Wright Flyer
Le Wright Flyer est l'avion avec lequel les frères Wright effectuèrent les premiers vols contrôlés et motorisés de l'histoire de l'aviation, à Kitty Hawk en Caroline du Nord le
Flyer | |
Constructeur aéronautique | Frères Wright |
---|---|
Type | Prototype |
Premier vol | |
Motorisation | |
Moteur | 1 moteur de 12 ch (9 kW) Wright (4 cyl.) entraînant deux hélices |
Dimensions | |
Envergure | 12,29 m |
Longueur | 6,43 m |
Hauteur | 2,74 m |
Surface alaire | 47,5 m2 |
Nombre de places | 1 pilote |
Masses | |
Masse à vide | 274 kg |
Masse maximum | 338 kg |
Performances | |
Vitesse maximale (VNE) | 43 km/h |
Histoire
Le Wright Flyer a été dessiné et construit par deux Américains, les frères Wright. Cet avion est également appelé Kitty Hawk, le nom de la localité où eurent lieu ces vols.
Avant de construire le Flyer, les deux frères avaient effectué de nombreux vols d'essais avec des planeurs, à Kitty Hawk, entre 1900 et 1902. La mise au point des commandes de vol[1] et l'expérience de pilotage acquise avec le dernier planeur de 1902 leur permit d'envisager le vol motorisé[2].
Technique
Le Flyer est un biplan à configuration canard, la gouverne de profondeur étant le plan avant. Le pilote est allongé sur le ventre au niveau de l'aile inférieure. Il contrôle l'inclinaison et la direction en se déplaçant latéralement dans un berceau fixé à ses hanches. Le cadre tire sur des câbles qui gauchissent (déforment) les ailes en sens contraire et font en même temps tourner la gouverne de direction (c'est ce que l'on appelle une conjugaison roulis - lacet).
Le moteur, directement développé par les frères Wright, est un quatre cylindres refroidi par eau qui tourne au régime unique de 1 200 tr/min, donc sans réglage de régime[2]. La puissance est d'environ 12 ch, la masse du bloc est de 62 kg. La masse complète avec le refroidissement, la transmission et la propulsion (hélices) est d'environ 90 kg. La transmission est basé sur le principe d'une chaîne, comme sur une bicyclette. Deux chaînes entrainent ainsi deux hélices contrarotatives[3] bipales de 2,60 m de diamètre .
L'avion est dépourvu de roues, il repose sur des patins et glisse sur un rail de lancement de 18 mètres de long disposé face au vent ; le rail présente une pente de 8,5 degrés[4], soit 15 %, facilitant ainsi le décollage avec peu de puissance.
Premiers vols
La première tentative de vol est effectuée par Wilbur, choisi par un tirage à pile ou face, le . Ce vol est un échec, car l'avion est très difficile à piloter, car très instable en tangage.
Quatre autres vols sont effectués trois jours plus tard, le entre 10h30 et midi[2],[5]. Le premier de ces quatre vols, devant cinq habitants de la région comme seuls témoins, dure douze secondes et atteint 37 mètres[2].
Une des plus célèbres photos de l'aviation (ici dans l'infobox en haut à droite) a été prise au moment du décollage. L'appareil avait été monté sur un pied par Orville Wright, qui avait expliqué à John T. Daniels de la station de sauvetage de Kill Devil Hill quand et comment déclencher la prise de vue. La photo montre parfaitement le décollage du Flyer: Orville est aux commandes, allongé dans le berceau coulissant permettant le contrôle du vrillage des ailes. Wilbur, qui a accompagné la machine en la tenant, vient de lâcher un des montants de l'aile et a un peu reculé pour mieux voir ce qui se passe. Cette photo fait partie des plaques négatives au format 127 × 178 déposées au Congrès des États-Unis en 1949.
Il n'y a pas de photo du quatrième vol, pourtant le plus réussi puisqu'il atteint 284 mètres et dure 59 secondes. Alors que l'appareil est au sol, une rafale de vent le renverse sur le dos et abîme fortement l'avion[6].
Répercussions
Une légende veut que les frères Wright connaissent instantanément la gloire. En fait, l'événement est peu médiatisé, leur conseiller juridique leur ayant recommandé de ne pas le rendre public avant d'avoir fait breveter leur avion. Ainsi, seuls quatre journaux le relatent le lendemain et la plupart des gens pensent que cette nouvelle est exagérée car la presse avait déjà relayé de faux vols prétendument réussis de machines volantes[7]. Leur demande de brevet n'est déposée que le et n'aboutit que le , au terme d'un long processus au cours duquel leur exploit initial fait l'objet de scepticisme car ils n'effectuent aucun vol public pendant cette période. Le premier vol public avec le Flyer III a lieu en France, au Mans, le [8].
Notes et références
- Contrôle sur les trois axes, en tangage, lacet et roulis.
- Angelucci, Enzo (trad. de l'italien), Les avions. 1/ des origines à la première guerre mondiale, Paris/Bruxelles, Elsevier Sequoia, 1978-, 320 p. (ISBN 2-8003-0243-7 et 978-2-8003-0243-0, OCLC 301535868, lire en ligne)
- Une des deux chaînes de transmission est croisée pour produire cette contre-rotation.
- Icare "les frères Wright", page 124, Wright Papers, Orville Journal, 14 décembre 1903
- (en) Charles Harvard Gibbs-Smith, The Wright Brothers, NMSI Trading Ltd, , p. 10
- Jean André Léon Hébrand, L'aviation des origines à nos jours, R. Laffont, , p. 22
- (en) Blythe Hamer, America Yesterday & Today, Carlton, , p. 188
- (en) Howard B. Rockman, Intellectual Property Law for Engineers and Scientists, John Wiley & Sons, , p. 291
Annexes
Articles connexes
- Orville et Wilbur Wright
- Planeur Wright de 1901
- Planeur Wright de 1902
- Wright Flyer II
- Wright Flyer III
- Wright Model A
- Wright Model B et suivants
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