Petite vrillette

Anobium punctatum  Vrillette domestique

La petite vrillette (Anobium punctatum) est une espèce de coléoptères de la famille des Anobiidae vivant près de l'homme. Insecte xylophage, elle est rare dans la nature et plus fréquente dans les habitations, d'où son autre nom de vrillette domestique.

Caractéristiques

La petite vrillette est abondante dans les maisons où elle est plus courante que la grosse vrillette qui préfère les conditions plus humides[1]. Les larves sont considérées comme nuisibles pour les bois de résineux et de feuillus travaillés par l'Homme.

Les adultes sont de couleur jaunâtre à brun sombre et mesurent 2,5 à 5mm de long, avec des élytres striées. Les adultes sont attirés par la lumière et sont très aptes au vol par temps chaud et ensoleillé. Par temps plus froid il se déplacent en marchant.

Les larves sont de couleur blanc-jaunâtre et couvertes de poils fins. Elles mesurent 5 à 7 mm de long et présentent une forme arquée naturelle.

Cycle de vie

Les adultes sortent des bois au travers d'un trou ayant entre 1,5 et mm de diamètre[2] sur une période de mai à septembre ce qui libère de la « sciure » ou vermoulure. Ils survivent alors quelques semaines. Les femelles pondent 20 à 30 œufs dans les anfractuosité du bois. Les conditions les plus favorables sont la présence d'humidité, de champignons lignivores et une température de 22°.

L'incubation des œufs dure 4 à 5 semaines puis les larves se développent en consommant le bois pendant 2 à 4 ans suivant la qualité de ce dernier[3]. Le stade larvaire peut, dans des conditions très défavorables, s'étendre jusqu'à dix ans.

La sortie des adultes de petite vrillette n'est pas précédée, comme c'est le cas chez la grande vrillette, par des vibrations répétées très audibles et surnommées « horloge de la mort ».

Mesures préventives et traitements

Une petite vrillette à l'œuvre.

La principale mesure de prévention consiste à assurer un taux d’humidité dans le bois inférieur à 10% et à contrôler l’état du bois et la présence des insectes[1].

En cas d'infestation plusieurs solutions biologiques existent.

  • Certaines huiles essentielles (eucalyptus, lavande, agrumes, cèdre...) peuvent être appliquées en surface et agissent comme répulsif.
  • De même, les meubles cirés régulièrement à la cire d’abeille à l’huile de lin seront moins sujets à l’installation de vrillettes.
  • Des sachets de lavande dans les armoires réduisent également l'instalation des vrillettes.
  • Dans le cas de mobilier de petite taille, un passage au congélateur détruira les larves présentes dans le bois.
  • Enfin, il existe des pièges lumineux à ultraviolets pour les adultes au moment de l'essaimage.

En cas de d'infestation importante, des traitements chimiques existent pour contrôler la présence de ces insectes. Cependant à cause de leur toxicité, ils ne sont pas toujours compatibles avec le traitement de meubles dans les pièces de vie [1].

Le retable de Lucas Cranach l’Ancien, Le Mariage mystique de sainte Catherine, conservé dans la cathédrale d'Erfurt, a fait l'objet d'un traitement en 2005, pour éliminer les vrillettes à l'aide de guêpes minuscules (Lariophagus distinguendus) qui les parasitent naturellement[4],[5] ,[6].

Répartition

L'espèce est présente en Europe, en Asie du Nord (sauf Chine) et en Amérique du Nord. Elle est présente en France (et notamment dans le Nord-Pas-de-Calais où elle a été recensée en 2008[7]).

Synonymie

De Catalogue of Life (25 août 2014)[8] :

  • Anobium caelatum Mulsant and Rey, 1864 (synonyme)
  • Anobium cylindricum (Marsham, 1802) (synonyme)
  • Anobium domesticum (Geoffroy, 1785) (synonyme)
  • Anobium latreillei Dufour, 1843 (synonyme)
  • Anobium pertinax Fabricius, 1775 (synonyme)
  • Anobium pumilum (LeConte, 1865) (synonyme)
  • Anobium striatum Olivier, 1790 (synonyme)

De BioLib (25 août 2014)[9] :

  • Anobium amplicolle Broun, 1889
  • Anobium ruficolle Herbst, 1793
  • Anobium ruficorne Broun, 1880
  • Anobium striatum Olivier, 1790
  • Birrhus domesticus Geoffroy in Fourcroy, 1785
  • Hadrobregmus pumilum LeConte, 1865

Galerie

Voir aussi

Notes et références

  1. « La vrillette, un coléoptère xylophage : dégâts et lutte », sur Binette & Jardin (consulté le )
  2. Michael Chinery, Insectes de France et d'Europe occidentale, Flammarion, 2012 (1re éd. 1986), p. 274
  3. « les Vrillettes (Xestobium rufovillosum, et Anobium punctatum), biologie et développement; », sur www.insectes-net.fr (consulté le )
  4. (en) Katy Duke, « Tiny wasps save Cranach altar from woodworm », The Telegraph, (lire en ligne, consulté le )
  5. (de) Uwe Frost, « Käfer vertilgt : Wespen retten Cranach », Der Spiegel, (lire en ligne)
  6. « Allemagne - Des guêpes restauratrices », sur Routard Mag : Actus voyageur, (consulté le )
  7. Muséum national d’Histoire naturelle [Ed]. 2003-2021. Inventaire National du Patrimoine Naturel, Site web : https://inpn.mnhn.fr., consulté le 25 août 2014
  8. Roskov Y., Ower G., Orrell T., Nicolson D., Bailly N., Kirk P.M., Bourgoin T., DeWalt R.E., Decock W., van Nieukerken E.J., Penev L. (eds.) (2020). Species 2000 & ITIS Catalogue of Life, 2020-12-01. Digital resource at www.catalogueoflife.org. Species 2000: Naturalis, Leiden, the Netherlands. ISSN 2405-8858, consulté le 25 août 2014
  9. BioLib, consulté le 25 août 2014

Liens externes

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