Vol American Airlines 587

Le , un Airbus A300 effectuant le vol American Airlines 587 entre New York et Saint-Domingue s'écrase peu après son décollage de l'aéroport international John-F.-Kennedy de New York, sur un quartier résidentiel du Queens. Les 260 occupants de l'avion (9 membres d'équipage et 251 passagers) et 5 personnes au sol périssent dans l'accident.

Vol American Airlines 587

Le vol AA587 vu par une caméra de sécurité avant le crash.
Caractéristiques de l'accident
Date12 novembre 2001
TypePerte de l'empennage vertical
CausesRéaction trop forte du copilote à une turbulence de sillage.
SiteQueens, New York
Coordonnées 40° 34′ 38″ nord, 73° 51′ 02″ ouest
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareilAirbus A300B4-605R
CompagnieAmerican Airlines
No  d'identificationN14053
PhaseDécollage
Passagers251
Équipage9
Morts265 (dont 5 personnes au sol)
Blessés1 au sol
Survivants0
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
L'avion impliqué dans l'accident.

La piste terroriste est immédiatement évoquée, deux mois après les attentats du 11 septembre 2001. Mais l'enquête détermine que la cause du crash est le passage de l'Airbus dans la turbulence de sillage d'un Boeing 747 qui le précédait, et un usage excessif de la gouverne de direction pour la contrer, entraînant la rupture de l'empennage vertical et la perte de contrôle de l'avion.

Avion

L'avion était un Airbus A300B4-605R construit en 1987 et immatriculé N14053. Au moment de l'accident, il totalisait 37 550 heures de vol pour 14 934 cycles et était propulsé par deux moteurs General Electric CF6-80C2A5.

Équipage

Commandant de bord
Ed States, 42 ans, 8 050 heures de vol dont 1 723 sur A300.
Copilote
Sten Molin, 34 ans, 4 403 heures de vol dont 1 835 sur A300.
Personnel de cabine
7 personnes (Deborah Fontakis, Barbara Giannasca, Wilmer Gonzalez, Joseph Lopes, Michele Mills, Carol Palm, William Valdespino).

Circonstances de l'accident

Le site du crash.

Le vol 587 est autorisé à rouler depuis la porte d'embarquement jusqu'à la piste 31L vers 9 h 0, heure locale. Il suit un Boeing 747-400 de la Japan Airlines qui décolle juste avant lui, à 9 h 12. À 9 h 13, le contrôleur prévient l'équipage du vol 587 des risques de turbulence de sillage occasionnés par la masse imposante du 747 et autorise le décollage. Le commandant de bord donne les commandes de l'avion au copilote pour qu'il réalise le décollage. À 9 h 14, l'avion s'aligne sur la piste, et s’élance 1 minute et 45 secondes après le 747 précédent.

Après avoir rentré le train d'atterrissage, l'équipage reçoit l'instruction de suivre la même trajectoire de sortie que le 747, par un virage à gauche. À 9 h 15, le commandant contacte le contrôle de New York et reçoit l'autorisation de grimper à 13 000 pieds. À ce moment-là, l'équipage entend une série de bruits probablement occasionnés par une turbulence de sillage[réf. nécessaire]. 15 secondes plus tard, à 9 h 15 min 36 s, l'avion est dévié sur la droite. La gouverne de direction est actionnée violemment de gauche à droite. À 9 h 15 min 51 s, une deuxième turbulence, plus puissante, frappe l'avion. À 9 h 15 min 54 s, le copilote demande « la puissance maximale ». Il y a de nouveau un mouvement de gauche à droite sur la gouverne de direction et il se produit une série de bruits et un grand bang quand la gouverne est ramenée à fond à droite. L'empennage vertical venait de se séparer de l'avion et l'Airbus plonge vers le sol depuis une altitude d'environ 2 900 pieds (870 mètres). Durant la descente, les moteurs se séparent des ailes et l'avion s'écrase à 9 h 16 sur un quartier résidentiel du Queens.

Le vol a duré 2 minutes et 24 secondes.

Bilan

  • Survivants : aucun
  • Morts : 265 (251 passagers, 9 membres d'équipage, 5 personnes tuées au sol).
  • L'avion est détruit à l'impact
Victime par nationalité[1]
NationalitéPassagersÉquipageAu solTotal
États-Unis17695190
République dominicaine68068
Taïwan303
France101
Haïti101
Israël101
Royaume-Uni101
Total25195265

Enquête

Membres du NTSB enquêtant sur l'accident.

Le crash survint deux mois après les attentats du 11 septembre 2001 et la piste terroriste fut tout de suite évoquée. Néanmoins, les enquêteurs du NTSB écartèrent très vite cette hypothèse en entendant les premiers témoignages et en analysant le contenu des boîtes noires.

