Voïvode
Voïvode est un terme qui désigne au départ le commandant d’une région militaire, puis un titre de noblesse dans les pays slaves et roumains. D’origine slave, il est aussi utilisé en Roumanie, pays de langue romane, et en Hongrie, pays de langue finno-ougrienne.
Ne doit pas être confondu avec Le Voïévode.
Graphie
Aujourd'hui, la graphie la plus communément usitée en français est voïvode, mais on rencontre encore parfois les formes voïévode[1], woïwode ou voévode. Ces variantes tiennent essentiellement au fait que le terme a été traduit à partir de différentes langues.
À titre d'exemple, sont données ci-après quelques-unes des formes prises par ce terme dans la langue d'origine :
Définition
De même que sa graphie, le sens du mot diffère selon les époques et les pays.
Usage contemporain
En Pologne, le voïvode est de nos jours le représentant du gouvernement central dans une voïvodie[2].
Usages historiques
Les voïvodes avaient mandat pour gouverner, présider l'assemblée (diète ou divan), faire appliquer les lois, envoyer des ambassadeurs, lever les impôts, lever des troupes ou affréter des flottes pour le compte du souverain qu'ils représentaient (Pologne, Transylvanie, Moldavie, Valachie, Serbie, Monténégro).
Le terme d’origine latine correspondant est duc (du latin ducere, conduire). Le terme d'origine germanique correspondant est Herzog (même signification)[réf. nécessaire].
En pays slave, le territoire sur lequel l’autorité d’un voïvode était reconnue s’appelait la voïvodie, que l'on peut traduire en français par marche ou palatinat (en fait une région militaire) ; en pays roumain, c'est un voévodat ou voiévodat, que l'on traduit en français par principauté[réf. nécessaire].
- En Serbie, voïvode (en serbe cyrillique војвода, serbe latin vojvoda) était dès le Moyen Âge le grade militaire le plus élevé, correspondant à celui de maréchal de France. La région serbe de Voïvodine tire d'ailleurs son nom des voïvodes qui y ont été nommés pendant les quatre siècles de guerre contre les Turcs ottomans. Dans ce pays, le Grand Voïvode était désigné par ses pairs (d’autres voïvodes) comme leur chef. Le titre de voïvode devient un titre héréditaire, comme le titre de duc l'est devenu[réf. nécessaire].
- Dans les pays roumanophones, c'est le prince, le souverain d'une principauté (en roumain voievod, abrégé vodă, parfois nommé aussi hospodar). Un voievod (en pays roumain) est un noble de rang princier. Entre 1930 et 1940, le titre de grand-voïvode d'Alba Iulia désigne par ailleurs l'héritier du trône[réf. nécessaire].
- En Transylvanie, il s'agissait du représentant du roi de Hongrie[1] (erdélyi vajda).
Usage dans le monde de la fiction
- Dans le roman La Dame au linceul de Bram Stoker, le terme voïvode est utilisé pour désigner le chef serbe d'un petit pays imaginaire situé dans les Balkans. Sa fille et tante Janet reçoivent aussi le titre de « voïvodine ».
- Bram Stoker utilise également ce terme dans son roman Dracula où le célèbre comte est décrit comme ayant été probablement un grand voïvode se battant contre les Turcs[3].
- Dans les tomes 1, 2 et 3 de la série Le Prince des ténèbres de Jeaniene Frost, le terme voïvode est utilisé pour désigner le souverain de la Roumanie (Vlad III l'Empaleur).
- Dans les tomes 8 et 9 la bande dessinée Aquablue, le terme voïvode est utilisé pour désigner un astre improbable analogue à un trou noir
- Dans la série de romans Le Sorceleur d'Andrzej Sapkowski, un voïvode est un chef militaire et politique secondaire.
- Dans le jeu de guerre Warhammer 40,000, un voïvode est le leader d'une cabale Eldar Noir.
- Dans les livres de Jean-Philippe Jaworski, un voïvode est un chef de guerre des clans barbares d'Ouromagne.
- Malko Linge, personnage principal des romans de la série SAS, est grand voïvode de la voïvodie de Serbie.
Notes et références
- « VOÏVODE ou VOÏEVODE », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
- « Informations pour les étrangers sur le website de l’Office de Voïvodie de Lublin », sur www.lublin.uw.gov.pl (consulté le )
- Mihaela Hainagiu, « Une légende à des fins touristiques dans la Roumanie communiste. Les circuits à thème « Dracula, Vérité et Légende » », Civilisations. Revue internationale d’anthropologie et de sciences humaines, no 57, , p. 109–125 (ISSN 0009-8140, DOI 10.4000/civilisations.1154, lire en ligne, consulté le )
Annexes
Articles connexes
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