Vlastimil Moravec

Vlastimil Moravec, né le à Nové Město nad Metují, Tchécoslovaquie, dans l'actuelle République tchèque, a été un coureur cycliste amateur dans la décennie des années 1970. En 1972 il est le vainqueur de la Course de la Paix, la grande épreuve cycliste internationale des amateurs. Cette victoire, la troisième d'un coureur tchécoslovaque depuis la création de l'épreuve, dépasse le caractère d'une simple victoire sportive[1]. Elle est vécue par tout un peuple comme une revanche, pacifique sur les nations qui un jour d' ont mis par leur intervention militaire dramatiquement fin au Printemps de Prague. Vlastimil Moravec est mort accidentellement à Brno, le .

Biographie

Né en Moravie, une des trois régions constitutives de la Tchécoslovaquie, Vlastimil Moravec a appartenu au Dukla de Brno, le plus important club cycliste tchécoslovaque (Jan Smolík, vainqueur de la Course de la Paix 1964 appartenait à ce club)[2]. Athlète solide (1,84 m, 79 kg)[3], sa victoire en 1972, dans la Course de la Paix était sa "84e" victoire de coureur cycliste. En 1971, il avait été sélectionné dans l'équipe tchécoslovaque qui participe à la Course de la Paix. C'est la première de ses 5 participations à cette course. Il est présent au Tour de l'Avenir cette même année. Il termine 29e : ce résultat modeste s'explique par le fait que Moravec est plus un routier-sprinteur qu'un grimpeur.

La Course de la Paix 1972

Le , lorsque les 120 coureurs de la XXVe Course de la Paix s'alignent à Berlin pour un prologue contre-la-montre, le nom du coureur favori est celui du vainqueur des deux années précédentes, le Polonais Ryszard Szurkowski. Le cercle restreint des autres vainqueurs possibles comprenait le Champion du monde (amateur) Régis Ovion[4]. Le prologue livre le nom du leader d'une équipe soviétique en plein renouvellement, Vladislav Nelyubin.

Victime d'une chute le troisième jour au cours de l'étape de Magdeburg, Régis Ovion quitte la course pour l'hôpital. Attardé dans une 5e étape Erfurt-Gera disputée par un climat sibérien, Ryszard Szurkowski se retrouve à plus de 15 minutes du leader[5]. Nelyubin s'empare du "maillot jaune" à Prague au terme de la 7e étape. Le lendemain, Vlastimil Moravec triomphe à Karlovy Vary. Dès lors la course se joue sur les bonifications accordées aux 3 premiers de chaque étape (1 minute, 30 secondes, 15 secondes). Moravec prend le maillot de leader le soir du 11e jour de course, le cède à Nelyubin l'étape suivante, le reprend la veille de l'arrivée finale, à la suite d'un sprint où, 2e derrière Surkowski, il devance Nelyubin, 3e. Théoriquement le coureur soviétique peut encore gagner la course. Mais la dernière étape remportée à Varsovie par un Szurkowski retrouvé, ne permet pas à l'équipe soviétique, qui est aussi menacée par l'équipe tchécoslovaque au classement collectif, d'imposer sa loi. Lors du dernier sprint, Nelyubin, tassé par un concurrent inconnu, ne rentre pas dans le tiercé final. Deux secondes séparent Vlastimil Moravec de Vladislav Nelyubin. Certains commentateurs, dont Émile Besson, mettent en cause la régularité de la course[6]. De fait les Soviétiques, qui placent cette année-là 4 coureurs parmi les 10 premiers de l'épreuve ont été concurrencés par des coureurs tchécoslovaques galvanisés par l'enjeu. La Tchécoslovaquie est 2e au classement par équipes[7], elle remporte la victoire individuelle avec Moravec, et place 2 autres des siens parmi les 10 premiers : Milos Hrazdira 6e, Antonin Bartonicek 9e[8]

L'écart de 2 secondes entre Vlastimil Moravec et Vladislav Nelyubin demeure sur les 59 éditions de la Course de la Paix le plus faible écart enregistré entre le vainqueur et son "dauphin". Moravec cessait la compétition fin 1981.

Palmarès

Places d'honneur

Notes et références

  1. Cf article de Dominique Grimault, cité ci dessous
  2. Les sources principales de cette notice sont des sources écrites, les sites internet actuels étant peu informatifs sur le cyclisme amateur, pourtant composante à l'égal des "pros" du cyclisme international avant 1989, et avant la réforme des catégories par l'UCI en 1995. Notice Vlastimil Moravec, dans l'encart Encyclopédie de Miroir du cyclisme, Le cyclisme de A à Z, œuvre de Robert Descamps, n° 242, novembre 1977. Article de Dominique Grimault, "Moravec pour 2 secondes", paru le 21 mai 1972 dans L'Équipe.
  3. Ces chiffres sont ceux cités par les sources journalistiques. Ils diffèrent de façon notable de ceux donnés par Sports reference.com: 1,76 m, 74 kg.
  4. Miroir du cyclisme, N° 156, juin 1972, article d'Émile Besson:" À l'Est du nouveau"
  5. 27 abandons sont enregistrés en un seul jour, cf Josef's Pace Race Archives , 1972.
  6. Le journaliste, qui semble comme jamais adopter le point de vue des responsables soviétiques, livre dans Miroir du cyclisme un article partial où il réalise la gageure de ne pas présenter le vainqueur de la course.
  7. 3 minutes la séparent de l'URSS, et elle devance de 39 secondes la RDA
  8. Classement des autres membres de l'équipe : Jiri Hava 15e, Dusan Zeman 27e.
  9. il porte le "maillot jaune durant 2 jours, source site Friedensfahrt
  10. site de la coursePraha-Karlovy-Vary-Praha
  11. "Alle Rundfahrten 1975 in Zahlenspiegel", dans un numéro supplément cycliste de Neues Deutschland publié en janvier 1976, à la gloire de Gustav-Adolf Schur.
  12. Avec son club du Dukla Brno.
  13. "maillot jaune" durant 1 jour

Lien externe

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