Z 5100
Les Z 5100 sont des automotrices en acier inoxydable construites de 1953 à 1958. Premier matériel moderne d'après-guerre, elles ont assuré des dessertes omnibus jusqu'en 1998, principalement en banlieue de Paris.
Exploitant(s) | SNCF |
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Désignation |
Z 5101 à 5182 ZR 25101 à 25187 ZRx 15101 à 15182 |
Type | automotrice et remorques |
Motorisation | électrique |
Composition |
Z+ZRx Z+ZR+ZRx Z+ZR+ZR+ZRx |
Constructeur(s) | Carel et Fouché, MTE |
Mise en service |
de 1953 à 1958 (1957 à 1963 pour les remorques intermédiaires) |
Effectif | 82 |
Retrait | de 1987 à 1998 |
Affectation |
Villeneuve : jusqu'à 63 éléments Paris-Sud-Ouest : 5119-134 Montrouge : de 19 à 57 éléments Tours-St-Pierre : jusqu'à 32 Paris-St-Lazare : 6 Vénissieux : 7 |
Composition | places (assises) | longueur | masse |
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2 caisses 3 caisses 4 caisses | 1e : 58 (40) 2e : 207 (122) 2e : 350 (210) 2e : 493 (298) | 45,70 m 68,50 m 91,30 m | 94 t 128 t 158 t |
Disposition des essieux | Bo'Bo' |
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Écartement | 1435 mm |
Alimentation | 1,5 kV CC |
Moteurs de traction |
4 * SW 8304 750 V autoventilés |
Puissance continue | 890 kW |
Vitesse maximale | 120 km/h |
Description
Ce matériel a été étudié pendant les années 1940 sur la base des Z 3700 pour équiper toute la banlieue de Paris (la banlieue Nord devait être électrifiée en 1500 V)
Les études ont abouti à un matériel sensiblement différent. Pas d'articulation (réputée difficile pour l'entretien), emmarchement devant tenir compte des quais bas, semi-hauts ou hauts. Pas d'adhérence totale, considérée comme superflue. Pas d'attelage automatique intégral, ce qui obligeait à des interventions manuelles d'attelage et désaccouplement. Comme leurs aînées les Z 3700, elles n'avaient malheureusement pas non plus de freinage électrique.
Les caisses étaient construites en acier inoxydable (procédés Budd).
Les éléments ont été livrés en composition à deux caisses, Z motrice et ZS remorque avec cabine de conduite (requalifiées en ZRx en 1967). Cette composition Z+ZS utilisée de 1954 à 1967 autorisait des performances de démarrage élevées considérées rapidement comme superflues. Il sera donc progressivement rajouté une remorque intermédiaire (Z+ZR+ZS), en 1957 d'abord, puis de 1961 à 1963.
Pour le renforcement de la desserte d'Étampes et Dourdan en 1963, 16 d'entre eux, affectés au dépôt de Paris-Sud-Ouest et déjà en formation Z+ZR+ZS, recevront encore une remorque de renfort (Z+ZR+ZR+ZS). Les performances passablement dégradées étaient considérées comme encore suffisantes pour des trajets directs (Austerlitz-Juvisy-Brétigny).
En 1966 et 1967, le parc de Paris-Sud-Ouest a cédé la place aux Z 5300. Les éléments, ramenés à Z+ZR+ZS et libérant une remorque ZR, ont été répartis entre Villeneuve et Montrouge, permettant de compléter les compositions Z+ZS restantes. Sur le Sud-Est où circulaient des compositions jusqu'à 12 caisses, entre 3 et 5 éléments ont pris épisodiquement et à tour de rôle la composition Z+ZR+ZR+ZS pour utiliser 5 remorques de 1963 libérées lors du transfert et sans emploi depuis (ZR 25183 à 25187).
L'alourdissement des éléments par l'adjonction d'une ou deux remorques intermédiaires a conduit néanmoins à installer l'antipatinage électronique sur les motrices. Après le prototype 5120 en 1961, cette opération a été conduite en chaîne spéciale ou en révision courante, de mi-1964 à mi-1966. Elle s'est répercutée sur l'aspect extérieur par l'allongement du capot de résistances sur l'emplacement prévu à l'origine sur le toit pour un deuxième pantographe.
