Désomorphine

La désomorphine est un dérivé de la morphine initialement synthétisé aux États-Unis en 1932. Son action est puissante et rapide. Elle est brevetée en 1934. Elle est néanmoins abandonnée en raison de son potentiel d'addiction.

Pour les articles homonymes, voir Krokodil (homonymie).

Désomorphine
Structure atomique de la désomorphine
Identification
Nom UICPA 4,5-α-Epoxy-17-methylmorphinan-3-ol
Synonymes

Permonid

No CAS 427-00-9
No ECHA 100.006.406
No EC 207-045-7
PubChem 5362456
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule brute C17H21NO2  [Isomères]
Masse molaire[1] 271,3541 ± 0,0159 g/mol
C 75,25 %, H 7,8 %, N 5,16 %, O 11,79 %,
Caractère psychotrope
Catégorie Dépresseur opioïde
Mode de consommation

Injection

Autres dénominations

Drogue-crocodile, Krokodil, Kroko

Risque de dépendance Élevé
Composés apparentés
Autres composés

Morphine


Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Elle réapparaît en Sibérie en 2002 en tant que stupéfiant sous le nom de « drogue crocodile » ou plus communément "Krokodil", et connaît un essor dans toute la Russie en 2010[2]. Son passage en Allemagne n'est pas démontré. Elle débarque sur le nouveau continent en 2013. Les cas décelés aux États-Unis démontrent le retour de cette drogue dans son pays d'origine.

Production et synthèse

La codéine subit d'abord une substitution nucléophile de son groupe hydroxyle par le chlorure de thionyle, formant l'α-chlorocodide. Ce dernier subit ensuite une réduction catalytique, formant la désocodéine. La désocodéine subit enfin une déméthylation de son groupe méthoxybenzène en groupe phénolique pour former la désomorphine.

Usage stupéfiant

Le principal danger de cette drogue vient des impuretés liées à sa fabrication artisanale. De nombreux sous-produits acides et toxiques endommagent les tissus situés à l'endroit des injections, les rendant semblables à des écailles de la peau d'un crocodile, et à brève échéance conduisent à une putréfaction. Le corps est incapable d'éliminer le produit et celui-ci reste donc dans le sang, ce qui engendre une nécrose de la peau. Le corps "pourrit" et apparaissent à la surface des plaques verdâtres ressemblant au cuir du crocodile. Puis les organes sont attaqués. Si l'utilisateur ne meurt pas à la première injection, on estime son espérance de vie à moins de deux ans. Lorsque cette drogue est produite, le procédé chimique fait qu'elle ne peut pas être conservée et revendue ultérieurement. Elle est immédiatement consommée après préparation et se présente sous forme liquide. Il est donc très compliqué pour la police d'arrêter ce fléau puisqu'il faut prendre le consommateur en flagrant délit de préparation. Rappelons que les composants du "crocodile" sont tous légaux, ils étaient également tous en vente libre jusqu'au 12 Juillet 2017 où la codéine est passée sous ordonnance. C'est seulement une fois réunis que ces ingrédients forment le produit illicite. La Russie a désormais imposé des ordonnances pour l'achat des fameux cachets codéinés[3].

Plusieurs rumeurs d'arrivée de cette drogue en Occident ont été lancées et démenties[4],[5],[6].

Références

Bibliographie

  • Simon Childs, « Le krokodil, cette drogue qui ronge la peau jusqu’aux os, a peut-être débarqué en Angleterre », Vice, (lire en ligne)
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