est-à-dire que l'universalité du code génétique ne s'applique pas pour cette levure.
Biologie
Les candida se multiplient activement en milieu nettement acide, de pH 2 à pH 6, mais peuvent survivre jusqu'à pH 9.
C. albicans est un saprophyte strict du tube digestif ; dans toute autre localisation, il est considéré comme pathogène. Il ne le deviendra dans le tube digestif que s'il a l'occasion de proliférer.
En temps habituel, les levures sont maintenues en vie ralentie par la présence de salive abondante, d'une flore saprophyte intacte sur toutes les muqueuses digestives, de défenses organiques efficaces dans un organisme sain.
Autrefois, seule une déficience des défenses organiques (prématurés, vieillards) ou une tare physiologique (diabète, maladies chroniques...) venaient modifier cet équilibre et s'accompagnaient d'une candidose dont la gravité dépendait du trouble causal qui se limitait généralement au traditionnel muguet. Il était alors classique de dire : « on ne meurt pas du muguet, on meurt avec le muguet. »
Au XXIe siècle, les personnes peuvent encore faire des infections, parfois mortelles, à Candida. Elles se développent souvent sur un terrain immunodéprimé, et sont d'origine infectieuse (SIDA...) ou iatrogènes, provoquées par l'emploi de certaines thérapeutiques :
- L'utilisation des corticoïdes et des immunodépresseurs, en abaissant la défense immunitaire, a permis le développement des formes les plus graves : septicémies à Candida, candidose viscérale, granulome moniliasique, naguère très exceptionnels ;
- Les antibiotiques créent un déséquilibre en détruisant la flore antagoniste, ce qui favorise donc les Candida.
- La grande diffusion des œstroprogestatifs de synthèse, en modifiant de manière permanente l'acidité vaginale, a banalisé la candidose vulvo-vaginale.
En plus de la prolifération des souches traditionnellement pathogènes (C. albicans, C. tropicalis...), il y a apparition d'une pathogénicité certaine chez des Candida réputés non pathogènes. Candida albicans demeure cependant à la fois le plus fréquemment rencontré et le plus régulièrement pathogène.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Candida, Dictionnaire des sciences animales
Bibliographie
Notes et références
- (en) Christopher B. Wilson, Victor Nizet, Yvonne Maldonado, Jack S. Remington, Jerome O. Klein, Remington and Klein's Infectious Diseases of the Fetus and Newborn, Elsevier Health Sciences, , p. 1059.
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