L'Airbus A300, qui avait décollé tout juste après un Boeing 747 de la compagnie Japan Airlines, s'est engouffré dans un corridor de turbulences causées par le passage de cet autre avion plus imposant. Le pilote du vol 587, Sten Molin, avait tenté de garder son appareil à l'horizontale en se servant du palonnier, mais la force de l'air contre cette gouverne de direction avait exercé une pression sur le stabilisateur vertical pour finalement l'endommager, et causer la perte de contrôle, puis l'écrasement.

Les enregistrements des paramètres de vol permirent de montrer que le copilote, confronté à la turbulence, avait actionné les gouvernes de direction à fond vers la droite et à fond vers la gauche, très vite. Les forces aérodynamiques exercées sur l'empennage vertical furent alors telles qu'elles l'arrachèrent de l'avion, le rendant incontrôlable. Les deux moteurs, délivrant leur puissance maximale alors que l'avion plongeait vers le sol, furent eux aussi arrachés des ailes en raison des contraintes mécaniques.

Les enquêteurs furent intrigués par la façon dont cet empennage s'était séparé, étant attaché au fuselage par six points d'attache, ayant chacun deux écrous : un fait de matériau composite et un autre d'aluminium, ce dernier relié à une vis en titane. L'analyse a démontré que les vis et l'aluminium étaient intacts, mais pas le matériau composite. On a cru que ce matériau composite était la cause du crash, puisqu'on le retrouve dans différentes parties de l'appareil, notamment les ailes. Cependant, le NTSB ne décela aucune anomalie de conception et de fabrication sur l'empennage vertical.

Rapport d'enquête

Dans un rapport daté du , le National Transportation Safety Board (NTSB) a statué que la cause de l'écrasement était l'usage excessif du gouvernail dans une tentative de contrer la turbulence qui affectait l'appareil à ce moment-là. La fumée et les flammes sont le résultat d'une fuite de carburant alors que les moteurs se séparaient des ailes en raison d'un facteur de charge trop important et d'une compression des moteurs.

Responsabilité

Airbus et American Airlines se rejetèrent la responsabilité du crash. Pour American Airlines, Airbus était responsable car les pédales de palonnier permettant d'actionner le gouvernail étaient très sensibles, peu résistantes à l'effort, et le pilote ne pouvait donc pas savoir qu'il dépassait les contraintes aérodynamiques. Pour Airbus, la faute incombait à American Airlines qui n'avait pas suffisamment averti ses pilotes de cette particularité. En outre, le pilote, en essayant de récupérer l'avion par action sur le gouvernail, était allé à l'encontre des recommandations de Airbus, Boeing et de la FAA qui déconseillaient cette pratique, l'estimant dangereuse pour l'intégrité des avions. American Airlines déclara que l'entraînement des pilotes avait pourtant été modifié en conséquence en 1999.

Le NTSB conclut que l'accident était en partie dû au copilote qui avait utilisé de manière inappropriée la gouverne de direction. Il nota également que la grande sensibilité des pédales du palonnier était susceptible de provoquer des réactions potentiellement dangereuses de la gouverne de direction à grande vitesse.

Des simulations montrèrent que si le pilote n'avait pas actionné si violemment le gouvernail, l'avion se serait probablement sorti sans dommage.

En conséquence, la compagnie a modifié profondément la formation des pilotes en simulateur pour ce type de situation.

Divers

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  • Le soir du , journée du crash, le numéro gagnant de la loterie "Pick-3" de l'État du New Jersey fut, par une funeste coïncidence, 5-8-7[2]. Plus de gens qu'à l'habitude avaient choisi la combinaison qui fut tirée. Et comme le gros lot est divisé selon le nombre de participants ayant choisi la séquence gagnante, le montant remporté par chacun des gagnants fut d'à peine 16 dollars, alors qu'il se chiffre en temps normal à 275 $, en moyenne.
  • Si les Yankees de New York avaient remporté le septième match des Séries mondiales du baseball majeur quelques jours plus tôt, le voltigeur Enrique Wilson aurait dû prendre le vol 587 pour regagner sa République dominicaine natale. Après la tragédie, le lanceur de relève Mariano Rivera, dont le sabotage en 9e manche de ce match avait coûté le championnat aux Yankees, s'est dit heureux d'avoir fait perdre l'équipe, puisque cette mauvaise performance avait sauvé la vie d'un ami.
  • Une des victimes du crash du vol 587, Hilda Yolanda Mayol, 26 ans, avait survécu aux attentats du , quelques semaines plus tôt, ayant pu s'échapper à temps du restaurant où elle travaillait, au rez-de-chaussée d'une des tours du World Trade Center.

Notes et références

  1. "Flight 587: final passenger list." Associated Press at The Guardian. Thursday November 15, 2001. Retrieved on May 12, 2010.
  2. Rumeurs sur la loterie

Documentaires télévisés

Articles connexes

Liens externes

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