En 1975 ont débuté les grandes révisions générales (RG+) où les Z 5100 ont été partiellement modernisées. Il a été installé dans les motrices un convertisseur statique à thyristors pour l’amélioration de l’éclairage voyageurs et la charge des batteries. Un recâblage avec isolation néoprène a été effectué. Des travaux sur les toitures des motrices ont permis de remédier aux déformations dues aux rhéostats et de restaurer l'étanchéité à la pluie. Les banquettes sont passées du gris bleu d'origine à l’orange. Des feux rouges répondant aux nouvelles normes ont été montés aux extrémités des éléments.
En vue de limiter le bruit intense de freinage caractéristique de ce matériel, il a été monté à titre d’essai des semelles de freins composites d'abord sur 4 remorques intermédiaires ZR en 1964 (ZR 25118,137,138 et 140) puis sur les éléments 101, 121 et 176 en 1980. Ces modifications ne donnant pas satisfaction, elles n’ont pas été généralisées à la série. D'autres essais visant à diminuer le bruit et les vibrations de roulement par le montage de ressorts pneumatiques ont eu lieu entre 1972 et 1978 sur les ZRx 15167 et 15110, essais également sans suite. Ces défauts dus à la conception même des bogies dont la suspension avait été calculée pour des surcharges importantes ont conduit à équiper la dernière série de ZR (25153 à 25187) avec des bogies de type Y16 qui n'ont pas été non plus une grande réussite.
À partir de 1982, les Z-5100 ont commencé à remplacer les Z 4100 en province, avec affectation à Tours-St-Pierre (jusqu'à 32 éléments). À noter des détachements de ce dépôt sur Toulouse pour les navettes avec le triage de Saint-Jory, où elles ont retrouvé la composition Z+ZRx, faute d'un quai assez long à Saint-Jory.
Hébergés par Paris-Saint-Lazare après adaptation au 750 V par 3° rail en 1985 et retour à deux caisses (Z+ZRx), six éléments, Z 5177 à 5182, rejoints par la Z 5176 après radiation de la Z 5179 ont relevé les dernières rames Standard Z 1500 sur Puteaux-Issy-Plaine. ( voir page particulière)
Pour finir, Vénissieux en a accueilli 7. L'une d'entre elles (Z 5120) a fait des essais en Suisse pour la desserte de Genève-La Plaine, mais les CFF n'ont pas retenu cette proposition de location de la SNCF.
Dépôts d'attache
titulaires (dans l'ordre d'apparition) :
- 1953-1992 : Villeneuve
- 1957-1967 : Paris-Sud-Ouest
- 1957-1993 : Montrouge
- 1982-1998 : Tours-Saint-Pierre
- 1984-1993 : Paris-Saint-Lazare
- 1986-1990 : Vénissieux
détachements de courte durée (titulaire Tours-Saint-Pierre) :
- Toulouse
- Bordeaux
Utilisation
Ce matériel a circulé :
- en banlieue de Paris :
- Sud-Est (gare de Lyon) jusqu'en 1992 jusqu'à Melun, Montereau, Montargis
- Sud-Ouest (gares de Quai d'Orsay, Pont-St-Michel et Austerlitz) pour les dessertes de 4e zone (Étampes et Dourdan) en remplacement de Z 4100 entre 1957 et 1967
- Ouest (gare Montparnasse) jusqu'à Chartres et le Mans de 1957 à 1993, ayant remplacé des rames à deux étages État et les Z-3600
- sur la Grande Ceinture Juvisy-Versailles par périodes, de 1967 à 1975
- sur Puteaux-Issy-Plaine à partir de 1985
- en ligne :
- entre Paris et Laroche-Migennes pendant les périodes estivales dans les années 60
- sur Paris-Orléans-Tours pendant les mois d'été dans les années 60
- sur Orléans-Tours-Poitiers de manière régulière à partir de 1982
- sur Orléans-Tours-Limoges-Brive également à partir de 1982
- autour de Bordeaux (avec échange hebdomadaire depuis Poitiers)
- autour de Lyon sur Mâcon-Valence et Lyon-Ambérieu
- en navettes :
- sur Les Aubrais-Orléans et St-Pierre-des-Corps-Tours jusqu'en septembre 1998
- sur Toulouse-St-Jory et Trappes. Cette utilisation pour les besoins du service a été la dernière de la série
Compositions particulières
Comme indiqué plus haut, les éléments 5118, 136 et 137, puis 143 à 145, puis 121 à 126 ont intégré une des remorques ZR 25183 à 25187 sans emploi à partir de 1967. La faible motorisation qui en découlait les a fait utiliser de préférence avec un élément à 3 caisses sur la desserte de Paris à Corbeil qui se contentait de rames de 7 ou 8 caisses. Cette pratique a cessé en 1975. 4 de ces remorques ont été utilisées pour remplacer une titulaire avariée et amortie (25106, 150, 176, 178 remplacées par 183, 184, 187, 186), la 25185 ayant été envoyée à la ferraille après 12 ans d'inactivité.
