Samira Khalil

Samira Khalil (en arabe : سميرة الخليل) est une militante des droits humains et dissidente syrienne, ancienne détenue politique et militante de la révolution, originaire de la région de Homs en Syrie. Elle est mariée à l'écrivain Yassin al-Haj Saleh et portée disparue depuis .

Détention

Samira Khalil est arrêtée et détenue pendant quatre ans de 1987 à 1991 pour son opposition au régime de Hafez el-Assad en Syrie[1]. Selon Nadia Aissaoui, elle est effectivement l'une des rares opposantes à oser afficher ouvertement son opposition au régime[2]. Amnesty international la considère comme détenue d'opinion[3]. Son mari a également été longuement détenu par le régime syrien, ce qui leur confère, à eux deux, vingt ans d'expérience de détention[4]

Travaux sur les droits humains

Après son emprisonnement dans les années, Samira Khalil exploite une maison d'édition avant de se concentrer sur le travail avec les familles de détenus et d'écrire sur la détention en Syrie.

Pendant le soulèvement révolutionnaire de 2011 puis le début de la guerre civiles, et jusqu'à son enlèvement en 2013, elle effectue un travail de documentation en consignant quotidiennement les « Mémoires d'un siège » pour raconter le vécu dans la Ghouta[2] et travaillant pour le Centre de documentation des violations en Syrie (ou VDC). Elle travaille également pour aider les femmes de Douma à subvenir à leurs besoins en lançant de petits projets générateurs de revenus et est restée à Douma, alors aux mains de l'opposition et assiégée par le régime, pour créer deux centres pour femmes[5]. Elle rejoint, avec sa collègue Razan Zeitouneh, dès le début, les activités de l'organisation « Women now for Development » créée par Samar Yazbek[6].

Samira et son mari Yassin al-Haj Saleh font l'objet du documentaire Baladna Alraheeb (Our Terrible Country), qui documente la période de leur vie avant l'enlèvement[7].

Disparition forcée

Samira Khalil est actuellement portée disparue après avoir été enlevée à Douma le , avec ses 3 collègues du VDC, également militants des droits humains Razan Zaitouneh, Wael Hamada et Nazem Hammadi[8]. Ceux que l'on surnomme les 4 de Douma ont vraisemblablement été enlevés en raison de leurs activités humanitaires et de défense des droits humains[9], probablement par un groupe armé salafiste[10] ou peut-être le régime[11].

Samira Khalil reçoit le prix Petra Kelly de la Fondation Heinrich Böll en 2014, avec ses 3 collègues, pour leur travail au Centre de documentation des violations en Syrie[12].

Références

  1. (en) Razan, « Yassin Haj Saleh on Samira Khalil (Translation) », sur Free #Douma4 - الحرية لنشطاء الحرية, (consulté le )
  2. « Syrie: pour la libération de Razan, Samira, Wael et Nazem », sur LExpress.fr, (consulté le )
  3. « RAZAN ZEITOUNEH, WAEL HAMADA, SAMIRA KHALIL ET NAZEM HAMMADI | Tens Of Thousand », sur tensofthousands.amnesty.org (consulté le )
  4. Justine Augier, De l'ardeur, Histoire de Razan Zaitouneh, avocate syrienne, Actes Sud, , 214 p. (ISBN 978-2-330-08714-2, lire en ligne), p. 8,
  5. « Que sont devenues Razan et Samira enlevées en Syrie ? - Elle », sur elle.fr, (consulté le )
  6. Samar Yazbek (trad. de l'arabe), 19 femmes : les Syriennes racontent, Paris, Stock, , 425 p. (ISBN 978-2-234-08604-3), p. 413
  7. (en-US) Anne Barnard, « When a Revolt Goes Wrong », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Human Rights Watch | 350 Fifth Avenue et 34th Floor | New York, « Syria: No Word on 4 Abducted Activists », sur Human Rights Watch, (consulté le )
  9. « Syrie : Razan Zaitouneh et ses trois collègues doivent être libérés sains et saufs », sur Fédération internationale pour les droits humains (consulté le )
  10. Hala KODMANI, « Yassin al-Haj Saleh : «La Syrie ne s’est pas démocratisée, c’est le monde qui s’est syrianisé» », sur liberation.fr, (consulté le )
  11. « Femme, syrienne et révolutionnaire », Un si Proche Orient, (lire en ligne, consulté le )
  12. « Petra-Kelly-Preis 2014 an vier entführte Menschenrechtsaktivist/innen in Syrien »
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