Zahran Allouche

Zahran Allouche (en arabe : زهران علوش Zahrān ʿAlūš), né en 1971 à Douma en Syrie, et mort le à Al-Marj, près de Damas, est un rebelle syrien, chef de la brigade salafiste Jaych al-Islam et chef militaire du Front islamique.

Zahran Allouche
Iزهران علوش

Zahran Allouche, le 29 avril 2015.

Naissance 1971
Douma (Syrie)
Décès  44 ans)
Otaya (Syrie)
Mort au combat
Origine Syrien
Allégeance Jaych al-Islam (2011-2015)
Front islamique (2013-2015)
Commandement Chef de Jaych al-Islam
Chef militaire du Front islamique
Conflits Guerre civile syrienne
Faits d'armes Bataille de Damas
Bataille de la Ghouta orientale
Autres fonctions Cheikh

Biographie

Fils du prédicateur salafiste syrien Abdallah Allouche, Mohammad Zahran Allouche naît à Douma[1]. Il reçoit son éducation religieuse à l'Université islamique de Médine (la faculté de hadithologie)[2]. Sa croyance est influencée par des savants comme Ibn Baz[2].

Il est arrêté en 2009 pour ses activités politiques et religieuses. Détenu à la prison de Saidnaya, il est libéré en à la suite d'une amnistie décrétée par le régime de Bachar el-Assad[1],[3]. Il regagne sa ville natale de Douma, alors théâtre de manifestations encadrées par des militants nassériens qui négocient avec l'armée son retrait de la ville[1].

Avec l'aide des réseaux de son père Abdallah, Zahran Allouche forme alors son groupe armé, le Liwa al-Islam, ouvertement salafiste[1]. Selon le journaliste du Monde, Benjamin Barthe, « la bravoure au combat d’Allouche fils et son style rustique et autoritaire, en phase avec le conservatisme rural de la Ghouta, lui valent une rapide ascension »[1]. Son groupe bénéficie de nombreux ralliements et se rebaptise Jaych al-Islam en [1]. Installé en Arabie saoudite, son père l'aide à lui fournir des financements et des armes[1]. Ses effectifs sont alors estimés entre 9 000 et 25 000 combattants[4],[5],[6],[7]. Jaysh al-Islam devient la plus importante faction rebelle engagée dans la bataille de la Ghouta orientale[6],[8],[7],[9].

Zahran Allouche est blessé le par un tir de missile ayant atteint son poste de commandement[8],[7].

Le , Jaych al-Islam et plusieurs groupes rebelles islamistes se rassemblent pour former le Front islamique et Zahran Allouche en devient le chef militaire[10],[6].

Il réclame l'instauration de la charia en Syrie et s'illustre en tenant des propos virulents et sectaires contre les alaouites – communauté de Bachar el-Assad – et les chiites[1]. Il est également soupçonné d'être derrière l'arrestation d'activistes civils, opposants au régime de Bachar al-Assad mais également au groupe de Zahran Allouche. Parmi eux, Razan Zeitouneh, Samira Khalil - femme de l'opposant historique Yassin al-Haj Saleh -, Waël Hamadeh et Nazem Hammadi[11],[12].

Il s'oppose aussi militairement à l'État islamique, qu'il qualifie de « takfiriste », et brise les tentatives d'infiltration de ce groupe dans la Ghouta orientale[1],[3].

En 2015, il soutient la relance des négociations de paix à Genève et se déclare favorable à la mise en place d'un « gouvernement technocratique » en Syrie[1].

Zahran Allouche est tué le dans la Ghouta orientale, à Otaya, à l'ouest de Nachabiyé (en), à la suite d'un bombardement revendiqué par l'armée syrienne contre une réunion secrète du commandement du Front islamique[13],[14],[15],[16],[17],[18].

Liens externes

Notes et références

  1. Benjamin Barthe, Le chef rebelle salafiste Zahran Allouche a été tué en Syrie, Le Monde, 28 décembre 2015.
  2. Hassane Zerrouky, Syrie. Zahrane Allouche, chef de Jaich al-Islam a été tué, L'Humanité, 26 décembre 2015.
  3. Hala Kodmani, L'élimination de Zahran Alloush, le combattant islamiste que tous adoraient détester, Libération, 27 décembre 2015.
  4. BBC : Syria crisis: Guide to armed and political opposition
  5. Catherine Gouëset, Djihadistes, islamistes, rebelles... La guerre dans la guerre en Syrie, L'Express, 9 janvier 2014.
  6. Des groupes rebelles créent la plus importante force islamiste en Syrie, OLJ avec AFP, 22 novembre 2013.
  7. Talal el Atrache, L’armée mène une vaste opération dans les faubourgs de la capitale, L'Humanité, 28 août 2013.
  8. Reuters : Syrie: un missile blesse un chef rebelle
  9. Marc Daou, Qui est Mohammad Allouche, le chef de la délégation rebelle syrienne à Astana ?, France 24, 24 janvier 2017.
  10. Hassane Zerrouky, En Syrie, sept groupes armés constituent un Front islamique, L'Humanité, 26 novembre 2013.
  11. « Syrie Razan Zaitouneh, une laïque dans l’enfer obscurantiste », sur L'Humanité (consulté le )
  12. (en-US) « Jaish al-Islam mimics Islamic State practices - Al-Monitor: the Pulse of the Middle East », sur Al-Monitor (consulté le )
  13. Un chef rebelle syrien tué dans un raid aérien près de Damas, Le Monde avec AFP, 25 décembre 2015.
  14. Top Syrian Rebel Leader Zahran Alloush Reportedly Killed in Aerial Raid, VICE News avec Reuters, 25 décembre 2015.
  15. Syrie: le principal groupe rebelle de la région de Damas décimé par un raid, AFP, 25 décembre 2015.
  16. Le chef de Jaïch al-Islam, Zahrane Allouche, tué dans un raid près de Damas, France 24 avec AFP et Reuters, 25 décembre 2015.
  17. Paul Khalifeh, Syrie: l'armée du régime élimine Allouche, chef islamiste rebelle, RFI, 26 décembre 2015.
  18. « Syrie : l'accord sur l'évacuation de Damas suspendu après la mort d'un chef rebelle », sur Le Figaro (consulté le )
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