À la suite d'incidents sérieux ayant immobilisé plusieurs remorques avec cabine de conduite (ZRx), deux éléments de composition Z+ZR+Z ont été créés pour atténuer les conséquences de ces incidents. En 1963, un élément 5106+25117+5144 a été formé et essayé, mais n'a pas circulé en service voyageurs, faute de compartiment de 1° classe. En 1980, c'est un élément 5150+25184+5103 qui a été formé et a circulé pendant plusieurs mois, le déficit en matériel étant tel que l'absence du compartiment de 1° de la ZRx a été "oubliée".
Autre curiosité, des rames de 18 ou 21 caisses sorties du dépôt de Villeneuve pour la pointe du soir en 1963, mais pas en service voyageurs (en fait, il s'agissait du regroupement de deux rames de 9 ou 12 pour le transfert vers la gare de Lyon).
Automotrices préservées
- Un élément automoteur est en cours de restauration par le COPEF, constitué de la motrice ZBD 5119 et des remorques ZRBz 25137 et ZRABx 15149[1]. Ces trois véhicules proviennent des deux derniers éléments retirés du service en 1998 : les 119 et 137.
- Z 5177 détenue par l'association Métro (vandalisée, dans un état très dégradé)[2]
Modélisme
Les Z 5100 (et leurs remorques) ont été reproduites à l'échelle HO par les firmes suivantes :
- VB à partir de 1958
- Jouef de 1967 à 1988
- Les Éditions Atlas en 2015, dans le cadre de la collection "Automotrices des réseaux français" (modèle statique principalement en plastique).
- Mistral (Actes Europ Express) annonce des coffrets 2 éléments (ZBD 5100 + ZRABx 15100) et des remorques ZRB 25100 pour 2022
Notes et références
Notes
Signification de certains symboles littéraux utilisés pour la dénomination du matériel après 1965 :
- Z : automotrice électrique
- X : autorail
- R : remorque du précédent : ZR : remorque d'automotrice - XR : remorque d'autorail
- A, B : 1° ou 2° classe
- D : compartiment fourgon
- x : équipements spéciaux : ici, cabine de conduite sur une remorque
on combine ces symboles pour décrire les caractéristiques générales du matériel, ici :
- ZBD : automotrice 2° classe avec fourgon (par défaut, avec cabine de conduite)
- ZRABx : remorque d'automotrice 1° et 2° classe avec cabine de conduite
- ZRB : remorque d'automotrice 2° classe sans cabine de conduite
Selon les circonstances ou l'importance qu'on y accorde, on peut utiliser tout ou partie de cette symbolique. Par exemple ZRx pour souligner seulement la cabine de conduite
Références
- COPEF : Élément automoteur de banlieue Z 5119, consulté le 20 août 2016.
- SNCF automotr Z-5177 – Asso Métro, consulté le 10 février 2018.
Bibliographie
- Jacques Defrance, "Le matériel moteur de la SNCF", N.M. La Vie du Rail, 1969 et réédition 1978